Tonic Tuesday: Mel Taylor & The Magics + Sandy Nelson + The Hollywood Persuaders, Drums a go-go
On est en Californie du Sud, au début des sixties, à Rancho Cucamonga (ce nom!), un bled paumé au sud-est de Los Angeles. Au départ il y a cet ex-marine et spécialiste en missiles, Paul Conrad Buff, qui décide de se reconvertir dans l'auto-entreprenariat de l'époque en s'improvisant, avec 1000 dollars en poche, ingénieur du son, proprio de studio, producteur et patron de label spécialisé dans les petits budgets, mais surtout dans la surf music. Il est plutôt talentueux et malin, le Paul, et très vite, même si on assez loin des vagues du Pacifique, il enregistre dans son studio - en inventant au fur et à mesure le son même du Surf, bien épaulé par des jeunes types qui n'en veulent, comme un certain Frank Zappa - quelques titres de groupes surf hardcore (comprendre: "instrumentaux only"), dont les Chantays et.. The Surfaris. Et là, bam, janvier 1963, Surfer Joe b/w Wipe Out, carton intégral et vague de succès mondiale pour le combo de Glendora. Surf is On, et faut profiter du filon, ce que sait très bien faire Buff, qui multiplie les projets et monte groupe sur groupe pour enregistrer sous autant de noms différents un max d'albums surfant sur la vague.. Surf.
Drums a Go-Go est justement l'une de ses compos enregistrées par l'un de ses groupes fantômes, The Hollywood Persuaders, et c'est une tuerie - pas seulement parce qu'elle ouvre cette fameuse compil' des 80's, Swing For A Crime, sortie par GMG en '88, et par laquelle j'ai découvert ce killer instro! Deux autres versions méritent aussi le détour, celle de Sandy Nelson, issue de son album Drums à Go-Go paru en 1965, et celle de Mel Taylor, le batteur des Ventures, dont on reparlera d'ailleurs samedi prochain. En attendant, enjoy the drums, and go, baby, go!