En ordre de bataille, depuis Battle Creek et leur Michigan natal, The Troyes ont appartenu pendant deux ans à la masse des garage rock guérilleros qui pourfendaient vaillamment l'ennui et le daily grind inhérents à la middle-class way of life américaine. Deux singles en 1966 (avec un hit, Rainbow Chaser) et en 67, et une compil' parue en 2014 témoignent des vigoureux efforts du quintet pour secouer leurs contemporains dans le bon sens, et c'est toujours aussi efficace aujourd'hui. Enjoy.

The Troyes - Rainbow Chaser

The Troyes - I don't need you

Oh Yeah, plus groovy que le Chocolate Watchband, c'est difficile à trouver! L'insistance et l'impatience de jeune mâle en rut avec lesquelles David Aguilar snarle les paroles du titre signé Ed Cobb trahissent bien les racines garage rock / British beat du combo angelano, dans son incarnation la plus significative. Une composante évidente de leur proto-psyché rock'nroll que le quintet développera après ce premier single, pour le plus grand plaisir des garage freaks des sept décennies suivantes!

The Chocolate Watchband - Sweet Young Thing

Je suis sûr qu'il y a déjà une place réservée pour Les Hell On Heels sur l'un des inévitables futurs volumes des Great Grandsons and Super-Badass Daughters of the Children of Nuggets consacrés à la quatrième (cinquième?) vague garage punk revivaliste, celle des années 2000-2010, qu'un label indé suffisamment givré ou un gang de compilateurs fous ne manquera pas de publier d'ci la fin de cette ère, et à laquelle appartiennent ces quatre donzelles délurées et néanmoins originaires de Phoenix, Arizona - ce qui peut arriver à n'importe qui, ceci-dit. Deux albums, le premier self-titled en 2004, et ce Dogs, Records & Wine daté de 2007, un nom de groupe avec un jeu de mot qui déchire, et puis c'est tout - mais c'est déjà pas mal! Enjoy.

Les Hell On Heels - Made Like No Other

Les Chesterfield Kings, originaires de Rochester, New York, gloires sans filtres du garage punk revival des 80's puis excellents glam-rockers sous perf stonienne à la fin de leur carrière, avec justement un extrait de Psychedelic Sunrise, leur ultime album studio peu de temps avant le split. Greg Prevost, Andy Babiuk et le reste du gang assurent vraiment sur ce Up and Down.. Enjoy.

The Chesterfield Kings - Up & Down

Blam, un rocker bien rentre-dedans pour commencer le weekend, signé The Dirtbombs, et un inédit uniquement disponible à l'époque - quelques mois avant l'explosion Ultra Glide In Black - via le split-single que le combo mené par Mick Collins partageait avec les White Stripes, pour une contribution à Multiball Magazine. Enjoy.

Le rock'n'roll extrême tendance tout-dans-le-rouge des Drones en 2005, avec Baby, la deuxième piste de leur troisième album, Wait Long By the River and the Bodies of Your Enemies Will Float By.. mélodie imparable bien planquée sous le déluge tellurique hardcore blues punk lo-fi trash et les guitares écorchées vives - sans oublier la voix et le chant si singuliers de Gareth Liddiard. Gotta love it.

C'est la première fois je crois bien que je poste deux TWMV consacrés au même groupe a à peine deux semaines d'intervalle, mais je suis encore sous le choc du gig des Hangmen hier soir, et franchement j'ai envie de prolonger le plaisir! On retrouve donc le gang monté par Bryan Small et ses compères en 1985, avec cette vidéo sur Wild Beast, un titre tiré de leur quatrième lp, Loteria, paru en 2004. Enjoy.

Combien de mois sans vrais concerts de rock'n'roll, dans les conditions adéquates de proximité, de promiscuité festive, de chaleur humaine et de célébration païenne imbibée de sueur et d'alcool? Trop, bien sûr, mais tout ça a vite été oublié hier soir quand plusieurs dizaines de happy fews se sont agglutinés face à la scène de l'Imposture, le rock'n'roll bar lillois bien connu, pour s'en mettre plein les esgourdes et faire Le plein de good vibes estampillées hi-energy rock'n'roll. The Hangmen terminaient leur tournée européenne avec ce concert, et The Nervous Shakes débarquaient de Bruxelles pour leur premier gig depuis, je crois, mars 2019!

Autant dire que ça a fait des étincelles, les belges assurant du feu de dieu dès leur premiers morceaux, en seconde partie de soirée, après un set monumental des angelanos. Dans les deux cas du pur rock'n'roll à haut indice d'octane et strictement rien d'autre, pas de hype, pas de gimmicks, pas de tentatives pour séduire au delà de leur indéfectible foi en ce genre musical que tant de spécialistes et de "professionnels de la profession" s'acharnent à décrire comme moribond, voire déjà mort et enterré. C'est peut-être vrai, le real rock'n'roll n'en a peut-être plus pour longtemps, mais je m'en tape, je veux bien devenir nécrophage jusqu'au jour ou moi aussi je passerai l'arme à gauche..

Photos et vidéo prises au smartphone au dessus des têtes - sorry pour la qualité!

The Hangmen - Downtown

J'étais trop loin pour faire des photos correctes des 'Shakes, mais en voici quand même une, juste pour le fun:

Et vlan, deux killer tracks dans la tronche ce samedi matin pour se réveiller et démarrer le weekend à fond la caisse! Merci Mickey Hawks, à toi, à Moon Mullins, aux Night Raiders, et à Little Richard, Jerry Lee Lewis et Gene Vincent pour t'avoir inspiré, merci pour Bip Bop Boom, terriblement efficace rock'n'roller aussi délicieusement brutal que cru, et pour cet instro de la Muerte qu'est Cotton Pickin', gonflé à ras bord de testostérone et aussi sauvage qu'un raide de guerriers comanches sur un wagon train égaré au milieu de la prairie.. We Owe You.

Mickey Hawks & The Night Raiders - Bip Bop Boom

Mickey Hawks & The Night Raiders - Cottonpickin'

Il y a toujours pas mal de postwar chevies à Béthune Rétro, et ce samedi 28 Août j'avais repéré au moins trois beaux coupés Chevrolet Styleline 1949-1952, dont deux exemplaires au traitement custom bien différent. Le premier, au traitement street-machine discret (accastillage d'origine complet, jantes larges 5 branches "modernes", avec l'inévitable rake californien très prononcé) m'a franchement fait de l'oeil (ha ha) avec ses quelques touches kustom, alors que le deuxième cochait plutôt la case mild-kustom fifties traditionnel, avec son déchromage total, sa peinture flat black et ses enjos Starburst Moon Disc. Il y avait aussi un très beau modèle d'origine, que je n'ai pas pu shooter autant que je l'aurai voulu, et pas très loin, une splendide Fleetline Sedan deux-portes de la génération précédente, elle aussi d'origine. Kewl cars, indeed..

Reprendre le Gun Club est toujours un exercice périlleux, mais témoigne également d'un goût très sûr. Les trois sorcières angelanos de L.A. Witch s'y sont attaquées, via cette cover de Ghost On The Highway - cult-classic swamp-rocker et pièce maîtresse parmi tant d'autres de la discographie du gang de Jeffrey Lee Pierce - et le résultat n'est pas mal du tout.. Un titre à paraître le 21 novembre prochain via Suicide Squeeze Records sur un split-single que le trio partage avec avec les Coathangers (autre all-girl trio, d'Atlanta, Géorgie, qui lui reprend - très bien aussi - le One Way Or Another de Blondie).  Keep on Trailing Souls (to the End).

Pour commencer la semaine, un avant-goût du nouveau self-titled album de My Morning Jacket, à paraître dans un peu plus de deux semaines. Psychédélisme funky groovy et earworm garanti avec ce Love, Love, Love - comme quoi, entre deux envolées planantes, ils savent aussi swinguer comme il faut, les vétérans de Louisville, Kentucky!

Ils y allaient franco dans la métaphore aéronautique, les publicistes de chez Ford, au milieu des sixties! Et quand on détaille la silhouette de cette belle T-Bird 1965, on comprend très vite qu'ils avaient visé juste: même à l'arrêt le gros coupé semble filer comme un missile intercontinental - ou plutôt comme un jet privé, car après tout, la Flair Bird appartient, comme toute les autres Thunderbirds, au segment "personal luxury car", et n'a jamais prétendu être une pure sportive, malgré son gros V8 de 390 cubic inches pour 300 chevaux. Quant à la Bullet Bird 1962 déjà croisée plusieurs fois à Béthune, c'est un plaisir toujours renouvellé que de pouvoir à nouveau tourner autour de ce magnifique coupé deux-tons Chalfonte Blue/Corinthian White dans un état exceptionnel!

Samedi matin (midi..) encore dans les brumes de vapeurs alcoolisées, rien de tel qu'un bon shot de Southend-inspired, r'n'b-fueled rock'n'roll Live At The BBC, avec le pubrock maestro Mickey Jupp aux commandes des Cable Layers, le 21 novembre 1978, lors d'une Stuart Colman Session. Enjoy.

Mickey Jupp & The Cable Layers - So Long

Une rareté que ce magnifique station wagon Buick 1954! Produit dans cette configuration à seulement 1650 exemplaires cette année-là, ce break, certes modèle d'entrée de gamme de la marque premium de la General Motors fondée en 1899 par David Dunbar Buick, avait largement de quoi séduire avec, entre autres, sa carrosserie pour la première fois entièrement en métal et son V8 Nailhead "Fireball" de 264 c.i. et de 200 chevaux. Encore aujourd'hui, c'est un bien beau vaisseau routier qui donne immédiatement envie de (re)partir en vacances, avec pourquoi pas une belle caravane vintage en remorque!