Ah ben tiens, on parlait hier de power pop et de titres incontournables, en voilà un autre, classique d'une période mine de rien riche en pépites - les 80's - et issu du catalogue d'un grand groupe scandaleusement oublié / sous-estimé aujourd'hui, The Smithereens. L'état du New Jersey peut-être fier d'avoir engendré un tel combo! Enjoy.

The Smithereens - A Girl Like You

Los Angeles, 1983. The Plimsouls sortent leur second album, Everywhere At Once, après un premier - et déjà excellent - self-titled lp paru deux ans plus tôt. Et là, paf, le choc! un album parfait de pure power pop, comme peut l'être le premier long-jeu du Paul Collins' Beat, pas un seul titre à jeter, et au milieu de toutes ces pistes aussi fabuleuses les une que les autres, des chefs d'oeuvre absolus, tel ce désormais classique A Million Miles Away, ou ce Play The Breaks gonflé de dopamine, ou ce magnifiquement mélancholique Oldest Story In The World. Belle triplette pour commencer la semaine ,non?

The Plimsouls - A Million Miles Away

The Plimsouls - photo Robert Matheu

The Plimsouls - Play The Breaks

The Plimsouls - Oldest Story In The world

Une merveille de pure power pop qui aurait pu - aurait dû - être le treizième titre du premier album du Beat de Paul Collins, paru en 1979, et devenu depuis le cult-classic qe l'on connaît. Enregistré spécifiquement pour la bande-son de la comédie d'Harold Ramis, Caddyshack, sortie en 1980, There She Goes coche toutes les bonnes cases et sert encore aujourd'hui de modèle, comme tout les fabuleux titres de ce fameux debut lp, à tous les songwriters en quête du Saint Graal dans le genre, entre pop nerveuse toutes guitares dehors et mélodies imparables propulsées à l'énergie rock'n'roll. Enjoy.

En juin dernier sortait le nouvel album de The Tambles, un jeune combo néerlandais originaire de Gouda, dont nous goûtons avec délice le garage rock infusé de power pop (à moins que ce ne soit le contraire) depuis trois ans maintenant, lorsqu'était sorti leur excellent debut lp, Don't You Want To  Know The Tambles. Outre un mini-lp six titres tout aussi abouti, ce tout nouveau tout beau Scraping By est le troisième effort du quartet, et devrait ravir les amateurs de choeurs enjoués et de riffs vigoureux au service de mélodies imparables. On attend un hypothétique passage par nos terres dans un futur proche et, en attendant, on enjoy.

The Tambles - Reminding Me Of You

The Tambles - She's Not A Lover

Précurseurs à plus d'un titre, The Diodes n'ont pas aujourd'hui la reconnaissance internationale qu'ils méritent, et ça s'explique aisément : le quartet monté à Toronto fin 1976 n'était ni américain ni britannique, et ça a suffit pour qu'une bonne partie du public et de la critique soit-disant punk les ignorent plus ou moins délibérément.. Mais ici, ce genre de snobisme rance, on s'en tape, et on se dit qu'il n'est jamais trop tard pour modestement contribuer à la perpétuelle (re)découverte de ce genre de gemmes! Cinq albums à leurs actifs entre 1977 et 1982, des paquets de tubes, et au minimum un cult-classic incontournable, ce fabuleux Tired Of Waking Up Tired, assez d'actualité en ce moment! Enjoy.

The Diodes - Tired of waking up tired

Paru l'année dernière sur Wick Rds, la division rock'n'roll de Daptone Records (après deux productions aussi homemade que confidentielles), voici le premier single solo de Billy Schalda Jr., a.k.a. Billy Swivs, ci-devant activiste notoire au sein de plusieurs combos de Brooklyn, New York et de Detroit, ou il habite maintenant - il a officié ou officie encore derrière feu-Charles Bradley, avec The Realistics, The Raconteurs, The Budos Band (dont je causai il y a quelques semaines ici), ou avec son papa et ses frangins dans The Sha La Das, entre autres. Au programme, tout ce qu'on aime dès qu'on parle garage, pop, et rock'nroll tunes susceptibles de vous accompagner jusqu'à (au minimum) la fin de la journée, voire de la semaine, et plus si affinité! On attend une éventuelle suite avec gourmandise..

Billy Swivs - Time is not on my side

Photo by Andrew Calococci (2022)

Tiré de la face-B de leur three-track single de 1994, Bleeder, une belle invitation à une joyride en voiture volée par Best Kissers In The World, combo arizonien (Phoenix) monté à Seattle au début des 1990s en pleine vague grunge et actif de 1991 à 1996. Enjoy the earworm!

Un single devenu mythique, grâce à un titre phare.. et a un poster promo très hot! Parmi les premiers combos à lancer la machine punk/power pop britannique fin 1976 / début '77, Radio Stars fut tout de suite repéré par John Peel et quelques autres dès la parution de leur troisième single, ce Dirty Pictures aux paroles on ne peut plus claires et à la pochette sans équivoque. Rejeté par Island, le groupe trouve vite en Chiswick Records, label pionnier en matière de transition pub rock / punk rock depuis déjà deux ans, le home sweet home qui l'aidera à produire quelques bons singles et deux albums tout à fait dignes d'intérêt, mais c'est bien sûr ce fameux titre, hymne définitif de tous les voyeurs et peeping toms aux mains moites de la planète, qui est resté gravé dans les mémoires.. Bien aidé par une pochette sleazy à mort, avec ses tâches de doigts suspectes et, en guise d'illustration, une pinup seventies en p'tite tenue et pose suggestive, Kelly St John, nude model et 'page-3 girl' bien connue des lecteurs des tabloids anglais, par ailleurs girlfriend de Martin Gordon, le bassiste du trio. So, ready to get your kicks in the attic (from a Kodak Instamatic)?

Après un bon double shot de Jesse Dayton hier, on reste ce mardi matin au Texas avec The Explosives! Avec un nom pareil, ce trio power pop aurait dû faire davantage de bruit (oui, je sais, c'est facile..), mais ce combo pilier de la scène d'Austin au début des 80's est resté remarquablement discret en dehors des city/state limits, malgré un album et une poignée de singles tout à fait digne d'intérêt dans les années '80. Par contre, on les connaît peut-être davantage comme l'excellent backing band du regretté Roky Erickson, avec qui les trois membres du groupe ont régulièrement travaillé sur scène. Témoin l'excellent lp live Halloween (1979-1981) sorti en double vinyle chez Norton Rds en 2008 - après une première parution CD, l'année précédente, sur Steady Boy Records, label monté par Freddie Steady Krc et initialement destiné à rééditer de manière satisfaisante le matériel enregistré par lui même en solo ou avec ses deux autres compères du trio originel, Cam King et Waller Collie. Allez hop, on s'éclate d'abord avec les Explosives tous seuls, et ensuite avec le Bloody Hammer de Roky avec les mêmes, au Whisky A Go Go, Los Angeles, en 1981. Et après, eh ben je vais au boulot..

The Explosives - I Won't Go Back To Work

Roky Erickson & The Explosives - Bloody Hammer

Depuis 1993, les Yum Yums continuent de défendre leur vision immuable d'une certaine power pop à la fois candide et  énervée, propulsée par un punkrock à haut indice d'octane mais souple et piquante comme un chewing-gum poivré. Leur dernières productions du groupe sur supports physiques datent de 2020 (l'album For Those About To Pop!) et de 2021 (le single Shoog Shoog (Sugar Baby), une cover d'un titre pre-teen pop des James Boys) - Morten Henriksen, le fondateur du groupe et pilier de la scène garage / punkrock / power pop scandinave depuis les 80's, demeure toujours aussi actif, sa foi en la chose n'ayant jamais faibli depuis qu'il est tombé tout jeunot dans une marmite de bubblegum effervescent, en 1963. Le Too Good To Be True qui suit est tiré de Whatever Rhymes With  Baby, le quatrième long-jeu du groupe norvégien, paru en 2009; on reparle dans la semaine de Morten Henriksen via un autres de ses groupes, Caroline & The Treats. Enjoy the Monday Morning Pop!

The Yum Yums, Too Good To Be True

Avant le carton new-wave d'Eurythmics, Dave Stuart et Annie Lennox avaient commencé leur collaboration musicale au sein de The Catch, éphémère trio vite devenu quintet sous le nom de The Tourists, en 1976. Trois albums entre 1979 et '80, année du split, et rien de révolutionnaire dans la pop music du groupe, mais quelques bonnes pistes malgré tout, qui méritent d'être redécouvertes et que je trouve suffisamment pêchues pour figurer à l'occasion sur quelques homemade mixtapes ..

Power Pop perfection dès le tout premier single de The Records, en 1978, que ce Starry Eyes, très influencé par Big Star and co. Une réussite totale, mais aussi une malédiction, car si le succès du 45-tours en question ouvrit les portes des charts US et anglais à leur premier album, Shades In Bed, paru dans la foulée, la barre était placée tellement haut que tous leurs autres efforts allaient s'avérer vains. Dommage, il y avait quelques autres bonnes pistes dans la discographie de ce combo britannique, qui finit par tirer sa révérence en 1982. Reste un chouette morceau qui a encore aujourd'hui toute sa place sur les meilleures compil' power pop, homemade ou non!

The Records - Starry Eyes

Alley Hop, une bonne dose de guitar-driven power-pop pub-rock'n'roll truffé de hooks et débordant de good vibes.. Qui à dit 'rock'n'roll intemporel'? Right on, dude, en provenance direct de la Nouvelle Angleterre, et de la mini-galaxie The Queers, The New Trocaderos, The Kurt Baker Combo (dont on reparlera bientôt), The Connection reprend (depuis 2011 tout de même) les armes là ou Dave Edmunds, Rockpile et des zillions d'autres bands les avaient stocké, et balance des salves de titres tous aussi jouissifs les uns que les autres, à commencer par ce fringant Seven Nights To Rock (tiré de leur mini-lp éponyme de 2013) et ce tubesque In The End, issu de leur dernier album en date, Wish You Success, paru en 2018. Enjoy.

The Connection - Seven Nights To Rock

The Connection - In The End

L'original des Grodes/Tongues Of Truth (Tucson, Arizona, 1966), la reprise de The Chocolate Watchband (San José, Californie) quelques mois plus tard, et celle des Undertones, aux antipodes socio-culturelles et géographiques (Derry, Irlande du Nord) des deux premiers groupes, une petite quinzaine d'années plus tard, mais toujours la même fougue juvénile et le même drive rageur! So, what should we talk about, now?

The Grodes - Let's Talk About Girls

The Chocolate Watchband - Let's Talk About Girls

The Undertones - Let's Talk About Girls

Monté par des vétérans du rock'n'roll héxagonal du meilleur cru, François Lebas (Fixed-Up, Backsliders, Asphalt Touaregs, Fingers In The Noize,..) et François "Frandol" Pandolfi (The Roadrunners, l'un des groupes de rock'n'roll que je place dans le Top-Five de mon panthéon personnel, toutes époques confondues!), les François Premiers ont déjà dégainé, depuis leur base stratégique sise à Le Havre Rock City, deux excellents singles l'année dernière, Franciscopolis b/w Don’t Put Me On (The Flamin’ Groovies) et Renaissance Man (couplé avec une reprise des Backsliders, Glamorize Me) en copies physiques 45-tours.

Il y a quelques jours est aussi sorti un nouveau single, malheureusement uniquement disponible en téléchargement - restriction liée à l'augmentation brutale du coût du vinyle ces derniers mois - mais on se console en gardant l'espoir d'un futur premier album pour bientôt, et franchement, il y a de quoi saliver, à l'écoute de ces deux toutes nouvelles pistes (l'original Space Time couplé à Alone With You, une fabuleuse cover des Sunnyboys (Sydney, 1979-1984), cult-classic combo australien encore vénéré aujourd’hui par nombre d’aficionados de power pop racée et mélancolique.

Les Sunnyboys, les Groovies, si je vous dis que les François reprennent aussi en live le When You're Down des Headstones ou le The Way You Touch My Hand popularisé par les Nomads au milieu des 80’s, on situe bien les influences du combo havrais – ou plutôt que de parler d’influence, une volonté affichée de s’inscrire dans une certaine tradition real rock’n’roll, classieuse, intemporelle et absolument indispensable à la survie en milieu hostile de ce triste début de 21ème siècle..

Les singles sortent tous sur leur propre label, Poseur Records. Un nom et un logo en forme de double clin d'oeil, d'une part à la phrase célèbre de Stéphane Saunier (oui, oui, le Stéphane Saunier programmateur des lives de Canal Plus en prime time, à la grande - et bonne - époque de C+ - mais aussi le boss et initiateur de Sonics Records, mythique label havrais pourvoyeur de saines et vitales doses de rock'n'roll sauvage, made in France, Scandinavie et Australie, à une époque - les 80's - ou les daubes les plus infâmes asphyxiaient les ondes et les bacs des disquaires..) - "Au Havre, y'a pas de poseurs" avait asséné le Stéphane, de son ton péremptoire et définitif, revendiquant l'authenticité frondeuse des rockers de la grande cité portuaire normande.. le logo, d'autre part reprend (et parodie?) le logo de l'autre label havrais incontournable des eighties, Closer Records - l'un des nombreux labels dénicheurs / défricheurs / inventeurs de ce real r'n'r qu’on évoquait plus haut, qui ont bien contribué à mon éducation musicale, quand j'étais un vieux teenager!

On croise les doigts en attendant un album physique, donc, mais si la Rock'n'Roll Royauté havraise pouvait déjà pousser une pointe jusqu'au Nord de la France (voire jusqu'en Belgique, genre, du côté de Lessines, tiens, au hasard - nudge, nudge..) pour du concert live, je serais déjà aux anges!!!

Les François Premiers - Franciscopolis

Les François Premiers - Alone With You