Well, la mauvaise nouvelle concernant la prog du Roots & Roses Festival édition 2022, c'est l'annulation de la tournée de Pokey LaFarge pour cause de covid (mauvais timing, bro, mauvais timing..). La bonne nouvelle, c'est la venue le samedi de Jesse Dayton, vétéran de la scène outlaw country contemporaine et digne héritier des rebelles Waylon Jennings, David Allan Coe et autres Willie Nelson. Entre son premier effort solo en 1995 (après des débuts plutôt rockab' avec diverses formations) et son dernier lp en date (le hautement recommandable Beaumonster, 2021), Dayton a enregistré une bonne quinzaine d'albums et de bandes originales de films (pour Rob Zombie, notamment) et s'est taillé une belle réputation de hillbilly enragé et engagé - en témoignent ses chansons aux lyrics absolument dénués d'ambiguïté, ou il s'en prend régulièrement à la bigoterie hypocrite et au suprémacisme blanc décomplexé d'une partie des abrutis qui peuplent 'son' état, le Texas, et le reste du Deep South toujours pas débarrassé de ses vieux démons immondes et nauséabonds.

Deux titres aujourd'hui pour commencer la semaine du bon pied (chaussé d'une vieille santiag rafistolée au duct tape, of course) - tous les deux tirés de son lp de 2016, The Revealer: son Daddy Was A Badass, bel hommage à tous les papas costauds du monde (qui plus est, ilustré de remarquables photos d'époque issues des archives et collections de la Bibliothèque du Congrès américain et de la Bibliothèque de l'Etat du Texas) - et Holy Ghost Rock'n'roller - autre piste aux paroles explicites - rien d'étonnant à ce qu'il reprenne le Born With A Tail des Supersuckers sur son dernier album - Dayton a clairement choisi son camp!

Jesse Dayton - Daddy Was A Badass

Jesse Dayton - Holy Ghost Rock'n'Roller

Yeah! Johnny Burnette! Mon Rock'n'Roll Pioneer favori depuis plus de quarante ans! Du rockab' de haute volée, un son incroyable (thanks to Dorsey, son frangin, to Paul Burlison, leur pote et guitariste électrique, et à cet heureux accident qui endommagea l'un des tubes de l'ampli de ce dernier, engendrant ce son fuzzy des plus excitant pour l'époque! Sans oublier une voix reconnaissables entre toutes, et surtout autant de pistes devenues des classiques, au même titre que les meilleurs morceaux de Johnny, Gene ou Eddy.. ou Elvis, son voisin, dans le quartier de Memphis ou les familles Burnett et Presley ont vécu à quelques portes l'une de l'autre, pendant un certain temps. Tear It Up, Baby, Tear It Up!

Johnny Burnette & His Rock'n'Roll Trio - Train Kept-A-Rollin'

Johnny Burnette & His Rock'n'Roll Trio - Lonesome Train (On a Lonesome Track)

Johnny Burnette & His Rock'n'Roll Trio - Tear It Up

C'est bientôt X-mas, c'est tout ce que je veux pour Noël, and no, Daddy, there's nothing wrong with me.. Voilà, voilà. Et merci à Richie Deran et ses New Tones, straight outta Canton, Illinois, pour avoir si bien exprimé mes souhaits, et aux fantasmabuleux Untamed Youth pour m'avoir fait découvrir cette pépite de 1960 au début des 90's!

Keith Courvale, Trapped Love, 1958. C'est à peu près tout ce que l'on sait de ce early rock'n'roller.. Encore une gemme et un unsung hero of rock'n'roll sauvé de l'oubli par les Cramps, à l'époque. Enjoy.

Chuck Berry en 1965.. le pionnier du rock'n'roll en est à son neuvième album, Fresh Berry's, sur Chess Records, et ça fait un moment qu'il s'est fait voler la vedette - tout comme les autres pionniers du rock'n'roll originel - par tous ces jeunes blanc-becs et british envahisseurs qui d'ailleurs le vénèrent mais sont surtout occupés à transformer ce fameux rock'n'roll primal en quelque chose de radicalement nouveau, en poussant le rhythm'n'blues dans ces derniers retranchements ou en y injectant pop et pyschédélisme naissant. Mais Chuck s'en fout et continue à creuser son sillon, en s'inspirant de ce qui fait le buzz et fait vibrer la jeunesse américaine cette année-là. Comme la Ford Mustang, tiens, qui est en train de révolutionner la manière dont ses compatriotes envisagent la coolitude automobile.. et hop, voilà une chanson qui s'écrit presque toute seule, la verve de Berry et sa capacité toujours intacte à créer une bulle narrative complète en moins de trois minutes faisant le reste! J'aime aussi beaucoup la version de 2013 des Refreshments, solide rockabilly combo suédois formé en 1989 qui est allé jusqu'à enregistrer son propre tribute à Chuck Berry, parce que, comme ils le disaient à l'époque via le seul original de l'album, "You can't beat a Chuck Berry song"! Amen, brother, amen..

Chuck Berry - My Mustang Ford

The Refreshments - My Mustang Ford

Si les Nomads ont un don particulier, c'est celui de dénicher une obscurité rockab' bien catchy, puis de la transmuter en monstrueux hard-garagepunk rocker aussi jouissif qu'addictif, et ce, sans dénaturer l'original. Ils nous ont fait le coup plusieurs fois tout au long de leur carrière, et leur version - enregistrée en 1987 pour leur premier vrai lp, Hardware - de l'excellent Swamp Gal de Tommy Bell , daté de 1959, ne déroge pas à la régle. Enjoy.

The Nomads - Swamp Gal

Tommy Bell - Swamp Gal

Et vlan, deux killer tracks dans la tronche ce samedi matin pour se réveiller et démarrer le weekend à fond la caisse! Merci Mickey Hawks, à toi, à Moon Mullins, aux Night Raiders, et à Little Richard, Jerry Lee Lewis et Gene Vincent pour t'avoir inspiré, merci pour Bip Bop Boom, terriblement efficace rock'n'roller aussi délicieusement brutal que cru, et pour cet instro de la Muerte qu'est Cotton Pickin', gonflé à ras bord de testostérone et aussi sauvage qu'un raide de guerriers comanches sur un wagon train égaré au milieu de la prairie.. We Owe You.

Mickey Hawks & The Night Raiders - Bip Bop Boom

Mickey Hawks & The Night Raiders - Cottonpickin'

Un single shot de pure rock'r'roll dégoulinant de classe ce matin, pour kickstarter le weekend: The Blasters, baby, going to Boomtown via leur troisième album, Non Fiction, paru en 1983. Hmmmm, feels good.

The Blasters - Boomtown

Enfant prodige de la country puis des premières années du rock'n'roll, star à 15 ans, mariée, divorcée et remariée avant son vintième anniversaire, surnommée par le King lui-même The Female Elvis, Janis Martin a brulé pas mal d'étapes pendant sa première carrière.. S'il s'était s'agit d'un homme, nul doute qu'Hollywood se serait depuis déjà longtemps emparé de son histoire et aurait pondu un biopic facile à digérer pour les masses.. Mais voilà, Janis était une sacrée nana qui ne s'en laissait pas compter, et s'il n'y avait eu quelques rock'n'roll fanatics et compilateurs fous pour rendre hommage, dès les 80's, au talent et au parcours de cette anthentique pionnière du rockabilly et du early rock'n'roll, plus personne ne se souviendrait de Miss Martin, tant les femmes et les groupes de filles ont pendant trop longtemps été considérées comme de simples annecdotes dans l'histoire du rock'n'roll.. Heureusement ce n'est pas le cas, so.. Enjoy the Bang.

La face-B de Stone Cold, le septième single de Jody Reynolds sur Demon Records, deux ans après le hit Endless Sleep et le futur cult-classic Fire of Love, et le même rock'n'roll hanté et gothique, qui inspirera le Gun Club, les Cramps et un paquet d'autres combos quelques décennies plus tard. Enjoy.

Début des sixties quelque part dans le New Jersey. Une jeune fille de 18 ans, Barbara Greene, déjà pro de la pop avec sa frangine, décroche un contrat avec Atco Records et enregistre son premier single avec, en bonne fan de Little Richard, deux covers bien senties du Penniman.. et puis c'est tout. Disparue de la circulation, la Barbara.. Reste ce super single et cette face-A ultra-addictive, avec cette voix façon Wanda Jackson juvénile et ce doo-wop backing-vocal en roue libre. Gotta love it!

Boston, 1959. Le jeune rocker Frederick Anthony Picariello, qui s'est déjà taillé un très bonne réputation, localement, avec les Spindrifts puis avec son propre combo, croise la route de Dick Clark, de Swan Records, du fameux team maison d'arrangeurs producteurs Bob Crewe / Frank Slay, et hop!, boom boom, The Explosive Freddy Cannon se retrouve propulsé en tête des charts grâce à Tallahassee Lassie, originellement écrit par sa maman avant d'être revu et amélioré par le team en question. Aujourd'hui, Freddy Cannon a toujours bon pied bon oeil, et ce classique du rock'n'roll n'a pas perdu un poil de son impact. Enjoy The Whooo!

On est en 1963, à Woonsocket, Rhodes Island, au sud-ouest de Boston et à quelques minutes de Providence, la capitale du plus petit état des Etats-Unis. Florian Monday, 21 ans, frais émoulu de l'université, a des envies bien légitimes de rock'n'roll band et recrute le jeune Dennis Richards, 17 ans, en lui payant un batterie complète! C'est le début de Florian Monday & The  Mondos, un des tous premiers garage-bands de l'état à sortir ces propres singles sur son propre label, créé pour l'occasion. Comme nombre de combos ayant suivi le même parcours, les Mondos ne dureront que le temps de quelques 45-tours, dont cette totale tuerie frat-garage frénétique qu'est Rip It, Rip It Up, reprise il y a quelques dizaines d'année par - entre autres - les Swingin' Neckbreakers, et tout récemment par Gino & The Goons, dont on parlait il y a quelques jours. Enjoy the Rip.

Pour en savoir plus sur le garage rock originel dans les états de la Nouvelle Angleterre, un excellent site  sur la toile: The Basement Walls, et pour en savoir plus sur les Mondos eux-mêmes (et le titre qui aurait inspiré - conditionnel nécessaire - le Get Off My Cloud des 'Stones..), rendez-vous directement ici.

Florian Monday & His Mondos - Rip It Up

Need some timeless rock'n'roll right now.. Gene and Eddie and Brian and Lee and Slim Jim and the rest of the hot rod gang.. We're gonna rock with you guys.

The Stray Cats, unaffected by time or fashion, way back in '89 - Enjoy.

La nièce de Jerry Lee Lewis - et fille de Linda Gail Lewis - a sorti son deuxième album, Reckless, Wild & Crazy, en 2017, le résultat d'une collaboration avec Danny B. Harvey (Mad Violets, Trigger & The Thrill Kings, Lonesome Spurs,..) et un bon concentré de rock'n'roll classique, originaux et reprises mélangés, influencé country/rockab' avec un son moderne. Ce Sweet Nothings qui figure sur l'album en question est le fruit d'un des deux featuring du lp (le premier étant un excellent duo avec Lemmy Kilmister), cette fois-ci avec Jyrki 69, le chanteur du combo finlandais The 69 Eyes. Pas mal, non?