A défaut d'une discothèque digne de ce nom dans les environs, il y a Poncharello au Liautey ce soir, in downtown Lille, et en attendant, ce chouette instro signé The Four Instants, un quatuor de musiciens de studio qui enregistra un seul et unique album en 1965, après que son batteur Clem Cattini ait quitté The Tornados, le session band du producteur Joe Meek, responsable du hit instrumental Telstar en 1962. L'album éponyme est essentiellement constitué de reprises de déjà-classiques de l'époque (Night Train, Mashed Potatoes,..) mais ce Discotheque ne dépare pas, et continue de faire son p'tit effet dans ma cuisine le samedi matin à l'heure du café! Enjoy.

The Four Instants - Discotheque

Une belle giclée de fuzz & farfisa garagepunk rock'n'roll en français siouplaît, mais le français irrévérencieux des late sixties Dutronc et Antoine, c'est ça qu'y'est bon! Merci à Monsieur Paul et à ses Solutions, joyeuse bande de beaux lurons from Fontainebleau, qui ont sorti ce chouette EP 4-titres, Dans Mon Monde, début 2022 et dont le premier album, Surréaliste & Fantasmagorique, paraîtra dans une poignée de semaines, via l'impeccable label teuton Soundflat Records. Oh-Yé!

Monsieur Paul & Les Solutions - Pourquoi Pourquoi

Monsieur Paul & Les Solutions - Plagier Dutronc

Alley Hop, une autre preuve du talent des impeccables Dynamite Shakers, notre bande favorite de djeuns à tignasses sauvages ici aux Real Kewl Trash Headquarters. On espère juste ne pas avoir à attendre trop longtemps avant de re-croiser le fer avec nos quatre vendéens énervés (ben oui je les ai loupé à Lille avec Kokomo il y a peu). Enjoy their latest track (le clip est sorti il y a un mois), and beware of what's behind the door.

The Dynamite Shakers - The Bell Behind The Door

Ya'at'eeh tout le monde! un peu de Navajo folk'n'roll ce matin en direct de 1969, avec cet énorme hit signé Jim Stallings, a.k.a. J.J. light, membre du Dineh et régulièrement bassiste du Sir Douglas Quintet. Un titre qui m'avait véritablement scotché au milieu des 80's à la première écoute de la fabuleuse reprise qu'en faisait à l'époque les écossais de The Primevals, un groupe que New Rose Records nous avait fait découvrir en France dès 1985 avec leurs trois premiers albums et ce fameux E.P. 4-titres, paru parallèlement au troisième lp (Live A Little, 1987) de ces cinq fiers représentants du rock'n'roll made in Glasgow. Enjoy.

J.J. Light - Heya

The Primevals - Heya

Ed Kuepper, prolifique rock'n'roller, co-fondateur et lead-bretteur des Saints puis des Aints, artiste solo aventureux et briseur de barrières et de préjugés. C'est ce qu'on aime chez lui, cette envie de tout tester et d'essayer, encore et encore, combinaisons inédites de styles et expérimentations sonores tout azimut. Un exemple parmi d'autres? Cet envoûtant La Di Doh, tiré de son album solo de 1994, Character Assassination. Enjoy.

Au delà de ses titres purement rockab', deux beaux classiques datés respectivement de 1957 et de 1963, par l'une des plus tragiques et des plus sublimes gueules cassées de toute l'histoire du rock'n'roll originel.. Gene Vincent. L'original à la forte saveur doo-wop, Git It, et sa fabuleuse cover d'Arthur Alexander, Where Have You Been All My Life? Enjoy.

Gene Vincent - Git It

Gene Vincent - Where Have You Been All My Life?

On est en 1973 et Susan Kay Quatro, 23 ans, a depuis deux ans quitté Detroit, ou elle avait fait ses armes avec The Pleasure Seekers et Cradle, pour se réinventer en glam rock queen à Londres. Un franc succès critique et publique, dès son premier self-titled album, un lp tiré vers le haut des charts grâce aux cartons des deux premiers 45-tours issus de celui-ci, 48 Crash et Daytona Demon, dans la foulée de son n°1 hit européen, le single Can The Can.

Glycerine Queen suit 48 Crash en face-A et en ouverture de ce 33-tours, et la piste aurait aussi pu faire un excellent single à l'époque.. Depuis le morceau est cependant devenu un classique du genre, et ce n'est donc pas surprenant que The Sirens, éphémère mais remarquable all-girl group monté au début des 2000's par quelques detroiters officiant habituellement au sein des Gore Gore Girls, reprennent ce titre en hommage à leur ainée en lui injectant une bonne dose d'un garage punk de rigueur  - le même traitement infligé à d'autres standards, en 2004, sur l'excellent premier album de ces Motor City diablesses. Enjoy.

Suzi Quatro - Glycerine Queen

The Sirens - Glycerine Queen

Shampoo your hair in a hurry, Let's go dancin' in a fury.. on est en 1973, le glam et la power pop sont dans l'air du temps et bien entendu ce filou de Kim Fowley tente sa chance une fois de plus, sous le pseudo très transparent de Jimmy Jukebox, en surfant sur les deux vagues (qu'il a, par ailleurs, largement contribué à créer dès la décennie précédente). Le Kim de lance via un single qui tape, sans vergogne mais avec un talent certain, dans les deux styles: Motor Boat, la face-A, lorgne efficacement et classieusement du côté de T-Rex et de Gary Glitter, et 25 Hours a Day coche toutes les cases addictive bubblegum en B-side.

Tout à fait le genre de trucs décalés qui constituent l'ADN de Redd Kross, les frangins McDonald ayant largement puisé dans cette riche sous-culture musicale transatlantique pour forger leur son unique et leur univers pop-psyché-punk fantasmé au début des 80's. Pas étonnant donc que le titre de Fowley fasse partie de leur collec' de reprises incontournables, et que Steve McDonald se soit fait plaisir le temps d'un Steven McDonald Group et d'un EP 5-titres (This is not a rebellion.. This is a mass-awakening!, Five-Foot-Two Records, 2002) tandis que Redd Kross passait par l'une de ses nombreuses phases d'inactivité plus ou moins forcée, au début des 2000's. Hey Babe, can you float on water?

Kim Fowley - Motorboat

The Steve McDonald Group - Motorboat

Bon, on a pas eu à attendre si longtemps que ça, en fin de compte, il est bien paru (en dématérialisé, mais aussi sur support physique), ce tant attendu premier album de Laurie Wright! Get On The End Of It, c'est son titre, et même si l'ensemble fleure bon l'autoproduction crowdfundée de a à z (c'est pas un reproche, hein, bien au contraire!), le résultat final est largement à la hauteur des espérances engendrées - après le choc initial West End Lover dont j'avais déjà causé ici en 2022 - lors du passage de Wright et de son combo à Béthune en juillet dernier. Dix titres en 26 minutes, dix excellentes pistes, et dix occasions pour le lad de Camden Town de déployer ses talents de songwriter - il a la tchatche du chanteur de rue chevronné (écoutez Shit Show!) et un vécu déjà suffisamment chargé pour alimenter ses lyrics et donner de l'épaisseur à son storytelling. Ajouter à tout ça un talent certain pour concocter des originaux mijotés avec les meilleurs ingrédients et dans les meilleures marmites (The Jam, The Beatles and The Kinks, le Pub Rock et la Brit Pop, le Punk & la Power Pop) et les servir extra hot avec candeur et générosité: I've Cracked It est le meilleur titre des Sex Pistols depuis 1977, West End Lover et The Lodge vous placent en orbite à coups de pieds au cul en moins de vingt secondes, Wendy McKenzie démarre comme une power balad et se transforme sans crier gare en hymne rock'n'roll à gueuler dans les stades, et Sentiment Of Strength est l'une de ces chansons qui vous fait éclater en sanglots dans votre pinte de Guinness tiède au bout de deux gorgées.

Et puis il y a l'effet Katrina & The Waves.. Mais si, souviens-toi, Walking On Sunshine, 1983, le genre de morceaux qui, alors que t'es tout mou devant ton lave-vaisselle à ranger tes tasses sales en te lamentant sur le sort de la planète et "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce midi?" te propulse, sourire aux lèvres et pic brutal d'endorphine, en pleine séance d'air guitar au milieu du salon avec gestuelle plus ou moins sous contrôle et chorégraphie ultra-enthousiaste quoique que très risquée pour les bibelots.. Eh ben il a aussi ça sous le coude, le Laurie, et ça s'appelle Wings Of Gold & Platinum! Normalement, si tu ne danses pas la dessus c'est que t'es déjà mort, ou alors fan de néo-variété française..

Ah oui, au fait, vous savez quoi? Laurie Wright sera en concert par chez nous en mars prochain, exactement là ou on l'imaginait cet été! Avec les excellents Howlin' Jaws le même soir, cette rock'n'roll soirée au Poche, à Béthune, risque d'entrer dans les annales..

Laurie Wright - Wings of Gold & Platinum

The Gee-Strings poursuivent actuellement leur tournée européenne, en promo de leur tout récent et dernier album en date, Speed Soul Racer, et ce qui est bien kewl c'est que le combo allemand, monté en 1994 à Aix-la-Chapelle et mené à la baguette par Bernadette Pitchi, a ajouté des dates et passe donc au Pit's le vendredi 8 décembre prochain. Si comme moi vous préférez cette Bernadette-là à l'autre, ouh oouh! save the date!

The Gee-Strings - On The Run

The Gee-Strings - Blast Off

Le vendredi soir après l'turbin, t'as le moral toujours aussi calciné et autant d'énergie qu'une vieille AA oubliée au fond de la décharge, mais il y a Jake Calypso & His Red Hot dans un chouette troquet (La Cambuse) dans la banlieue de Lille (Lomme) et là, tout de suite, ça va mieux. Un merci tout spécial à Pat Péray, tout juste arrivé de Genève avec sa telecaster pour ce gig, dont les riffs et les licks ont secoué en moi les fantômes de Paul Burlison et des autres Guitar Greats des mid-fifties. Bien joué les gars.

Une super émission spéciale consacrée à Hervé Loison jeudi dernier sur Radio PFM à Arras - L'homme, le showman et le rock'n'roller passionné qui se lâche à 200% sur toutes les scènes - de Béthune à Memphis en passant par Las Vegas, quelque soit les circonstances, depuis plus de 35 ans - se livre avec humilité et sincérité devant le micro de Mel et Daphné, dans Faster Pussycat, le plus badass de tous les rock'n'roll shows de ce côté-ci du Crinchon. De quoi se mettre du baume au coeur et se remonter - un peu - le moral, en ce triste début de weekend.

Faster Pussycat - émission du jeudi 12 octobre 2023

Peace & Love & Rock'n'Roll à tutti.

Gotta Lot Of Rhythm In My Soul b/w I'm Blue Again, 1959, quatre ans avant la disparition brutale, dans un crash aérien, de la grande Patsy Cline, pionnière de la Country Music qui réussissait une fois de plus, avec ce single, le parfait crossover country / rockabilly. Enjoy.

Ils sont basés à Londres mais leur line-up contredit toute étroitesse d'esprit pro-Brexit. Depuis 2014, Ben Perrier et son gang d'international gentlemen of da punk-powered power pop frappent avec un enthousiasme non-dissimulé à but nettement thérapeutique sur le même clou, celui estampillé ennui et à-quoi-bonisme, à grands coups d'hymnes hi-energy rock'n'roll, et ravagent régulièrement le continent sur toutes les scènes qui veulent bien les accueillir. Dommage, ils ne sont pas passés par chez moi lors de leur dernière tournée, et les échos que j'ai eu de leurs performances en live me font enrager.. On se console avec ces valeureux Let Them Talk et Never Get It Right, tirés tous les deux de leur cinquième et dernier album en date, le si bien nommé The Happiness Program. Enjoy.

Los Pepes - Let Them Talk

Los Pepes - Never Get It Right

C'est peut-être la faute à l'alcool mais c'est surtout un classique du rock'n'roll australien: écrit et signé par Ian Rilen - l'homme derrière le premier single de Rose Tattoo, Bad Boy For Love, et le fondateur en '77 du mythique groupe X, progéniteur avec quelques autres de toute cette scène punk aussie en plein reboot ces derniers temps - Booze To Blame date de la dernière période du bonhomme, et figure sur ses deux albums solos, Love Is Murder (2001) et Passion Boots & Bruises (2004). Un titre emblématique, donc, typique du style si particulier de Rilen, mêlant abrasion punk et no-nonsense hard-rockin' rock'n'roll. La reprise faite en 2014 par Dan Brodie, autre illustre Melbournian, avec ses Grieving Widows, est un bel hommage à Ian Rilen, décédé huit ans plus tôt, et les trois versions back-to-back on toujours sur moi le même effet euphorisant.. A drink, mate?

Ian Rilen - Booze To Blame

Ian Rilen & The Love Addicts - Booze To Blame

Dan Brodie & The Grieving Widows - Booze To Blame