Real Kewl Trash (Redux)

Deuxième album des powerpop rockers de Detroit paru en 1980, quelques mois après le premier succès du groupe, l'épique What I Like About You issu de leur self-titled debut The Romantics, ce National Breakout est peut-être un peu moins "évident" que ce fameux et désormais classique premier album, et pourtant il contient quelques belles pépites tout à fait dignes de figurer sur nos homemade mixtapes plus de vingt ans après leur enregistrement. Enjoy.

The Romantics - Stone Pony

The Romantics - A Night Like This

On est à Sydney à la fin des 1990's.. Tu enregistres une poignée de titres bien dans l'air du temps, six solides doorslammers tous estampillés hi-end garage pop rock'n'roll, et tu projettes de les graver assez rapidement pour la postérité, voire d'en vendre suffisamment pour justifier tous tes efforts et éventuellement accrocher les oreilles des pros du circuit et de tes futurs fans..

Et puis plus rien.

Jusqu'à ce que, vingt ans plus tard, les titres en questions bénéficient enfin d'un pressage en bonne et due forme, grâce à un label aussi indépendant que passionné (Vi-Nil Records), et que tu décides avec tes collègues de reprendre exactement là où ça avait fait pschittttt! C'est toute l'histoire derrière ce EP fraîchement paru, et derrière The Crisps, valeureux quatuor monté à l'époque par Stuart Wilson, l'ex-batteur d'un paquet de légendes australiennes, des 80's à aujourd'hui. Et alors, au final, ça donne quoi? Ben, si tu connais déjà les groupes et la scène oz-rock de l'époque tu es très vite en terrain connu - et proprement excitant - c'est carré, nerveux, lourdement armé en riffs qui tuent et en hooks imparables. Deux exemples de suite? Okay, mate, here you go:

The Crisps - Dragged Down

The Crisps - Those Days Are Over

Dernier projet en date du Londonien Jim Jones, le Jim Jones All Stars rassemble autour de l'ex-Thee Hypnotics une poignée de pointures dont certains de ses collègues de la Jim Jones Revue, Chris Ellul, le batteur de The Heavy, plus une section de cuivres au grand complet. Une belle promesse de heavy-duty rhythm'n'blues haute densité, qui fera sûrement sont petit effet le 31 avril prochain au Roots & Roses, édition 2023! On patiente avec deux des rares pistes du groupes officiellement parues pour l'instant, toutes deux enregistrées à Memphis en prévision du debut lp à venir: une real kewl reprise (avec la badass Nikki Hill en invitée) du It's Your Voodoo Working de Charles Sheffield (Lake Charles, Louisiane, 1961) et un original ultra groovy, dont la vidéo officielle est sortie hier, intitulé Give Me The Grease. Alley Hop, on enfile ses dancing shoes et on enjoy.

Jim Jones All Stars - Give Me The Grease

Jim Jones All Stars feat. Nikki Hill - It's Your Voodoo Working

Deux bonnes raisons d'oublier le endless drag blues du milieu de semaine: Les Deuxluxes pour la première fois par chez nous, et Daddy Long Legs pour la x-ième fois dans les parages! C'était la prog de ce mercredi soir à l'Aéronef - très bien rempli, première bonne surprise.. Arrivé pile-poil à l'heure, le temps de passer au p'tit coin et d'en profiter pour vanter les mérites des New Yorkais à deux p'tits jeunes venus par hasard (pas aux toilettes, hein, à l'Aéro..), ça fait quoi? la sixième ou septième fois qu'on voit le Daddy sur scène? - Something like dat..

Au pied du stage quelques minutes plus tard, Anna Frances Meyer, maîtresse-femme et moitié féminine du duo-couple-à-la-ville-comme-sur-scène de Montréal, empoigne sa guitare et commence son show toutes en rondeurs (Wow, cette combinaison moulante ultra-moulée..), oeillades complices et poses suggestives avec une bonne humeur et une gouaille communicative, pendant que son partenaire, Etienne Barry, assure la rythmique minimaliste. Même si les titres de leur dernier lp en date - Lighter Fluid, 2020 - m'interpellent moins que leurs premiers morceaux, période Traitement Deuxluxe, on passe un fort bon moment avec les deux québécois.

Quand les maintenant-quatre long-legged blues preachers montent sur scène la tension monte d'un cran - plein de fans dans la salle - et ça démarre au quart de tour avec un de leurs anciens classiques (j'ai oublié lequel) et puis vlan, deuxième surprise de la soirée, une gigantesque version du Ramblin' Gamblin' Man de Bob Seger - Alley hop, ça y est je suis sur orbite!!! - En fin de concert ils referont, bien sûr, le Fire & Brimstone du Hillbilly Wolf lui-même, l'éternel Link Wray, mais entre temps ce sera une belle déferlante de end-of-times street blues revisité rhythm'n'blues/rock'n'roll, avec of course un paquet de titres issus de leur dernier album, Street Sermons, paru il y a quelques semaines sur Yep Roc Rds, et les désormais incontournables, dont un toujours aussi vrombissant Motorcycle Madness qui déclenchera un orgasme collectif dans une bonne partie du public. Un seul petit bémol, le quasi-inaudible clavier du nouveau (vrai?) membre du groupe, et c'est bien dommage, vu la tournure prise par le songwriting des titres les plus récents..

Mais rien de bien grave, c'est ravi, aphone et joyeusement épuisé qu'on se raccroche à son dernier gobelet, avant de faire le tour des potes et de call it a night! Bien joué guys'n'gal!!!

The Hard-Ons, now and then pour commencer la semaine, avec tout d'abord leur second single (sur Waterfront Rds, en 1986) way back when le trio multi-ethnique de Sydney - un sri-lankais, un coréen, un yougoslave, tous potes depuis le lycée - était juste une bande de punks à poils longs très travaillés par leurs montées hormonales: The Girl In The Sweater est une rêve mouillé de pop punk speedo-ramonesque, mélodie imparable et hi-energy rock'n'roll, devenu depuis un classique oz-rocker au même titre que les meilleurs 45trs des Stems ou des New Christs! 35 ans plus tard, en 2021, leur Hold Tight, qui ouvre leur dernier album en date, Sorry Sir, But That Riff 's Been Taken, démontre que le combo n'a rien perdu de son talent de mélodiste, et la bonne nouvelle, c'est qu'on pourra en profiter dans quelques jours, puisque la triplette devenue quatuor depuis débarque au Pit's le vendredi 5 mai prochain! All Set To Go?

The Hard- Ons - Girl In The Sweater

The Hard-Ons - Hold Tight

The Speedways, c'est ce soir à La Bulle Café, le chouette bar de la Maison-Folie de Lille-Moulins, et c'est l'évènement à ne pas manquer pour les fans de power pop intemporelle, incandescente et néanmoins guitaristique! Matt Julian, Mauro Venegas, Adrian Alfonso et Kris Hood débarquent avec leur tout récent - et excellent - dernier album en date, le bien nommé Talk Of The Town, plus un tout nouveau single paru il y a quelques jours, Secret Secrets (b/w Tell Me I'm Wrong, un inédit), autrement dit une belle nouvelle collection de perles mélodiques au hook instantané, du genre à chanter à tue-tête sous la douche, en vidant le lave-vaisselle, ou quand ta meilleure moitié t'a quitté. Un rock'n'roll racé et stylé, élégant et incisif, qui nous téléporte pile-poil à la croisée des chemins entre power pop post-punk British héritée des swinging sixties et jangle pop californienne solaire du début de la décennie suivante.. Instant feel-good music!

The Speedways - Secret Secrets

The Speedways - A Drop In The Ocean

En attendant le gig samedi prochain à La Bulle Café des Speedways, on repasse par la case "covers et inspirations" du combo londonien avec la version originale du They Don't Know que le quatuor reprenait sur son EP de 2021, Borrowed & Blue. Cinq titres et autant de restitutions en hommage aux influences diverses - mais cohérentes - de nos power pop heroes du moment, dont le S.O.S. d'Abba et le Starry Eyes du grand Roky Erickson, et donc cette revisite réénergisée d'un hit du début des 80's, peu connu chez nous mais considéré comme un classique chez nos voisins d'outre-manche. Kirsty MacColl enregistre They Don't Know pour son premier single au printemps 1979, et celui-ci sort en juin de la même année sur Stiff Records, mais ne connaît pas le succès qu'il mérite - manque de promo du label ou grève des distributeurs, les versions de la raison de ce semi-échec varient. La version chantée par Tracey Ullman fera quant à elle un bien plus beau carton en '83, entérinant le statut de titre culte de la pop anglaise du premier morceau écrit par MacColl, qui de son côté poursuivra une fructueuse carrière jusqu'à son décès brutal et inattendu dans un accident de plongée en 2000.

Kirsty MacColl - They Don't Know

On peut penser ce qu'on veut de l'ex-White Stripes et fondateur de Third Man Records, mais impossible de nier le bon goût et le flair de Jack White. Témoin, cette extrêmement bonne idée que la réédition imminente de Guitar Romantic, seul, unique et mythique album de The Exploding Hearts, ce juvénile, prometteur et talentueux quartet de Portland dont la carrière prenait un envol mérité jusqu'à cette nuit fatidique du 20 juillet 2003 et ce tragique accident de la route qui coûta la vie à trois des quatre membres du groupes, âgés de 20 à 23 ans à peine, au retour d'un concert donné à San Francisco.

L'album était sorti chez Screaming Apple Rds - le flair de Jürgen 'Ritchie' Richardt, le boss du prolifique label de Cologne, cette fois-ci - le 18 octobre 2002 en vinyle, pressé à 1000 exemplaires, avant d'être proposé en CD par le label de Seattle Dirtnap Records quelques mois plus tard. Ce même label avait également sorti, en 2006, Shattered, une compilation de singles et de raretés, mais depuis, rien n'était venu perpétuer la mémoire et l'héritage de cet excellent combo trop tôt disparu.. l'initiative de Third Man tombe donc à point nommé, et permet d'établir un pont de plus entre la power pop originelle des 70's - des Undertones aux Nerves en passant par Nick Lowe et les Buzzcocks - à la toute dernière vague en date, des Whiffs aux Speedways. Enjoy.

The Exploding Hearts - Throwaway Style

The Exploding Hearts - Guitar Romantic

(expanded & Remastered, Third Man Records)
Release Date: Friday, May 26
Tracklisting:
Modern Kicks
I’m A Pretender
Thorns In Roses
You’re Black And Blue
Sleeping Aides And Razorblades
Rumours In Town
Throwaway Style
Boulevard Trash
Jailbird
Still Crazy
Busy Signals (2022 Mix)
I’m A Pretender (2022 Mix)
So Bored (2022 Mix)

Deux titres pour redécouvrir, encore et encore, le singulier génie de Daniel Johnston, Songwriters' Songwriter par excellence, dont la vie douloureuse et compliquée engendra pourtant un nombre incroyable de pépites vénérées par tout ce que le monde du rock'n'roll et de ses rejetons compte de pointures dans le domaine. Et surtout, une expo dont le vernissage à lieu ce soir, à 18h, à la galerie Camoufleur, 37 rue Aristote à Lille! l'occasion de faire le lien entre les deux principales facettes du talent du père spirituel de la lo-fi et de l'antifolk, disparu en 2019. Enjoy.

Daniel Johnston - Life In Vain

Daniel Johnston - Some things last a long time

Chouette - et très intime! - concert de The Roaring 420s hier soir au Joe Tex Café. De la pop solaire d'inspiration mid-sixties et des poussées de fièvre garage-psychédéliques assez addictives.. Good Job & Vielen Dank, Guys!

Bon, donc, The Paint Fumes, ce soir, à Lille-Moulins, right? Sinon, jeudi, il y a aussi The Roaring 420s au Joe Tex Café au bout du bout du Vieux Lille, et même si le prochain Summer of Love s'annonce très (trop) chaud et desséché, rien ne nous empêche en attendant de danser en toute insouciance sur le volcan avec la psych-pop solaire et garantie 100% late-sixties de ce pétillant quatuor teuton (Dresde). Be There Or Be Ailleurs mais y'aura sûrement moins de sitar électrifiée..

The Roaring 420s - Onward Indian

The Roaring 420s - Keep Me Sane, Mary Jane

Quatrième album pour le trio de garage punk déglingué de Charlotte, Caroline du Nord, et virage power pop ultra convainquant que ce Real Romancer, premier effort sur leur nouveau label attitré, Dig! Records, après trois premiers long-jeux remarqués sur Slovenly et Get Hip Rds depuis leur début il y a un peu plus de dix ans. The Paint Fumes passent demain soir à La Bulle Café à Lille, l'occasion de d'oublier qu'on en est encore qu'au début de la semaine en sniffant des bonnes vibes par les oreilles. Be There or Be ailleurs mais ça sentira moins bon!

The Paint Fumes - Book Of Love

The Paint Fumes - Getting Stronger

Les toujours aussi koollissimes Untamed Youth il y a 25 ans, avec ce Go Girl Go b/w Hot Lips Baby, petit bijou de surf punk frat-rocker à double détente: une face-A oh-so-sweet pour séduire et emballer (cover du flipside du fameux psych-rocker vapoteux de The Hombres, Let It Out (Let It All Hang Out), 1967), une face-B déjantoïde pour déconner à plein tubes (empruntée au premier single (1958) du rockabilly wildman Herbie Duncan - "If at first you don't succeed, suck and suck and suck until you SUCK-CEDE!" - ha ha!!!). L'essence même du rock'n'roll éternel selon Deke Dickerson et sa bande de joyeux lurons, sur un real kewl single paru à l'époque sur le toujours aussi suave label de Miriam Linna et Billy Miller, Norton Records! Du pur concentré de bonheur, quoi.. Enjoy.

The Untamed Youth Go Girl Go

The Untamed Youth - Hot Lips Baby

Punk before Punk.. Directement inspiré du fast and freaky NYC rock'n'roll des early Ramones, et puisant autant à la source - du rockabilly des pionniers (Ils reprennent le Jungle Rock de Hanz Mizell) au proto-punk de Detroit en passant par le garage rock des mid-sixties - les Weirdos font parti des progéniteurs de la scène punk angelano dès les mid-70's. Même si le combo monté par les frangins Denney a enregistré relativement peu d'originaux, comparé à d'autres groupes de l'époque et de la région, les compils sorties dans les années 2000 témoignent d'une belle créativité, avec au moins un classique désormais incontournable - We Got The Neutron Bomb - et en bonus un bon goût certain en matière de reprises, comme avec cette version somme-toute très respectueuse du 7 and 7 is de Love.. R.I.P. Dix Denney, le guitariste et membre fondateur du quintet, décédé il y a quelques jours, le 10 mars dernier.

The Weirdos - We Got The Neutron Bomb

The Weirdos - 7 and 7 is

Wham Bam Mercy Mah Dame, The Stripp, bien né quatuor - en 2019 - de Melbourne (comme Civic, dont on causait samedi dernier) s'en fout des modes et fonctionne sur un régime éprouvé: full-frontal hardrockin' punkrock testostéroné à donf', avec en bonus des ovaires taillées dans le métal le plus dur en la personne de Bek Taylor, sa frontwoman, guitariste, screameuse et sexrock goddess en cheftaine. Le premier album du groupe, Ain't No Crime To Rock'n'Roll, a paru en novembre dernier, et dézingue tout ce qui bouge sans aucune retenue, mais avec la classe innée d'une Tura Satana de l'outback aux commandes d'un bulldozer biberonné au hi-test fuel. Un lp à ranger, sans hésitation, à côté de vos Nashville Pussy et Girlschool favoris..

The Stripp - Ain't No Crime To Rock'n'Roll

Credit Photo: Richard Higgins