Alors comme ça Wayne Fontana was wrong, love ain’t a game you can play all day long.. nous chantait Ben Vaughn en début de semaine.. Ok, d'accord, l'argument tient la route, mais ça ne nous empêchera pas de nous remettre ce tube de l'année 1965 en boucle sur la platine ce samedi matin! Un titre emblématique du British Beat des mid-sixties, versant Manchester cette fois-ci, la ville ou le combo avait était monté en juin 1963 par un teen rocker nommé Glyn Ellis, vite rebaptisé Wayne Fontana en hommage au batteur d'Elvis.. So, come on Baby, let's start to play, come on Baby, let's play.. The Game Of Love!

Wayne Fontana & The Mindbenders - The Game Of Love

Bien sûr j'adore les versions du Clash et des Dead Kennedys, mais la version classique par le Bobby Fuller Four du standard post-Buddy Holly de Sonny Curtis est définitivement indéboulonnable - un monument de perfection pop garage et l'un des bijoux absolus du rock'n'roll des mid-sixties. Et la classe de Bobby, of course..

Mais c'est qui, Boo Boo & Bunky? Aucune idée, je sais juste que This Old Town est un personal favorite depuis que j'ai découvert ce titre via le volume 2 de l'excellente compil' garage sixties Victims Of Circumstances (1994), et que c'est le seul single de ce groupe de Tarzana, Californie, qu'il a été enregistré en 1965, et que le même combo a enregistré la même année un autre single (The Prophet b/w I'll be there) sous le nom de The Patriots.. Tout aussi délicieux. Enjoy both.

Boo Boo & Bunky - This Old Town

The Patriots - The Prophet

Deux superbes versions de ce Motown classic pour lancer le weekend! L'original - qui enfonce le clou d'entrée - est signé Smokey Robinson et Robert Rogers des Miracles pour les Contours, en 1965. La cover du J.Geils Band, qui démarre plutôt mellow avant de monter en puissance, figure quant à elle sur le premier album éponyme du groupe, paru en 1970. Enjoy.

The J.Geils Band - First I look at the purse

The Contours - First I look at the purse

Trois versions, dont l'original, de ce qui est vite devenu à partir des mid-sixties un instant classic, souvent repris tout au long des décennies suivantes. La version de 1965 signé The Strangeloves, faux trio australien - prétendument né sur une sheep farm de l'outback! - mais véritable association de bienfaiteurs de la pop américaine des early sixties, composée de trois songwriters et musiciens de studio, est un vigoureux et addictif beatrocker manifestement créé de toute pièce pour capitaliser sur le succès du premier hit du groupe monté par Bob Feldman, Jerry Goldstein et Richard Gottehrer la même année, le délicieux I Want Candy.

La seconde version, une cover des Chayns, date de l'année suivante, et ce combo texan a eu pour son premier single l'excellente idée de ralentir légèrement le tempo, transformant la pétillante piste pop originale en menaçant garage rocker, bien kewl et vénéneux.. Quant à celle des Nomads, garage punk à tous les étages, on est en 1982, c'est la face-A de leur second single (sur le flipside, une féroce reprise des Sonics, Boss Hoss, en écho à leur tout premier 45trs paru l'année précédente, Psycho b/w Come See Me) et la dantesque cavalcade des Cinq de Solna à travers les plaines et les fiberglass jungles du Hi-Energy Rock'n'Roll Ultime de la fin du vingtième siècle ne fait que commencer..

The Strangeloves - Night Time

The Chayns - Night Time

The Nomads - Night Time

Chuck Berry en 1965.. le pionnier du rock'n'roll en est à son neuvième album, Fresh Berry's, sur Chess Records, et ça fait un moment qu'il s'est fait voler la vedette - tout comme les autres pionniers du rock'n'roll originel - par tous ces jeunes blanc-becs et british envahisseurs qui d'ailleurs le vénèrent mais sont surtout occupés à transformer ce fameux rock'n'roll primal en quelque chose de radicalement nouveau, en poussant le rhythm'n'blues dans ces derniers retranchements ou en y injectant pop et pyschédélisme naissant. Mais Chuck s'en fout et continue à creuser son sillon, en s'inspirant de ce qui fait le buzz et fait vibrer la jeunesse américaine cette année-là. Comme la Ford Mustang, tiens, qui est en train de révolutionner la manière dont ses compatriotes envisagent la coolitude automobile.. et hop, voilà une chanson qui s'écrit presque toute seule, la verve de Berry et sa capacité toujours intacte à créer une bulle narrative complète en moins de trois minutes faisant le reste! J'aime aussi beaucoup la version de 2013 des Refreshments, solide rockabilly combo suédois formé en 1989 qui est allé jusqu'à enregistrer son propre tribute à Chuck Berry, parce que, comme ils le disaient à l'époque via le seul original de l'album, "You can't beat a Chuck Berry song"! Amen, brother, amen..

Chuck Berry - My Mustang Ford

The Refreshments - My Mustang Ford

Alors ça c'est le genre de pistes qui revient régulièrement dans mes mixtapes: pêchu, sexy et groovy - forget les remixes electro-techno, rien à jeter dans la version originale de 1965! Henry Mancini + Sarah Vaughan = Puuurrrrfection!

Sarah Vaughan - Peter Gunn

Ils y allaient franco dans la métaphore aéronautique, les publicistes de chez Ford, au milieu des sixties! Et quand on détaille la silhouette de cette belle T-Bird 1965, on comprend très vite qu'ils avaient visé juste: même à l'arrêt le gros coupé semble filer comme un missile intercontinental - ou plutôt comme un jet privé, car après tout, la Flair Bird appartient, comme toute les autres Thunderbirds, au segment "personal luxury car", et n'a jamais prétendu être une pure sportive, malgré son gros V8 de 390 cubic inches pour 300 chevaux. Quant à la Bullet Bird 1962 déjà croisée plusieurs fois à Béthune, c'est un plaisir toujours renouvellé que de pouvoir à nouveau tourner autour de ce magnifique coupé deux-tons Chalfonte Blue/Corinthian White dans un état exceptionnel!

Quand je pense "Boston" " et "1960's", le premier groupe qui me vient à l'esprit, ce sont The Remains et leur somptueux et intemporel rock'n'roll, digne du meilleur des Beatles et des Stones de l'époque. Mais côté pur garage punk et morceau précurseur du vrai Bosstown Sound (celui des 70's et des Nervous Eaters, Real Kids, DMZ et consorts, pas celui de la vague acid-psychédélique plus ou moins décrétée et marketée sous forme de business plan par le producteur Alan Lorber à la fin des sixties), le She Lied des Rockin' Ramrods figure en bonne place. Paru en '64, cette petite perle de brutalité fut suivie un an plus tard par le troisième single du groupe, cet étonnant Don't fool with Fu Manchu, ou l'on se rend compte que l'explosion Louie Louie a bien disséminé quelques mois auparavant des graines des fratrock aux quatre coins des U.S. et jusqu'au Massachusetts.  Enjoy.