Lena Deluxe & Sallie Ford, Aéronef, Lille, hier soir.
Arrivés en plein milieu du set de Lena Deluxe, il nous faut quelques minutes pour rentrer dans l'univers de la demoiselle, d'autant plus que, j'avoue, je ne connaissais pas grand'chose à celui-ci. La première impression est surtout visuelle: avec l'abondante tignasse blonde qui encadre son minois mutin, la miss me fait illico penser à une version juvénile de Poison Ivy Rorschach circa Stay Sick!, une Rickenbaker à la place de la grosse Gretsch hollow-body de Poison.. et de dos, à Mireille Darc dans Le grand blond avec une chaussure noire! Spectaculaire, ce dos nu!
Le temps de reprendre mes esprits, le groupe balance quelques titres de Kiss Kiss Bank Bank, son futur premier album, à paraître dans quelques jours après bien des péripéties, et Lena, ukulele en mains, nous cause des soucis de la Malterie et de la pétition en ligne (bonne idée) pour aider ce lieu incontournable à ne pas crever. Musicalement, j'ai quand même du mal à adhérer – not in the right mood, maybe, ou trop soft pour mes goûts de monomaniaque du binaire primaire.. jusqu'à ce que le gig rebascule vers un rock'n'roll au tempo nettement plus enlevé sur les derniers morceaux, au feeling bien early seventies (Kill The King) voire post-garagiste (le titre suivant) bien hypno-voodoo velvetien. Pas mal, pas mal, je retesterai à l'occasion...
Sallie Ford était passée au même endroit il y a trois ans, avec The Sound Outside, son excellente bande de mecs/musiciens et son pop rock'nroll fiftiesant, fond de sauce goûtu de quelques très bonnes chansons dispersées sur deux albums sympas mais pas inoubliables. Le côté un peu gauche de la Sallie passait bien, à l'époque, partie intégrante de l'imagerie fraîche, kitsch et décalée du groupe. Depuis, miss Ford a remonté un backing-band entièrement féminin, plutôt efficace musicalement même si assez effacé sur scène, ce qui lui laisse l'indisputable position de frontwoman. Un nouvel album, Slap Back, est sorti, le ton s'est légèrement durci aussi, les titres sont plus rentre-dedans et les paroles plus explicites. Sallie Ford est une jeune femme de son époque et n'a pas peur d'appeler un chat un chat, et c'est le genre de candeur féministe et fun qu'on apprécie aux RKT headquarters.
Par contre, en live, comment dire.. passées les premières minutes, on fini par se rendre compte que, certes, les compos sont pas mal voire parfois excellentes, mais côté scène, le groupe et surtout Sallie elle-même manquent cruellement de présence et de charisme. C'est raide, statique et empesé, on s'ennuie poliment et on se surprend à trouver le temps long, malgré tout le capital de sympathie que la miss a engrangé ces dernières années. Dommage, on aimait bien les chansons, mais le live exige parfois qu'on mouille un peu le débardeur...
Photos au smartphone... De bien plus belles photos du concert ici. Enjoy.