Jamais une mauvaise idée de se remettre une perle signée Ben Vaughn entre les deux oreilles.. L'homme aux many moods semble avoir perfectionné l'art de concevoir la toone parfaite pour chaque occasion, y compris celle de l'amoureuse description de la coiffure féminine la plus acrobatique! Bon, certes, la grandiose époque des beehives et des B-52s semble (malheureusement?) bien révolue, mais cette version réenregistrée début 2007 de l'un de ses propres classiques (l'original figurant sur The Many Moods Of, le premier des quatre albums qui on cimenté, de 1986 à 1990, le cult-following de l'homme du New Jersey, avec Beautiful Thing, Blow Your Mind et Dressed In Black), en version laidback et lazy lounge lizard de canapé me conforte dans l'idée que quelque soit l'humeur dominante au réveil un samedi matin, je peux toujours compter sur la discographie du seul et unique fils de Sal Mineo pour m'accompagner en douceur et avec humour de l'heure du café à celle de l'apéro. Enjoy.

Ben Vaughn - I Dig Your Wig

The only X-mass song worth listening too?

Thanks anyway, Paul Kelly!

Paul Kelly - How To Make Gravy

I don't.

The Sonics - Don't Believe In Christmas

Ouais, une grosse américaine full-size des bonnes années c'est le pied, la classe, et en terme de frime décontractée et nonchalante ça dézingue toute la compétition pendant les cruisings impromptus en centre-ville, mais niveau stationnement, avec ce genre d'elephant on wheels c'est déjà plus compliqué.. à moins d'avoir Pep Torres dans l'auto-radio et de singalong d'un air détaché avec le californien sur cet excellent et primesautier Packard Parkin' Blues, tiré de son quatrième album, Luck Is On My Side, enregistré en 2006 avec les Round-Up Boys.. Avec un peu de chance, le bon timing, le poignet souple et un p'tit push, le créneau sera impeccable!

Pep Torres - Packard Parkin' Blues

Dans le genre taré, dérangé, dégénéré et pas propre sur soi, le rock'n'roll australien a déjà enfanté quelques beaux monstres, mutants et autres merveilles. Goutlaw - au passage, premier prix cette année au rayon  "jeu de mot débile et donc génial en guise de nom de groupe" - s'inscrit donc dans la lignée des Beasts of Bourbon ou des Scientists, et débarque de Melbourne avec ce tout nouveau premier album, paru il y a quelques heures grâce au travail acharné du label rennais Beast Records, impeccable tête de pont bretonne de l'invasion r'n'r australienne depuis plus de vingt ans. Neuf titres, dont les deux pistes ci-dessous, sur ce self-titled, et un euro tour prévu en 2024.. Binic dans le viseur? On croise les doigts!

Goutlaw - My Baby Drives My Truck

Goutlaw - I Lay My Head Down

Remontés du sud pour quelques jours depuis leur base lyonnaise le temps d'un mini-tour des plats pays du Nord, les Buttshakers passaient donc ce samedi par le 4AD, et on était au pied de la scène, ready to let loose and dance the night away! Et pas de surprise, on a eu droit au full-traitement adéquat, entre soul satinée chargée en émotions et funk vindicatif au groove imparable, avec un soupçon de rhythm'n'blues bien sweaty pour épicer le tout. Les titres du dernier album en date du combo, Arcadia (sorti sur Underdog Rds en 2021) se sont taillés la part du lion, mixé avec une belle sélection de titres plus anciens ou de reprises, telle cette superbe cover du Clean Up Woman de Betty Wright, à la fin d'un set des plus réjouissants. Raw Funk Rules!

The Buttshakers - Clean Up Woman

Une poignée d'albums et quelques dizaines de titres de haute tenue, c'est ce qui reste des Strypes, jeune quatuor irlandais (Cavan, République d'Irlande) qui avait rallumé la flamme de 2010 à 2018, avant de splitter et de voir chacun de ses membres partir vers de nouvelles aventures. Snapshot, leur premier lp paru en 2013, est déjà en ce qui me concerne devenu un classique, avec une belle collection de tunes de pure rock'n'roll biberonné au rhythm'n'blues du meilleur vintage, grâce en particulier au titre ci-dessous, qui dès sa sortie gagnait d'office une place de choix dans un hypothétique volume 72 d'une compil' Nuggets à paraître en 2045.. Blue Collar Jane, my girl, you're (still) causing quite a stir!

The Strypes - Blue Collar Jane

Moins connus que leurs contemporains DMZ et Real Kids, The Nervous Eaters ont pourtant fait parti intégrale de cette première vague du punkrock made in Boston devenue totémique depuis, à l'instar de celles des scènes voisines ou "cousines" de New York, Détroit ou Cleveland. Quelques années après les Remains, le combo monté par Steve Cataldo, Robb Skeen et Jeff Wilkinson au milieu des seventies est donc responsable de quelques pistes racées devenues des classiques du punkrock US des seventies – notamment les singles Just Head et Loretta - mais leurs productions parues dix ans plus tard valent aussi le détour et tranchent toujours aussi efficacement dans le vif, aujourd’hui. Un exemple de suite, avec ces deux morceaux tirés du mini-lp sorti par Ace Of Hearts et New Rose en 1986, histoire de démarrer la journée du bon (coup de) pied (dans le..). Enjoy.

The Nervous Eaters - Shit For Brains

The Nervous Eaters - Hot Steel & Acid

Samedi prochain au 4AD à Diksmuide, ce sera un plaisir de retrouver The Buttshakers sur scène! Le groupe lyonnais repasse enfin par chez nous, et perso j'ai vraiment hâte de les retrouver sur scène, les ayant raté pour diverses raisons "indépendantes de ma volonté" lors de leurs derniers passages dans le Nord. Le combo emmené par l'incandescente Ciara Thompson poursuit opiniâtrement son petit bonhomme de chemin et distille depuis treize ans son funk millésimé et gonflé de groove dès que l'occasion se présente - et en profite pour faire passer quelques messages bien sentis sur l'état de notre société et les maux qui la rongent. Alley Hop, on sort de leurs deux derniers soul bags en date (leurs deux derniers albums, Sweet Rewards, paru en 2017, et Arcadia, sorti en 2021) deux pépites aussi soyeuses que stylées, histoire de patienter jusqu'au weekend. Enjoy.

The Buttshakers - Hear Me

The Buttshakers - Sweet Rewards

Septembre 1934. James "Kokomo" Arnold, ex-bootlegger né en Géorgie au tournant du siècle et installé à Chicago, s'est sérieusement mis à la guitare depuis la fin de la prohibition, et enregistre Milk Cow Blues pour Decca, encore un tout jeune label à l'époque. Le progéniteur du Chicago Blues enchaîne avec les quatre "suites" de son hit les deux années suivantes, et ce titre fait de lui une star. Quatre ans auparavant pourtant, "Sleepy" John Estes, un autre bluesman noir né dans le Tennessee, a enregistré un titre qui présente des similitudes avec la version d'Arnold.. Même si back to back les deux pistes sonnent au final très différentes. La parenté du titre est encore sujette à débat aujourd'hui, mais c'est semble-t-il la version d'Estes qui a servi de modèle à toutes les adaptations rock'n'roll qui ont déferlé par la suite.

Un exemple parmi d'autres? Le huit janvier 1955 sort, via Sun Records, Milkcow Blues Boogie, une version rockab' enregistrée quelques semaines auparavant par Elvis, Scotty et Bill, and the rest, comme on dit, is History.. Moi je suis rentré dans ce fabuleux classique en 1983, encore ado, grâce à l'un de mes trois groupes fétiches.. Les Nomads! Quand Where The Wolf Bane Blooms paraît cette année là, le groupe suédois défonce absolument tout sur son passage et allume brasier sur brasier aux quatre coins de la planète, de Stockholm à Bellingham, WA, et de Rennes à Toulouse à Angers. La reprise des Grys-Grys, la garage punk sensation montpelliéraine trop vite disparue, date quant à elle de 2020, et figure, entre autres, sur To Fall Down, leur second et dernier album, édité par Norton Records en 2021. Une version qui dégouline de classe absolue et qui démontre une fois de plus qu'un bon titre de blues - quelque soit son origine exacte - est absolument immortel. Enjoy.

Sleepy John Estes - Milk Cow Blues

Kokomo Arnold - Milk Cow Blues

The Nomads - Milk Cow Blues

Les Grys-Grys - Milk Cow Blues

Le Summer Of Love n'est pas près de refaire un comeback et notre civilisation s'effondre au ralenti, mais, au moins, on peut danser sur le volcan en attendant la fin avec les bonnes vibes distillées par quelques jeunes et nouveaux groupes qui montent, qui montent et qui ont bien l'intention de planer au dessus de la mêlée. The Crystal Teardrop fait partie du lot, le combo grand-breton est né il y a peu quelques part dans les Midlands, et pour l'instant seules quelques pistes - dont le très psychépop By The River ci-dessous - circulent sur la toile, mais des bouts de vidéos de concerts fraîchement postés suggèrent une belle énergie garage sixties sur scène. D'autres singles digitaux et un premier album sont prévus pour bientôt, on garde une oreille à l'affût et on reparle d'eux dès que possible!

The Crystal Teardrop - By The River

 photo : Andy Blakeley

'I've gone past the point of caring, some old bed I’ll soon be sharing'.. Well, c'est à peu près ce que je ressens toujours en fin de semaine à cette période de l'année, la goutte au nez, les bronches en vrac, épuisé par le daily grind.. Mais bon, merci Kim Payne et merci les frangins Allman, pour ce fabuleux classique enregistré en 1970 (pour Idlewild South, le deuxième album du sextet de Jacksonville, Floride) et merci Sharon pour sa riche, classieuse et fabuleuse revisite soul funk de 2016. L'original est super, mais cette splendide reprise, enregistrée pour un clip promo de Lincoln, la division luxe de la Ford Motor Company, par la très regrettée Sharon Jones bien entourée de ses Dap Kings, me requinque toujours aussi radicalement! Allez, on enjoy et on tient le coup jusqu'au weekend..

Sharon Jones & The Dap Kings - Midnight Rider

The Allman Brothers Band - Midnight Rider

Une cover supérieure à la "reprise originale" par Duane Eddy de l'instant classic d'Henry Mancini, que cette superbe version signée The Ventures? Why not, et honnêtement mon coeur balance, shake and shimmy à chaque fois que Don Wilson, Bob Bogle, Nokie Edwards et Mel Taylor attaquent le fameux riff. Au milieu des 60's le surf instrumental n'a plus rien de nouveau, l'heure est au British Beat puis au psychédélisme triomphants, mais la classe et la maîtrise du combo de Tacoma, Washington, emporte toujours le morceau. Et mine de rien, ça swingue toujours aussi sevère soixante ans plus tard! Enjoy.

The Ventures - Peter Gunn

Bon, y'a pas à tortiller, s'il y a UN groupe qui synthétise ces jours-ci la renaissance du punk rock australien en assurant la jonction entre anciens et modernes, c'est définitivement Civic, quatuor de Melbourne né en 2016 et digne héritier des Celibate Rifles et des Beasts Of Bourbon, pour ne citer que ces deux monstres sacrés. La sauvagerie n'est jamais planquée loin sous les sourires et le suntan antipodéen, alors soyez sûr de vous pointer mardi soir à l'Aéronef, Lille, si vous êtes en manque d'une bonne baffe dans la gueule, du genre qui réveille et vous remet les neurones dans l'ordre..

Civic - Hourglass

Bittersweet Mellow Morning Mind Wandering ce début de weekend.. avec le folk mélancolique à pleurer assis dans la baignoire et les textes incisifs et brutalement honnêtes de Kara Jackson, poétesse, observatrice détachée, talentueuse tisseuse de mots et jeune femme de son temps née à Oak Park dans l'Illinois il y a une vingtaine d'années. Un EP, A Song for Every Chamber of the Heart (2019) et un premier album, Why Does the Earth Give Us People to Love? (paru en avril 2023) au compteur pour l'instant.. on espère la croiser un de ces jours par chez nous.

Kara Jackson - No Fun / Party