Une semaine après le weekend de clôture de Detroit Boom Boom à St So, une piqûre de rappel avec les garagistes de The Detroit Cobras. Groupe le plus repris sur scène pendant le weekend, d'ailleurs, d'autant plus facilement que le combo mené par Rachel Nagy a été essentiellement un cover-band tout au long de sa carrière, spécialisé dans les reprises sixties garage d'obscurités early r'n'r / soul / doo wop / rhythm'n'blues. Les deux premiers albums du groupe sont toujours hautement recommandables, surtout Mink, Rat or Rabbit, le tout premier long-jeu sorti en 1998 sur S.F.T.R.I., un dance-party-record imparable pour faire shaker les titties et swinger les booties, toutes générations confondues! Enjoy.
Detroit Boom Boom a tenu ses promesses: un feeling homemade / bon enfant / sans prétention (merci Yvan et Reason2B) pour ce weekend entièrement gratuit en guise de clôture fun de Lille 3000, avec des concerts spécifiquement orientés, dans l'esprit ou à la lettre, tribute to Detroit, une perf émouvante de la légende John Sinclair, une bon film pour saisir l'ambiance urbaine si particulière de la Motor City, et des Dee Jays qui ont assurés sévères au rayon good vibes.
Sheetah et Les Weissmuller - l'homme de la situation
Lena & The Mack Daddys rendent hommage à Marvin (et à Gladys, et à Smokey, et à tout Tamla Motown!) avec leur version de I heard it through the grapevine
Une vidéo fauchée mais pleine de clins d'oeil kewl, de Russ Meyer à Vanishing Point. Deux bikers harcelant un café-racer sur un bout de désert californien version acid trip, et le rock'n'roll psychotronique des Texans de The Black Angels. Y'a pire pour démarrer la semaine, non? Kickstart and Enjoy.
A la fin de la semaine, Detroit Boom Boom! Un weekend à Saint Sauveur pour clore Lille 3000 Renaissance avec un hommage appuyé à Deeeetroit : du Finger Poppin Time avec les DJs qui vont bien, un paquet de combos, locaux ou non, venus célébrer le(s) Motown Sound(s), un invité prestigieux, John Sinclair, pour se connecter à l'esprit frondeur de la Motor City (and to the Power ofRob Tyner, Fred "Sonic" Smith & Michael Davis) et un film, 8-Mile, pour mettre un doigt sur la réalité de la ligne de démarcation raciale de la ville, sur fond de rap hardcore.
Hank Ballard & The Midnighters
Et en ce qui nous concerne, une dernière salve de classiques incontournables! Avec les Stooges, of course, mais aussi l'inventeur du Twist, le regretté Hank Ballard, ses Midnighters et son coquin Work With Me Annie, plus le hit de Martha Reeves et de ses Vandellas, filmé à Dearborn, en 65, sur la chaîne de montage des premières Fords Mustangs! Enjoy.
Martha Reeves & The Vandellas - Nowhere To Run (1965)
The Stooges - I wanna be your dog (1965)
Hank Ballard & The Midnighters - Work With Me Annie
Detroit Boom Boom again. Bob Seger est beaucoup moins connu en dehors du continent nord-américain que Bruce Springsteen, mais là-bas il bénéficie depuis 50 ans du même statut de working-class hero et de star du heartland rock, le gros rock US de la classe ouvrière, celle-là même qui fournissait à la G.M., à Ford et à Chrysler des générations de blue-collar travailleurs jusqu'au milieu des sixties. Une situation idéale, à première vue: du boulot pour tout le monde, un rêve américain difficile à atteindre mais tout de même possible, la fierté patriotique de produire du Made in America qui fait toujours envie au reste de la planète, et une solidarité de classe qui fonctionne encore parallélement à un individualisme typiquement US.
Mais ce fragile (illusoire?) équilibre se déglingue vite: les émeutes raciales de 1967 (provoquée autant par la précarité et la ségrégation ordinaire que par une police de Détroit entièrement blanche et notoirement raciste) et la guerre du Vietnam (qui ponctionne de plus en plus de jeunes blacks et de working-class whites et les envoie au casse-pipe par centaines, pour ne les récupérer quelques mois - semaines - plus tard qu'entre quatre planches) sappent la société civile et engendrent le cortège habituel de tension, de méfiance réciproque, de peur et d'animosité. Les plus confiants envers le gouvernement commencent à traiter les draft-dodgers (ceux qui refusent la conscription) de lâches et de traîtres à la patrie, et inversement, une bonne partie de la jeunesse commence à douter sérieusement du bien-fondé d'une guerre ou, pour la première fois de son histoire offcielle, les U.S. of A. apparaissent de plus en plus comme l'oppresseur et non plus comme le libérateur.
Bob Seger a commencé au début des 60's comme beaucoup d'autres, avec une floppée de garage-bands sainement obsédés par les filles, la fuzz, Louie Louie, les filles et le fun du rock'n'roll originel, mais l'un de ces combos, Doug Brown & The Omens, pond pourtant en 66 une "ballad of the Yellow Beret", parodie de l'ultra-patriotique smash-hit ballad of the Green Berets tournant en dérision les objecteurs de conscience et les draft-dodgers de leur génération. Véritables convictions politiques ou simple manque de discernement? Comme pour beaucoup de kids nés après la Seconde Guerre Mondiale et élevés dans une foi inébranlable en la supériorité du modèle et du mode de vie américains, la prise de conscience des mensonges du gouvernement et de la manipulation par le complexe militaro-industriel n'en est que plus amère et douloureuse, et il faut des cojones au jeune Bob pour écrire et chanter, en janvier 68, qu'un "pote à lui, juste un mec normal, est enterré dans la boue d'une jungle lointaine, [...] vous dites qu'il est mort pour la liberté, alors qu'il n'est mort que pour protéger vos mensonges". La chanson s'intitule 2+2=?, c'est un monstrueux et très sombre late-garage-PUNKer gorgé de fuzz et propulsé par un jeu de batterie particulièrement féroce, et surtout cette ligne de basse hallucinogène qui a surement tapé dans l'oreille de Jack White pour son Seven Nation Army.. Enjoy.
The Bob Seger System - 2 + 2 = ?
The White Stripes - Seven Nation Army
Bob Seger and the Last Heard - East Side Story
Bob Seger and the Last Heard - Heavy Music Parts 1 and 2
Dimanche 18 février 2024 Nick Wheeldon & The Living Paintings La Malterie, Lille
Vendredi 23 février 2024 Dead Boys Black Lab, Wasquehal
Samedi 09 mars 2024 Howlin’ Jaws La Manufacture, Saint Quentin
Vendredi 15 mars 2024 Laurie Wright + Howlin’ Jaws Le Poche, Béthune
Samedi 16 mars 2024 Laurie Wright Le Supersonic, Paris
Dimanche 17 mars 2024 Laurie Wright Couleur Café, Arras
Vendredi 05 avril 2024 Bai Kamara Jr. & The Voodoo Sniffers La Fileuse, Loos
Dimanche 21 avril 2024 Speedways Textival Festival, Courtrai
Mardi 23 avril 2024 Speedways La Bulle Café, Lille
Mardi 30 avril 2024 Night Beats, Howlin' Jaws, Tuesday Violence Le Botanique, Bruxelles
Mercredi 01 mai 2024 Seatsniffers, DeWolff, Cold Stares, Michelle David & The True Tones, Golden Glows, Soror, Eosine, Eriksson-Delcroix & The Lefbank Ramblers + more TBA Roots & Roses Festival, Lessines
Vendredi 03 mai 2024 Howlin' Jaws Les 4 Ecluses, Dunkerque
Vendredi-Dimanche 5 au 7 juillet 2024 The Chats, Si Cranstoun, Jenny Don't and the Spurs, Bad Religion, New Bomb Turks, Left Lane Cruiser, The Sadies, The Gories, Civic, Lambrini Girls, Detroit Cobras + More TBC Sjock Festival, Gierle
TOP-5, TOP-10, PLAYLISTS & SELECTIONS
Je ne suis pas un maniaque des listes et compilations, mais parfois, l'envie me prend d'un Top-5 musique, ciné ou autre, inspiré par le rock'n'roll et la car-culture qui sont mes principales obsessions. Si, fellow websurfer, tu déniches donc ici la pépite qui te met en joie ou l'info qui te manque, tant mieux ! Enjoy it, partage et fait tourner..
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