Un titre imparable signé par le grand Tom et sa meilleure moitié Kathleen Brennan, détaillant par le menu la psyché torturée des vétérans survivants des conflits armés les plus récents, du schrapnel mental au cauchemar vivant du "syndrome de stress post-traumatique". From son "album du retour" de 2011, Bad as Me, Tom Waits at his best.

Tom Waits - Hell Broke Luce

Brutal. Primitif. Fuzz. Garage. Punk. Rock'n'Roll. Suisse. La quintessentielle real kool trashitude des fabulous Monsters en quatre mau(x). We need them, more than ever. Enjoy the Beat(ing), man.

Il y a quelques années, il y a donc une éternité, on était une paire à être tombé raide dingue du surf frat garage de The Untamed Youth, au point de les faire venir jouer avec l'asso Vertigo sur la péniche Les Tontons Flingueurs, à Arras, en 1996. Depuis; Derek 'Deke' Dickerson a continué son petit bonhomme de chemin, des Eccofonics à Dave & Deke en passant par la résurrection des Trashmen.

The Untamed Youth, c'était ce qu'aurait du être tous ces combos du revival surf des mid-90's qui commencèrent à pulluler après le succès planétaire et l'onde de choc Pulp Fiction, sauf que le combo de Colombia, Missouri, était là avant, qu'il était plus que bon, et qu'il ne se contentait pas d'une simple imitation sage et convenue d'un style souvent perçu à tort aujourd'hui comme inoffensif et limite niais, alors qu'à la fin des fifties la Surf Music - et surtout le Surf instrumental - étaient les derniers rejetons encore indomptés du rock'n'roll sauvage des pionniers et quasiment le seul truc écoutable à ne pas être de la soupe mainstream, en attendant l'éclosion du garage punk et la British Invasion des mid-sixties.

Le gang de Dickerson avait pour lui un véritable amour inconditionnel du Surf, une approche punk irrespectueuse des clichés mais fidèle aux modèles du genre, et un humour autodépréciatif très proche de l'esprit originel, plus une capacité certaine à s'approprier les standards et surtout les gemmes obscures pondues par leurs prédécesseurs, en les faisant sonner comme leur propres (excellents) originaux. C'est le cas de ce She's So Satisfying, originellement signé par The Apparitions en 1966, shooté en live dans le studio pour le Cable TV show It's Happening (une jouissive anomalie de la télé U.S. des 90's, qui mixait perfs live de groupes revivalistes contemporains et docs d'époque). D'ailleurs la superbe gogo girl qui se trémousse derrière le groupe n'est autre qu'Audrey Moorehead, la présentatrice / productrice / réalisatrice du show - c'est ce que j'appelle être à fond dedans! Enjoy & Keep on Surfing.

Untamed Youth - "She's So Satisfying"

Bonus rigolo. Les vintage longboards de surf font un chouette background dans ce clip, mais niveau stabilité faut faire gaffe..

Ah, les Cynics, from Pittsburgh où il pleut toujours, la giga-claque en pleine tronche de leur troisième album, Rock'n'Roll, en 1989, et ce gig démentiel, gorgé de fuzz et de garage punk brutalement jouissif, à Eeklo, en Flandres, en '91 ou '92... Super souvenir de la toute fin du grand Garage Revival des 80's! Et ce split-single (avec les Frampton Brothers) paru sur Get-Hip en vinyle coloré, avec sa tonique cover du vieux tube 60's de Sonny & Cher.. I still love it a lot.

En 1956, les Collins Kids auraient pu n'être qu'un produit formaté parmi d'autres, fabriqué en laboratoire et uniquement destiné à vendre aux gamins la rock'n'roll craze naissante, amputée de sa sauvagerie viscérale et pasteurisée pour une consommation sans risques.. Mais Lorrie Collins (née en 1942 en Oklahoma - une country girl dont la personnalité s'est forgée très jeune, étant une fille et une gamine qui, faisant du r'n'r, s'en est pris plein la tronche dès les premiers succès) et son frangin Larry (né deux ans plus tard - un jeune prodige de la guitare, toujours agrippé à sa gigantesque Mosrite Double Neck, doublé d'un zébulon bloqué en mode overdrive) étaient de vrais chanteurs et musiciens, et surtout de vrais dingues de western swing et de rock'n'roll, amoureux de la musique de leurs (à peine) ainés Elvis, Johnny Cash, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Wanda Jackson et autre Buddy Holly, et leur passion transparaît dans cette version du Chantilly Lace de Big Bopper, qu'ils interprètent avec une candeur et un enthousiasme que le formatage TV obligatoire (déjà à l'époque) a bien du mal à contenir.

 Leur carrière se poursuivra jusqu'aux mid-sixties, et Larry deviendra le compositeur d'un paquet de hits country & western, dont le Delta Dawn de Tanya Tucker, en 1972, mais les Collins Kids originaux seront redécouverts dans les 80's et 90's via leur version du traditionnel Shortnin'Bread, leur hit Hoy Hoy Hoy, et leur Hot Rod ("with a little bit of Von Dutch"), plus toutes leurs autres perles, compilées par le label allemand Bear Family en 1991 sur le boxed set Hop, Skip & Jump.

La vidéo ci-dessous est tirée du show télé Hadley's Town Hall Party, dont une version intégrale circule sur YouTube.. Enjoy.

Après quatre albums en solo et un premier long-jeu avec son Six en 2013, l'excellent Minute By Minute, le British Soul-Stirrer numero uno James Hunter est de retour cette année avec un nouveau lp, Hold On!, et une tournée européenne qui passera par Marcq En Bareuil le 10 novembre prochain (au Théâtre Charcot). Une occasion à ne pas manquer pour se recharger les batteries en se régalant d'un healthy shot of real cool Ryhthm'n'Blues avec des vraies tranches de Soul dedans! Move your arse, shake your hips, your titties and your boooooty,  and your mind will follow.. Nous, on y sera, et vous?

Pour patienter, une petite visite des studios de Daptone Rds, le désormais attitré label du James Hunter Six, au 115 Troutman Street, à Bushwick, Brooklyn, en compagnie de James Hunter et de Gabriel Roth, ingé du son maison (Amy Winehouse, Sharon Jones,..) et co-fondateur du label. Got Soul!

From leur second album intitulé Call Me Sylvia, une petite pépite de boogie-driven rock'n'roll par ce quintet de Philadelphie. le premier lp, Get Out The  Lotion fait mieux que tenir la route, et le dernier en date, Hi Honey, assure tout autant. A quand un premier Euro-tour, les gars?

C'est (quand même) l'été, fait (presque) beau, Béthune Rétro approche et Jake keeps on rockin'.. Tout va bien.

A la fin des Sixties, il y avait bien sûr Nancy pour écrabouiller le machisme ordinaire à coups de boots vengeresses, mais aussi un paquet de country-singueuses déterminées et particulièrement remontées contre la bêtise masculine et la mysoginie dominante. Jeannie C. Riley était encore secrétaire à Nashville quand elle enregistra Harper Valley P.T.A., une chanson du songwriter Tom "The Storyteller" T.Hall.

Un titre qui fustige l'hypocrisie des notables et des citoyens soit-disant modèles, habitants d'une petite ville engoncée dans sa bien-pensance et son conservatisme moralisateur, l'histoire de Mrs. Johnson, de sa mini-jupe, de sa gamine et de son cinglant coup de gueule fit un carton dès la sortie du single en '68 (Six millions d'exemplaires, quand même) et lança la carrière de la miss Riley. J'aime bien aussi la version de Dolly Parton, sortie un an plus tard, mais celle ce J.C.Riley demeure la meilleure, tant son chant et son phrasé traduisent parfaitement le mépris et la colère que lui inspire l'étroitesse d'esprit de tous ces faux-culs et la connerie d'une certaine Amérique coincée, puritaine et donneuse de leçons. Sock it to 'em!

Yeahup! Yeahup!!! YEAHUP!!!!!! YEAAAAHUP!!!!!!!!!!!!!

Jeune gang tout fou from Brooklyn, pur garage punk rock'n'roll from NYC!!! Z'ont du écouter les albums du Chocolate Watchband, des Seeds et des Fuzztones en boucle, ces gars-là! Un 45trs (avec les deux titres de la vidéo ci-dessous) est déjà sorti sur Wick, le sous-label r'n'r de Daptone Rds (home of Sharon Jones & the Dap-Kings), un debut lp arrive le 24 juin prochain, et ils seront live en Belgique dans quelques semaines! Enjoy.

The Mystery Lights Live @ Berlin NYC
Too Many Girls/ Too Tough To Bear
Shoot/ Edit: Arrow Mae : vimeo.com/arrowone

Le Lower East Side encore, mais avec l'AntiFolk-Rocker Jeffrey Lewis et son chouette clip sur Back to Manhattan, issu de son septième album sur Rough Trade, Manhattan, paru en 2015. Et en plus il sera en concert à Lille avec son groupe le 9 Mai à La Péniche! Kool..

The Groupies s'est formé dans le Lower East Side au début des sixties et est vite devenu l'un des garage bands les plus en vue de NYC, avec une solide réputation en live due autant à la régularité de leurs prestations dans les nighclubs new yorkais qu'à l'originalité de leur approche du blues et de r'n'r. Trop original pour le grand public, en fait, et le groupe ne durera pas, malgré le soutien actif de pointures comme Ahmet Ertegun. Leur single de 1966 paru sur Atco, par contre, est devenu un cult-classic depuis les 80's - et la reprise par les Cramps - de ce monstrueux et glaçant Primitive. Un youtubeur a eu la bonne idée il y a quelques années d'en faire la bande-son d'un mashup ultra-chaud, puisque basé sur une vidéo d'époque d'une performance particulièrement  lascive et caliente de la grande Blaze Starr. Salivez.

Issus des fosses communes des cimetières les plus hantés de New York au début des 80's, les Fuzztones avaient soigneusement calculé leur coup:  Rudi Protrudi, leur leader, zombie en chef et new-yorkais d'adoption depuis 1977, poussait le concept garage punk revival vers un grand guignol terriblement sexy et ultra-référencé, entre poses et look biker sixties, horror movies des origines et frime rock'nroll absolue. Ajoutez un nom qui claque emprunté à la fameuse petite boîte magique qui transforme n'importe quelle guitare en escadre de bombardiers en piqué, un choix impec' en matière de reprises (que la crème de la crème Nuggets/Pebbles) et le gimmick qui tue, le fameux logo à tête de mort et guitares Voxx croisées, et vous obteniez un groupe culte instantané, ce que les Fuzztones sont d'ailleurs très vite devenus.

Lysergic Emanations, leur premier lp paru en 1985, m'avait pourtant déçu à l'époque. Pas assez sauvage et rentre-dedans à mon goût, alors qu'au même moment les Creeps et les Miracle Workers pulvérisaient tout sur leur passage. Malgré le tubesque Bad News Travel Fast, les Fuzztones me laissaient sur ma faim, et ce n'est que bien plus tard, à la faveur d'un show démentiel à la Lintfabriek à Kontich, dans la deuxième moitié des 90's, et en mettant en boucle la compil' que Sundazed leur consacrait (Flashbacks, 1996), que je suis vraiment rentré dans leur univers.

La vidéo qui suit date de 87, au moment ou Protrudi déménage définitivement de NYC à Los Angeles. Un chouette document, avec une intro de Sky Saxon lui-même (!) pour le show TV It's Happening, et les 'Tones qui reprennent fidèlement le Blues Theme de Davie Allan & The Arrows (biker credibility = check) et le Girl, You Captivate Me de ? & The Mysterians (koolitude garage = check). Enjoy.

Nés à New York, les Devils Dogs représentent encore aujourd'hui pour les chanceux qui ont pu les voir sur scène au début des 90's LE punkrock'n'roll band ultime. Andy Gortler, Steve Baise et Mighty Joe Vincent ont incarné le garage punk post-60's avec une intensité et une férocité hallucinante pendant seulement cinq petites années, poussant la fameuse formule magique Beach Boys + Ramones = Rock'n'Roll à son paroxysme. J'ai encore des souvenirs frappants de leur passage au Rockline, le mythique biker-bar et bouge rock'n'roll du sud de Lille dans les early-90's, et cette vidéo live (shootée le 24 Octobre 93 en Belgique - j'ai cru reconnaître l'ancien Democrazy à Gand, mais j'ai un doute) retranscrit parfaitement la folie furieuse de speedfreaks du power trio sur scène. Le youtubeur qui a publié il y a quelques années ce Back in the City  - couplé au Time enough for Love (le cultissime single des Fun Things, le combo punk pré-Hoodoo Gurus de Brad Shepherd) -  a d'ailleurs eu la bonne idée de poster les autres morceaux de ce concert, convertis à partir de la VHS d'origine. Enjoy the Fury.