Rien de tel qu'un grand nettoyage de placard pour retrouver des pépites oubliés.. C'est en retombant cette semaine sur un paquet de T-Shirts achetés aux concerts que j'ai redécouvert The Soledad Brothers, magnifique duo blues punk devenu trio entre leur premier et leur second albums, l'un de ses combos contemporains et familers des Gories, Black Keys, White Stripes et consort qui ont fait le bonheur des initiés aux débuts des 2000's, en réveillant les roots du rock'n'roll à grands coups de fouets électriques et d'hymnes incandescents. Quatre albums, entre 2000 et 2006, à l'actif de ce groupe formé en 1998 par Ben Swank et Johnny Walker à Maumee, ville satellite de Toledo, Ohio, et une belle évolution entre leur blues garage trash minimaliste des débuts et un rock'n'roll plus apaisé, mélodique, et volontiers psychédélique de la dernière période du groupe, au moment du split. Quelque soit l'album cependant, rien à jeter, les pistes gravées par cet excellent combo tiennent encore parfaitement la route aujourd'hui encore!

The Soledad Brothers - Break 'Em On Down

The Soledad Brothers - Good Feeling

Phew.. Je sonnais peut-être un chouia circonspect lundi dernier, mais la prestation des Darts il y a quelques heures à Kortrijk a balayé toutes mes réticences - quel putain de great set les quatre amazones nous ont offert ce soir! C'était tight, chaud bouillant, sexy en diable(sse), ultra-sauvage et GARAGE PUNK à donf'!! Honnêtement, c'était la première fois que je les voyais aussi efficaces et mordantes, avec une alchimie parfaite entre chaque membre du groupe, section rythmique carrée à souhait et complicité manifeste entre Nicole, la badass patronne, lead-singer, organ-dominatrix et runneuse du show, et Lou, la suave guitariste des Wave Chargers - le groupe de surf parisien qu'on adore aussi ici - embauchée pour assurer la majeure partie des gigs de cette longue tournée européenne.

Comme en témoigne les superbes photos de Pascal Rbt qui illustrent ce post, on a eu droit à l'un de ces concerts mémorables, du genre de ceux qui se terminent avec douches à la bière, tessons de bouteilles partout, sueur qui dégouline des murs, dirty dancing & fire down below, et surtout, surtout, un flot de good vibes qui réaligne les karmas de tous les happy few présents pile poil pour le reste du weekend. Well done ladies, on se revoit fin septembre à Bruxelles ou à Paris?

Photo ci dessus, et toutes les photos ci-dessous courtesy of Pascal Rbt Photographies (Thanks mate!)

Photo ci-dessous: The Darts - US

Neuf albums avec The Wipers, une approche radicale, punk et pure du rock'n'roll, quasi-entièrement centrée sur l'enregistrement de ses compositions (Peu de performances en live, pas d'interviews, pas de promo, aucune interaction avec les médias), et des disques qui sont vites devenus - à défaut de toucher un large public - des références absolues pour des générations d'artistes et de groupes, pointus ou célèbres, tous styles confondus, de Portland, Oregon, au reste de la planète.. Greg Sage a laissé sa marque, et ce qui est flagrant aujourd'hui, presque 25 ans après la fin du projet Wipers, c'est la singularité inoxydable et l'incroyable intemporalité de ces enregistrements, sans oublier leur qualités intrinsèques. "Instant classics", indeed.. pour une fois l'expression, si souvent galvaudée, est ici définitivement inattaquable.

Trois exemples parmi tant d'autres: le seminal Youth Of America (1981) - un titre qui a profondément impacté un paquet de groupes du Pacific Northwest et d'ailleurs, à l'époque - Nothing Left To Lose, tiré de Land Of The Lost (1986) et Any Time You Find, de l'album Follow Blind paru en 1987.

The Wipers - Youth of America

The Wipers - Nothing Left To Lose

The Wipers - Any Time You Find

The Darts, le all-girl garage band arizonien mené de mains de maîtresse-femme par Nicole Laurenne depuis le split des Love Me Nots, n'en finit plus de sillonner l'Europe dans tous les sens depuis un paquet de semaines maintenant, en laissant manifestement dans son sillage de nombreux fans conquis. Certes, les dernières fois qu'on les avait vu sur scène on avait parfois été un poil déçu, la faute à des compos pas toujours suffisamment abouties, mais leur tout nouvel album, le fraîchement paru Snake Oil, (sur Alternative Tentacles et Adrenalin Fix en France), démontre que le garage punk basique des quatre riot-grrrrl catwomen de Phoenix peut toujours faire mouche, sur disque comme en live.. On ajoute à ça une efficacité sur scène inversement proportionnelle à la taille de la salle, et il y a fort à parier que ce vendredi 14 juillet au Pit's à Courtrai ce sera muy muy caliente!

The Darts - Spy Girl

The Darts - Snake Oil

Leurs covers des Stooges ou des Troggs vous décapsulent la cervelle, leurs originaux brûlent le gazon et défrisent les poils pubiens, et ils seront en concert ce soir au Pit's à Courtrai, demain soir au Bel Ouvrage à Lille, et vendredi soir au Bouchon, à Tournai.. Destination Lonely, trio toulouso-bordelais featuring, entre autres, quelques ex-Fatals et Jerry Spider Gang, exporte sa sainte terreur garage noise trash punk dans le nord et ne nous laisse aucune chance..

Destination Lonely - I Want You

Destination Lonely - S.E.U.L.

Encore une super rock'n'roll soirée hier en centre-ville de Lille - entre les gigs en Belgique et ceux dans le coin, on est gâté en ce moment! Poncharello, nos locaux, locos guerilleros du riff en formation d'attaque power trio, a ouvert le feu en début de soirée avec un blend magistral de garage rock ultra-tight et de stoner / ga-runge (garage + grunge, quoi! - cherchez pas, c'est moi qui l'ai inventé..) estampillé Seattle 90's (Monomen meet Mudhoney, impression persistante tout au long du gig). Le temps de se remettre en allant respirer un peu d'air frais et papoter avec des membres des deux groupes sur le trottoir de la rue Massena, et on retourne au front, ou leurs invités de Montreuil, The Red Riding, achève les survivants avec leur Dutronc/Sonics garage punk en mode blitzkrieg,  titres en français évoquant autant Los Carayos and co. que les sales gosses des 60's, trop mordants pour être de gentils yéyés. On nous cache tout, on nous dit rien, le Psycho des Sonics en ultime salve (tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas braillé dans un micro, chéto ben fun!), dans un bar sympa, avec une ambiance bien kewl, that's my kind of Saturday nite fever!!!

Poncharello remet les couverts mercredi soir à Lambersart, au Dancing, et comme c'est la (dé)faite de la Musique, c'est gratuit! Be there ou Be à Le Bel Ouvrage (Lille, Parvis Saint Michel, pour Destination Lonely) ou au Great Googa Mooga (Lille, rue de l'Hôpital Militaire, pour The Hoodoo Tones), mais de toute façon faudra faire un choix. Argh.

(as usual, shitty smartphone pix & video, mais enjoy quand même)

Poncharello - Turn On, Tune In, Drop Out

The Red Riding - ça sent le fin

Wanna wham Bam The Miracle Workers, Ma'am? 'Got something for you, then.. One more early killer track from Portland's finest wild-haired garage punk stormtroopers, way back in 1984.. Out of my Head is just right where I wanna be right now, so lesssgo, then!

The Miracle Workers - Ou of my Head

Remember The Groovie Ghoulies? Le trio pop punk de Sacramento nous avez bien fait danser dans les 90's, au Pit's et au 4AD, et après le split en 2007, on avait, à vrai dire, un peu perdu de vue les différents membres du groupe, à commencer par Kepi Ghoulie, la moitié masculine du noyau du combo qu'il avait formait au début des 80's avec sa future ex-femme Rochelle "Roach" Sparman. De fait Jeff "Kepi" Alexander n'a jamais vraiment cessé d'écrire et d'enregistrer, des originaux bien sûr mais aussi des albums entiers de reprises de ses idoles, Ramones en tête. Ce type de toute évidence vit, bouffe, respire et saigne rock'n'roll, et que ce soit en solo et en acoustique, ou avec une bande de potes en électrique, notre elfe punkrock continue vaille que vaille à chanter haut et fort son amour immodéré de la chose.

C'est d'ailleurs en électrique et avec un combo complet qu'il passe le mardi 4 juillet prochain au Filousophe, le bar de la gare de Schaerbeek, à Bruxelles, pour un gig gratuit! On a bien envie d'aller saigner avec lui..

Kepi Ghoulie - I Bleed Rock'n'Roll

Kepi Ghoulie - I Just Wanted You To Know

Batteur, bretteur et/ou leadsinger au sein de - entre autres et parmi les combos qu'on apprécie beaucoup au RKT Headquarters - The Connection et The New Trocaderos, Brad Marino s'est fait un petit plaisir en enregistrant tout seul, il y a quelques semaines, cette piste tribute à ses deux bands favoris, et a bien du s'amuser avec les lyrics.. Instant singalong-in-the-shower punk rock minimalism, Ramones + Stones, what else do we need, indeed! Enjoy.

Brad Marino - Ramones & Stones

Ils sont quatre, se sont formés en 2018 à Liverpool, et ce I'll Get Around To It, tiré de leur double-A-side single de 2021 (b/w Out Of It) ne quitte plus mes playlists ces jours-ci. Un debut-Ep 5 titres, We Are The Lotts, paru en 2020 et un autre EP, Ice Cold, en 2022 - et je n'en sais pas plus sur ce jeune combo, mais ça donne quand même envie d'aller leur prêter une oreille ou deux jeudi prochain, à Lille, au Joe Tex Café.. Enjoy.

Jack Of Heart, inflammable et inspiré garage-punk r'n'r combo from Bruxelles et Perpignan via Montpellier et Alicante, hier soir au bout de la rue Royale, à Lille! Good, good vibes et belle énergie, une chouette soirée malgré le son limite et les conditions particulières dues à l'agencement du Joe Tex Café. Bravo Maureen pour cette belle prog!!
Hey, au fait, ils sont ce soir à Bruxelles au Chaff et demain soir mardi au Pit's à Courtrai - Share the news!!!

Tu aimes le bruit des chaînes et les gémissements le soir tard au fond de la cave? Tu aimes te rouler tout nu dans les flaques de bière au son des claquements de fouet? Tu aimes les décharges de guitares électriques sur tes tétons turgescents? Tu aimes marcher sur des legos en slip de cuir clouté? Et ben j'ai la bande son parfaite pour toutes ses saines activités: le premier album éponyme de Killer Kin, paru il y a quelques jours sur Dead Bead Rds (Cleveland) et qui retranscrit tout à fait efficacement la réjouissante férocité de ce jeune combo né à New Haven, Connecticut, à l'intitiative de Matt et de Chloé Rose, un couple de rock'n'rollers aux kewl influences (des Stooges aux Dead Boys en passant par Arthur "Killer" Kane, qui a inspiré le patronyme du quintet). Outre ce tout nouvel album, une bonne poignée de singles est déjà dispo, et on espère ne pas avoir à attendre trop longtemps avant d'avoir l'occasion de les croiser au troisième sous-sol d'un bar ou d'une salle nordiste. En attendant, la vidéo promo de leur On The Chain (z'ont du s'éclater à dévaliser le rayon chaînes inoxydables du Leroy-Merlin local) et le Mr. Dynamite qui ouvre l'album. Ouille, Aïe, Ouch, Enjoy.

Killer Kin - Mr. Dynamite

Killer Kin - On The Chain

The Kids, il y a deux heures, devant la gare de Courtrai, pendant le festival SinXen.. Wow!!! 52 minutes de punk rock'n'roll du meilleur vintage, tous leurs tubes exécutés pied au plancher, Bloody Belgium, No Monarchy, There Will Be No Next Time, This is Rock'n'Roll, Sex Queen, leurs hymnes antifa (Fascist Cops, Do You Love The Nazis?) et bien entendu ce I wanna get a job in the city, plus l'inévitable cover du If The Kids Are United de Sham 69 en guise d'ultime missile.. C'est ce que j'appelle un super début de soirée! Merci les gars!!

The Kids - I Wanna Get a Job in the City

En live pas loin dans moins d'une semaine ou en vinyles via la relativement récente (2021) réédition en un seul box-set 1978-1981 de leurs quatre premiers lps (The Kids, Naughty Kids, Living in the 20th Century et Black Out), The Kids, le légendaire pissed-off pioneering punkrock combo belge né sur les docks en 1976, mérite toujours toute notre attention! Reconnu aujourd'hui comme les précurseurs du mouvement, au même titre, au hasard, que les Ramones ou les premiers bands britanniques, The Kids ont pondu un nombre impressionnant de hits, en évoluant élégamment du punk enragé et vindicatif de leurs débuts à une version plus power pop du rock'n'roll qui les faisait vibrer gamins. Deux exemples de suite aux deux extrémités du spectre avec l'un de leurs hymnes punk de '78, I wanna Get a Job in the City, et leur hit de 1981, There Will Be No Next Time, pour patienter jusqu'à samedi soir, 19h pétante, en face de la gare de Courtrai!

The Kids - I wanna get a job in the city

The Kids - There will be no next time

Friday Night at the Hideout, c'était depuis 1963 le cri de ralliement de tous les kids de Détroit, dans les mid-sixties, et The Underdogs, faisaient bien sûr partie de "La Scène": ce quartet de garagistes formé dans le même coin (Grosse Pointe) fut le premier groupe, en '65, à sortir un single sur le label issu du club créé par Dave Leone et Punch Andrews, les deux jeunes entrepreneurs à l'origine du Hideout, le premier de leurs fameux teen dance hangouts, situé à Harper Woods, à quelques miles au nord-est de la motor city.

Ces deux-là avaient eu du flair en développant un record label du même nom, tremplin adéquat, avant d'essayer une éventuelle percée au niveau national, pour une floppée de jeunes garage-bands locaux - parmi lesquels The Pleasure Seekers (featuring Suzi Quatro), The Lourds (Ted Nugent), Doug Brown & The Omens (Bob Seger) et un paquet d'autres. Une aventure collective superbement illustrée et documentée sur Friday Night at the Hideout: Boss Detroit Garage 1964-67, la très chouette compilation dédiée à cette scène amoureusement assemblée par Norton Records en 2001, en CD et surtout en LP gatefold sleeve. Un must!

Les Underdogs ne réussirent jamais à passer le cap du succès régional, malgré un deal avec Reprise Records, mais leurs quelques singles sont considérés aujourd'hui comme des classiques de la vague garage-rock pré-MC5, Stooges and co, un terrain fertile annonçant la déferlante guns, dope and fucking in the streets qui allait vite secouer la planète entière. Quant à Judy Be Mine, la B-side de ce premier 45-tours intitulé The Man In The Glass, le titre allait finalement avoir son petit impact à l’échelle du pays, grâce à la fringante cover de cette killer-track par les Romantics, autres Detroiters célèbres, qui rendirent hommage à leur prédécesseurs sur leur second album, National Breakout, en 1980.

The Underdogs - Judy Be Mine (Friday At The Hideout)

The Romantics - Friday At The Hideout

 On reparlera des Underdogs mardi prochain..