Surtout si comme moi vous avez fait une bonne partie de votre éducation musicale dans les 80's et les 90's via le label qu'avaient fondé Patrick Mathé et Louis Thevenon en 1980. Une expo de photos emblématiques signées Alain Duplantier, qui aura lieu du samedi 8 octobre (vernissage à partir de 14h)  au jeudi 27 octobre 2022 à la Galerie Madé, à quelques minutes à pied de l'ancienne adresse de la boutique de disque d'ou toute l'aventure New Rose Records avait démarrée!

Le Wall of Death qui ouvre la face-A du premier mini-lp (Cherry Mansions, 1988, sur New Rose Records) des Hellcats, le all-girl group de Memphis co-fondé par Lorette Velvette parallèlement à sa participation au Panther Burns de Tav Falco, et un clin d'oeil à toutes les motorcycle gurls de la planète via deux clichés iconiques de The Blonde Cyclone, Terry Strong, en plein déploiement de ses talents de motorcycle stunt rider sur son Indian Scout, way back when.. Enjoy both.

The Bostweeds, juste cinq titres enregistrés et trois singles au compteur entre 1965 et 1966, mais le dernier effort de ce quartet de Los Angeles lui a assuré une pérennité inoxydable et un statut culte chez les amateurs du cinéma d'Exploitation en général, et chez les fans de Russ Meyer en particulier, grâce à Faster Pussycat, Kill! Kill!. Un titre donc, mais surtout un film qui est désormais reconnu à la fois comme un pur bijou cinématographique - et pas seulement par les bosomaniacs avertis - et comme un manifeste féministe (si, si) certes tordu et probablement involontaire, mais néanmoins réel: Meyer fut sûrement l'un des premiers à filmer des héroïnes non seulement badass à mort mais aussi maîtresses de leur destinées, complètement délivrées de toute domination masculine, avec en particulier, une Tura Satana trouvant le rôle de sa vie dans le personnage de Varla, étonnante queen bitch dont les prouesses de karatéka killer n'ont d'égales que la cruauté et l'immoralité la plus radicale - et la plus jouissive, bien sûr. Pas étonnant qu'un paquet de réalisateurs - de John Waters à Bill Landis - revendiquent ce joyeux jeu de massacre sexy qu'est Faster Pussycat comme une influence majeure!

The Bostweeds - Faster Pussycat!

Quant aux Bostweeds, il serait dommage de les réduire à ce seul titre, aussi culte soit-il. A l'écoute, par exemple, de Little Bad News, la b-side de leur premier single, on se rend vite compte que le combo avait du potentiel, et aurait pu aller nettement plus loin..

The Bostweeds - Little Bad News

RIP you beautiful bouncing lady.. my favorite Double-D Avenger..

Kitten en version burlesque dancer sur la reprise de Prince par Mitch Ryder en 1983

Todd Rhodes, pianiste originaire du Kentucky né au tournant du 19è siècle, fit ses classes en tant que jazzman avant de devenir à Detroit l'un des pionniers du rhythm 'n' blues dès les forties, travaillant notamment avec Wynonie Harris (Keep on Churnin') ou Hank Ballard (of Work With Me Annie and The Twist fame) et embauchant dans son Orchestra - qui devint vite Todd Rhodes & The Toddlers - la chanteuse Connie Allen (c'est elle qu'on entend sur Rocket 69) et plus tard LaVern Baker. On est en 1952 lorsque ce  Rocket 69 (b/w Possessed) paraît, la b-side est encore bien mellow et fleure bon l'avant-guerre, mais à travers la face-A le rock'n'roll pointe déjà le bout de son nez.. You'll have to hold tight bobble when I go into my speed!

Todd Rhodes - Rocket 69

Connie Allen

En juin dernier sortait le nouvel album de The Tambles, un jeune combo néerlandais originaire de Gouda, dont nous goûtons avec délice le garage rock infusé de power pop (à moins que ce ne soit le contraire) depuis trois ans maintenant, lorsqu'était sorti leur excellent debut lp, Don't You Want To  Know The Tambles. Outre un mini-lp six titres tout aussi abouti, ce tout nouveau tout beau Scraping By est le troisième effort du quartet, et devrait ravir les amateurs de choeurs enjoués et de riffs vigoureux au service de mélodies imparables. On attend un hypothétique passage par nos terres dans un futur proche et, en attendant, on enjoy.

The Tambles - Reminding Me Of You

The Tambles - She's Not A Lover

Bon, la déception est grande. On était nombreux à attendre le 15 octobre prochain, assez excités à l'idée de ce fabuleux triple-bill Gyasi + Dynamite Shakers + Lullies à La Manufacture. Mais l'annulation de la tournée européenne de Gyasi, annoncée il y a quelques jours, a pris tout le monde de court et c'est assurément un gros coup dur pour le Bang! Club qui comptait beaucoup sur cette belle affiche pour lancer sa saison 2022-23 de concerts r'n'r à St-Quentin. On espère pour l'asso qu'elle réussira à trouver une autre tête d'affiche en moins d'un mois, mais c'est comme on l'imagine loin d'être gagné..

Allez, on se console comme on peut avec les quelques annonces de gigs qui continuent à tomber, en commençant par ce mercredi 21 septembre de l'autre côté de la frontière, au Pit's (Courtrai) avec The Cavemen et Easy Ego, et ce vendredi 23 avec au choix, Jesper Lindell à La Scène à Seclin (attention, c'est un resto, donc faut obligatoirement réserver une table pour voir le concert) ou, plus r'n'r, The Nervous Shakes à L'Imposture à Lille. Toujours à L'Imposture, c'est The Necessary Separation et le Chris Bartlett Band qui s'empareront du bar de Lille-Moulins le samedi 24.

Cash Savage & The Last Drinks

Un chouette ticket également avec Beechwood et Cash Savage & The Last Drinks qui seront à L'Aéronef le mercredi 28, tandis que Scott H. Biram passera par deux fois par chez nous, les samedis 24 septembre et 08 octobre, respectivement à Péronne-En-Mélantois (concert gratuit) et à Lessines. Le 15 octobre, il y a aussi l'option Fleshtones à l'Aéronef - au fait, happy birthday Pete Zaremba et Keith Strengh! - avec non plus les Bobby Lees mais Romano Nervoso en première partie. On termine avec un mini fest (16h-22h) façon allez les filles intilulé Hips Tits Lips Power (Part One..) à Lessines, toujours au C.C.R. Magritte.

Damn, j'allais oublier le shot rockab' de rigueur avec les Hoodoo Tones, qui fêtent leur dix ans le samedi 3 décembre à La Bulle  Café (Lille) et avant ça, les increvables Hot Chickens à Mouscron au Wap Doo Wap (c'est gratuit) et bien sûr, le gig très attendu de la Blues Powerhouse du moment, le trio bostonien GA-20, qui viendra promouvoir son nouvel album sorti il y a quelques jours, l'excellent Crackdown, à Ronck, à La Source le 25 novembre..

The Hoodoo Tones

Bonus triste, il y a quelques minutes:

On est fin 1976, à San Francisco. Les deux frangins Kinman, Chip et Tony, s'investissent dans la scène punk naissante et montent The Dils. Leurs deux premiers singles, Class War et surtout I Hate The Rich - killer punk classic instantané - tous les deux enregistrés et parus en '77, donnent le ton (à gauche toute!), ce qui leur vaut un temps le surnom de California's The Clash. Mais sous la rage de red rockers les mélodies bouillonnent toujours, et leur troisième et dernier 7" (un double-single, en fait, intitulé Made In Canada), sorti en 1980 avant le split, marque nettement le virage vers ce qu'on appelle vite le cowpunk, cette histoire d'amour pas si contre-nature que ça entre la country musique tendance outlaw et cette nouvelle explosion rock'n'roll - "louder, faster, shorter" - qu'est le punk des origines. Les aspirations pop sont tout aussi perceptibles, et les "Everly Brothers du punk" (autre surnom très révélateur) remonteront un an plus tard un nouveau gang avec Alejandro Escovedo, Rank & File, après relocalisation à Austin, Texas. Autre excellent combo, un peu trop vite oublié..

The Dils - Sound of the rain

Rank & File - Sound of the rain

Je ne sais pas ce qui a poussé le créateur de ce chouette montage de photos vintages à choisir, comme bande-son, le fabuleux The Whip, des Frantics (Seattle, 1956-1966 - génial instrumental de 1960, que j'ai découvert il y a un paquet d'années grâçe, bien sûr, aux Cramps).. Peut-être le fait que le terme whip est, en argot, à la fois une figure de motocross, et une manière de désigner une caisse particulièrement kewl? En tous cas, cette belle série de photos iconiques - mélant flat-trackers, hill-climbers, hot-rods et autres machines infernales en pleine action - mérite d'être détaillée au ralenti! Enjoy.

James Leg au Black Lab hier soir, belle décharge de psycho-punk blues carnivore et décharné - une voix abbrasive et un chant à décoller le papier peint sans les mains, l'efficacité sans esbrouffe du duo organ (grinder) + batterie, des compos qui font mouche et des reprises qui claquent - l'incontournable Fire & Brimstones du grand Link, bien sûr, le I Can't Stop Thinking About It des Dirtbombs et même une cover de The Cure qui m'a presque réconcilié avec les poireaux new waveux de mes jeunes années! Well done, reverend!

Plutôt que de vous infligez mes photos pouraves smartphones, just take a look aux superbes clichés pris par Pascal Rbt Photographies ici!

James Leg - Pascal Rbt Photographies

GA-20 joue le Chicago Blues comme si les trois membres du groupe avaient passé plusieurs nuits blanches à discuter et à  jammer avec Hound Dog Taylor - C'est basique (deux guitares, un drumkit, et une voix qui snarle..), âpre, près de l'os, lean & mean, tout sauf pépère et chiant. C'est en tous cas l'impression qu'on avait eu après l'excellent gig du trio de Boston, Mass., au Roots & Roses à Lessines en mai dernier: avec le combo monté par Matthew Stubbs et Pat Faherty en 2018, ça pulse, ça mord et ça rock'n'roll! L'essence même de cette forme musicale qu'on adore au RKT Headquarters, donc.. et ce qui est kewl c'est que GA-20 repasse par chez nous le 25 novembre prochain, à La Source, à Roncq, dans le cadre du festival Jazz En Nord. En attendant, pour patienter, un original, Naggin' On My Mind - leur premier single et la piste qui ouvre leur premier album (Lonely Soul, 2019), plus une badass cover de Hound Dog Taylor, tirée de leur second lp hommage au maître. Enjoy.

 GA-20 - She's Gone

GA-20 - Naggin' On My Mind

Juste un post rapide avec deux shitty-sounding smartphone videos en guise d'aide-mémoire, suite au passage par chez nous des Gentlemen of Leisure, qui nous ont balançé un bon gig - classic real r'n'r style -  en première partie de The Prehistorics ("featuring Chris 'Klondike' Masuak, annonçait fièrement le flyer!), ce samedi, à L'Imposture. Quant aux australiens, on a eu droit à une bonne dose de post-'Birdman oz rock'n'roll avec détour obligatoire par les reprises du séminal groupe monté il y a un demi-siècle par Rob Younger, Denis Tek et consorts - Hand of Law et What Gives, ce soir - deux covers dont l'impact fut décuplé par la présence, derrière une magnifique Dan Amstrong Plexiglass, de Chris Masuak, ex-membre - excusez du peu! - de Radio Birdman, The Hitmen, The New Christs et The Screaming Tribesmen, entre autres! That's what I call a waaaaaaay-kewl way to spend a Saturday nite!

The Prehistorics @ L'Imposture, samedi 10 septembre 2022

The Gentlemen Of Leisure @ L'Imposture, samedi 10 septembre 2022

Edinburgh, Août 1976. Une bande d'étudiants en art - ils seront huit au final - vient juste de finir de monter (le projet a été lancé en Mars) The Rezillos,  un groupe qui devient de facto l'un des tous premiers new wave / punk bands écossais, leur premier 45-tours et premier hit, I Can't Stand My Baby, étant d'ailleurs aujourd'hui reconnu comme le premier single du genre à avoir paru in Alba. Dix-huit mois plus tard, en décembre 1978, le groupe se sépare, victime des habituelles tensions internes et divergences d'opinions, avant de partiellement se réincarner en The Revillos, à l'initiative de Eugene Reynolds et de Faye Fife, le binôme de trublions électrifiés qui s'est vite imposé en frontstage. Carrière aussi intense que météorique donc, mais combo qui mérite surtout qu'on revisite régulièrement sa discographie, gorgée de pastilles pop / punk / glam / wackobilly joyeusement foutraques qui vous choppent les deux oreilles by hook or by crook et vous entraînent immanquablement dans un vigoureux pogo improvisé de la cuisine au salon, le samedi matin!.. Take The Money, Leave The Box, and Enjoy.

The Rezillos - I Can't Stand My Baby

Les quatre fabuleuses photos qui illustrent ce post ont été prises par Linda Pollock, la petite amie du bassiste du groupe, Dave 'Dr. K' Smythe, au Tiffany's à Edinburgh le 13 juin 1977.

(photos courtesy of David Smythe)

The Rezillos - Top Of The Pops

Heureux hasard, il y avait au moins trois Galaxies 500 des mid-sixties à Béthune ce samedi 26 août, et qui plus est, trois coupés fastback sans montants - ma carrosserie préférée en ce qui concerne la grosse full-size Ford, success story de la marque de Dearborn à l'époque! Pensez-donc, la FoMoCo a vendu 648010 exemplaires de la Galaxie en 1963 (le modèle noir sur les photos) et 593533 unités l'année suivante (la blanche et la bleue), dont un bon paquet de "Sports Hardtop", la dénomination officielle de ce nouveau body style justement introduit en '63 et qui connut tout de suite un succès fulgurant.

C'est vrai que la combinaison de cette nouvelle ligne de toit toute en légèreté et en finesse contraste magnifiquement avec l'aspect très carré de la partie basse de la carrosserie, rendu très dynamique, en '64, par le creusement des flans, sans oublier les feux arrières ronds "gros calibre" façon tuyères de jet, gimmick typique de chez Ford depus la deuxième moitié des fifties. Le coupé dégage une impression de puissance et de vitesse même à l'arrêt, impression renforcée par le traitement 'street' sur la '63 noire, impressionnante avec ses big rims remplissant à fond les passages de roues. Mais même stock, la Galaxie est une belle bête, et doit procurer bien du plaisir à ses proprios quelque soit la motorisation sous le capot, du V8 289 ci (celui la même qui contribura à créer le mythe de la Mustang deux ans plus tard) au très méchant big-block 427!

1965!! Quelle année, mes amis, quelle année!!! Quand on atteint ce degré de what-the-fuckism aussi tôt, ça tient du sublime, non? le fabuleusement génial Nina-Kocka-Nina, dont la subtile alchimie entre instrumentalisation savante et paroles d'une profondeur absolue interroge encore les musicologues aujourd'hui, couplé au presque sage - du coup - et pourtant excellent Penny a Tear Drop, continue de sidérer droits dans leurs socks générations après générations de frat-rockers par la brillance et l'évidence de sa terrible efficacité, et par la pertinence intemporelle de son propos.. Et nous on enjoy. Encore bravo aux Dinks, from Dodge City, Western Kansas, pour ce earworm vintage délicieusement givré.

The Dinks - Nina Kocka Nina

The Dinks - Penny a Tear Drop