On est à Sydney à la fin des 1990's.. Tu enregistres une poignée de titres bien dans l'air du temps, six solides doorslammers tous estampillés hi-end garage pop rock'n'roll, et tu projettes de les graver assez rapidement pour la postérité, voire d'en vendre suffisamment pour justifier tous tes efforts et éventuellement accrocher les oreilles des pros du circuit et de tes futurs fans..

Et puis plus rien.

Jusqu'à ce que, vingt ans plus tard, les titres en questions bénéficient enfin d'un pressage en bonne et due forme, grâce à un label aussi indépendant que passionné (Vi-Nil Records), et que tu décides avec tes collègues de reprendre exactement là où ça avait fait pschittttt! C'est toute l'histoire derrière ce EP fraîchement paru, et derrière The Crisps, valeureux quatuor monté à l'époque par Stuart Wilson, l'ex-batteur d'un paquet de légendes australiennes, des 80's à aujourd'hui. Et alors, au final, ça donne quoi? Ben, si tu connais déjà les groupes et la scène oz-rock de l'époque tu es très vite en terrain connu - et proprement excitant - c'est carré, nerveux, lourdement armé en riffs qui tuent et en hooks imparables. Deux exemples de suite? Okay, mate, here you go:

The Crisps - Dragged Down

The Crisps - Those Days Are Over

The Speedways, c'est ce soir à La Bulle Café, le chouette bar de la Maison-Folie de Lille-Moulins, et c'est l'évènement à ne pas manquer pour les fans de power pop intemporelle, incandescente et néanmoins guitaristique! Matt Julian, Mauro Venegas, Adrian Alfonso et Kris Hood débarquent avec leur tout récent - et excellent - dernier album en date, le bien nommé Talk Of The Town, plus un tout nouveau single paru il y a quelques jours, Secret Secrets (b/w Tell Me I'm Wrong, un inédit), autrement dit une belle nouvelle collection de perles mélodiques au hook instantané, du genre à chanter à tue-tête sous la douche, en vidant le lave-vaisselle, ou quand ta meilleure moitié t'a quitté. Un rock'n'roll racé et stylé, élégant et incisif, qui nous téléporte pile-poil à la croisée des chemins entre power pop post-punk British héritée des swinging sixties et jangle pop californienne solaire du début de la décennie suivante.. Instant feel-good music!

The Speedways - Secret Secrets

The Speedways - A Drop In The Ocean

Wham Bam Mercy Mah Dame, The Stripp, bien né quatuor - en 2019 - de Melbourne (comme Civic, dont on causait samedi dernier) s'en fout des modes et fonctionne sur un régime éprouvé: full-frontal hardrockin' punkrock testostéroné à donf', avec en bonus des ovaires taillées dans le métal le plus dur en la personne de Bek Taylor, sa frontwoman, guitariste, screameuse et sexrock goddess en cheftaine. Le premier album du groupe, Ain't No Crime To Rock'n'Roll, a paru en novembre dernier, et dézingue tout ce qui bouge sans aucune retenue, mais avec la classe innée d'une Tura Satana de l'outback aux commandes d'un bulldozer biberonné au hi-test fuel. Un lp à ranger, sans hésitation, à côté de vos Nashville Pussy et Girlschool favoris..

The Stripp - Ain't No Crime To Rock'n'Roll

Credit Photo: Richard Higgins

I've (already) got (next) Saturday nite on my mind.. Outre l'excellent P.M. Warson et sa vintage soul fougueuse classieuse, on aura, si on se donne la peine de faire le trajet jusqu'à Saint-Quentin, l'opportunité samedi soir prochain de se prendre une bonne claque garage punk rock'n'roll et rien d'autre avec l'un des combos qui ont fait - dans le genre - le plus couler d'encre ces derniers mois, et pas juste parce que l'âge moyen du quatuor vendéen est inversement proportionnel à celui de leurs références revendiquées - du garage punk U.S. des sixties au early pub-rock British. The Dynamite Shakers ont bloqué leur compteur sur quelques années clés et sur les fondamentaux qui en ont résulté, et n'ont absolument pas ressenti un instant le besoin de 'moderniser' ceux-ci.. Tant mieux, c'est mine de rien très très frais par les temps qui courent, ou le moindre nouveau gang qui émerge se sent obligé de coller l'étiquette néo-machin ou post-truc sur son son.

Un premier album - avec rien moins que le grand Jim Diamond derrière les manettes - vient d'être mis en boîte, et en attendant de pouvoir découvrir la galette, on se régale déjà d'avance en pensant au weekend qui arrive.. Vivement samedi!

The Dynamite Shakers - What's Going On

The Dynamite Shakers - Blow My Mind

Rayon jeune femme en colère avec glitz and geeetarz, ce matin je choisis Suzi Moon! La sémillante californienne (L.A.), ex-guitariste de Civet (remember Son of a Bitch?), a sorti depuis 2021 un EP, Animal, un mini-lp, Call The Shots, et son tout récent debut album Dumb & In Luv, tous trois bien pourvus en bombinettes high-test punkrock with a glampop twist, suffisamment bien écrites et variées pour qu'on ai envie d'y revenir régulièrement. Sur scène la miss joue à fond la carte eye candy hautement inflammable, aussi, et son groupe tourne pas mal.. Plein de bonnes raisons pour attendre et espérer un Euro tour un de ces jours, non?

Suzi Moon - Any Other Way

Photo @vicious_velma

Suzi Moon - I'm not a man

Damn, demain c'est déjà le premier mars, et si on veut enjoyer le glam punk rock'n'roll extra-special quality des DeRellas, from London with sleaze and love L.U.V., c'est à la Brat Cave, Lille, qu'il faudra se pointer! Les Ashtones en première partie, get ready for some unhealthy shots of primal r'n'r!

The DeRellas - She's a Pistol

The DeRellas - Rock'n'Rollercoaster

Piqûre de rappel complètement indispensable et kickstart top-shelf quality pour ce samedi matin, Baby Blue, le nouveau single de notre glamrock peacock favori du moment, Gyasi, plus Feed Your Face, un extrait de son toujours aussi remarquable second album, Pronounced Jah-See. Et histoire de continuer à se consoler de l'infameuse annulation de son premier euro-tour l'année dernière, une version bare-to-the-bone de Walk On, live dans le salon, dont l'original figure aussi sur le lp sus-mentionné. Enjoy.

Gyasi - Baby Blue

Gyasi - Feed Your Face

Gyasi - Walk On

Ce samedi soir à La Bulle Café (Lille Moulins), Full-Tilt Punk Rock'n'Roll Sonic Attack avec The Spitters, quatre jeunes pousses from Way Down South (Toulon)! Be there or be ailleurs, mais ce sera moins chaud..

The Spitters - I Can Call The Bomb

The Spitters - Panic At Home

Les deux premiers singles, en 1967 et 1968, de la star des charts néerlandais Bonnie St. Claire, qui par la suite a poursuivi sa carrière avec succès dans la variété au Pays-Bas et en Allemagne. Du groove et de la pop façon Northern Soul avec deux compos originales signées Peter Koelewijn, et, en prime, une vidéo d'époque qui fleure bon les Swinging Sixties versant Nederbeat. Enjoy.

Bonnie St. Claire - Tame Me Tiger

Bonnie St. Claire - I Surrender

En 2011, les Cynics ouvraient leur album Spinning Room Motel (leur dernier lp en date, si je ne me trompe) avec ce I Need More, psychépunk-folkrocker alliant parfaitement fureur fuzz et volutes vapoteux - la spécialité du quatuor de Pittsburgh, Pennsylvanie, toujours drivé depuis 1983 par le duo Gregg Kostelich, marmoréen grand master de la six-cordes assassine, et Michael Kastelic, vocaliste vindicatif et screamer patenté, dont les oeillades entendues font toujours instantanément chavirer les demoiselles des premiers rangs. Et maintenant? Ben maintenant on a surtout envie de les recroiser sur scène, hein, encore enthousiaste suite à leur glorieux passage au Roots & Roses l'année dernière, et ce coup-çi, si on pouvait les retrouver dans une petite salle à dimension encore plus humaine, en mode proximité full-contact et promiscuité sweat & tears (of joy).. ce serait top!

The Cynics - I need More

Il sufit de jeter une oreille au mini-lp de reprises sorti par The Speedways en 2021, Borrowed & Blue, pour vite cerner l'ADN du quatuor originaire de Nottingham: Matt Julian et son gang reprennent aussi bien le Starry Eyes de Roky Erickson que le They Don't Know de Kirsty MacColl ou le SOS d'Abba, avec une classe naturelle et une conviction sans faille. Classe et conviction que l'on retrouve d'ailleurs sur les pistes originales gravées depuis les débuts du groupe britannique, en 2018, sur un paquet de singles et de EPs (la liste est déjà conséquente) et sur leurs trois albums parus à ce jour, de Just Another Regular Summer (un projet solo de Julian, au départ) au récent Talk Of The Town, qui donne son nom à la tournée prévue sur le continent dans quelques semaines. Power Pop classique mais surtout classieuse, avec un songwriting qui fait clairement la différence, citant les 'Groovies, Nick Lowe ou les Kinks sans que ses références ne phagocytent les compos du combo.. De quoi passer un très bon moment à La Bulle Café le premier avril prochain, ou éventuellement la veille à Paris à L'International! On patiente avec Talk Of The Town justement, et avec leur excellente cover du hit de Kirsty MacColl, popularisé par Tracey Ullman au début des 80's.

The Speedways - Talk Of The Town

The Speedways - They Don't Know

Un double extrait de Kingmaker, le somptueux dernier lp en date de Tami Neilson, avec tout d'abord Baby You're a Gun, qui rue avec douceur mais perspicacité dans les brancards du cult of domesticity patriarcal rance et étouffant qui survit encore et toujours aujourd'hui, et ensuite une deuxième décharge féministe plus directement percutante, straight into les roubignoles, avec Mama's Talkin'.. Non, la terre n'est pas plate, et une femme, c'est pas un paillasson, connard!

Tami Neilson - Mama's Talkin'

Né en 1976, co-fondateur de The D4, l'un des groupes les plus puissants à être sorti de Nouvelle Zélande au tournant du siècle, et émigré depuis à New York, Dion Palmer, a.k.a. Dion Lunadon, continue depuis 2017 son p'tit bonhomme de chemin hi-energy rock'n'roll avec à la clé une poignée de singles (dont ce badass 1976, face-B de Com/Broke, sorti, évidemment, en 2016) et deux albums solos, son self-titled debut il y a cinq ans et ce tout récent Beyond Everything, paru en juin dernier. Pour démarrer le weekend, ça pulse, ça racle et ça dépoussière les étagères, non? Enjoy.

 Dion Lunadon - Living & Dying With You

Dion Lunadon - 1976

1975. Le hard-driving rhythm'n'blues rock'n'roll taillé pour le pub de Doctor Feelgood, au sommet, en session live pour la BBC, quatre ans après la formation du groupe à Canvey Island. Au programme: She Does It Right, instant classic qui ouvre leur premier album, Down By The Jetty, paru cette même année. Lee, Sparks, The Big Figure et bien sûr le chop, chop, chop de la Telecaster de John Peter Wilkinson, unique, impérial, inégalable. Déjà posté sur ce blog, je sais, mais who cares.. Rock In Power, Wilco, you Rock'n'Roll Berserker.

Doctor Feelgood, She Does It Right

 Wilco en 1984, avec la piste qui ouvrait son deuxième lp en solo, Pull The Cover, paru sur Skydog Records, et trente ans plus tard, revisitant ses propres classiques avec Roger Daltrey au chant, sur Going Back Home. Rock in Paradise, Mr. Johnson.

Wilco Johnson - Muskrat

Wilco Johnson & Roger Daltrey - All Through The City

Aussie rock'n'roll at its best.. The Masters Apprentices - "[because] we are apprentices to the masters of the blues—Chuck Berry, Bo Diddley, Jimmy Reed, Elmore James and Robert Johnson" (Mick Bower, le guitariste rythmique du groupe, en 1966), from Adelaide puis Melbourne, avec leurs deux premiers singles, Undecided, une piste bien garage écrite en un quart d'heure et ainsi titrée parce que  le combo n'arrivait pas à se décider sur un nom, et Buried & Dead,  juste avant le virage psyché, puis prog rock au début des 70's. Enjoy.

The Masters Apprentices - Undecided

The Masters Apprentices - Buried & Dead