Béthune Rétro 2016 - Pontiac Eight Custom Catalina '53 & Chrysler Royal '41
Et là, j'ai bloqué.. Tombé en arrêt devant cette fabuleuse Pontiac Custom Catalina 1953, un bijou de restauration aux petits oignons où tout me plaît, depuis la ligne globale de ce dynamique pillarless hardtop coupe (coupé sans montants centraux, toit imitant une capote de cabriolet) issu de la gamme Chieftain, jusqu'aux multiples détails stylistiques signés Pontiac et/ou spécifiques à ce halo model (modèle glamour spécifiquement destiné à flatter le regard de l'acheteur potentiel et à attirer l'attention sur le reste de la gamme).
Ça commence avec la déclinaison de la tête d'indien (le grand chef Ottawa Pontiac qui à également donné son nom à la ville du Michigan, banlieue de Detroit), via les logos sur fond rouge posés au sommets des ailerons arrières embryonnaires et, bien sûr, au centre de la calandre. Cette coolissime Indian Head qu'on retrouve aussi en version encore plus streamlinée, toute en chromes et lucite flamboyants, sous la forme de ce splendide hood ornament – ou mascotte de capot, en français - trônant fièrement au dessus de la calandre est mise en valeur par les fameuses silver streaks, ces fines bandes noires / chromées remontant jusqu'au coffre de la voiture, un gimmick stylistique introduit en 1935 qui avait largement contribué à sauver la marque à l'époque en la distinguant nettement de son humble cousine Chevrolet.
Dans le cas de ce modèle très exclusif, le thème silver streak est également rappelé par un insert au niveau du montant arrière, affinant visuellement le hardtop, et c'est ce genre de détail groovy qui me fait saliver grave, tout comme les magnifiques enjoliveurs d'origine, le "8" chromé indiquant la présence du bon gros huit-cylindres-en-ligne de 122 ch. sous le capot, ou encore la très belle peinture deux-tons - dont le sublime Laurel Green sur le toit et à l'intérieur - de ce millésime.
La Catalina tenait compagnie à une autre américaine classique, une énorme berline Chrysler Royal 1941 elle aussi magnifiquement restaurée. Une bonne grosse sedan pas forcément très sexy en soi, mais diablement intéressante à détailler tout de même, ne serait-ce que pour la foultitude d'éléments Art Déco / Streamline Moderne disposés un peu partout sur une carrosserie au design encore très 1930.
L'occasion de mesurer le grand écart stylistique entre les très sages 40's (Comme les deux autres «Big Threes» GM et Ford, la Chrysler Corp cessa fin '41 de fabriquer des modèles civils pour se consacrer à l'effort de guerre) et les optimistes 50's naissantes, avant les délires stylistiques de la deuxième moitié de la décennie.