The Gories, 4AD, Diksmuide, dimanche 17 Mai 2015
Arrivée en plein milieu du gig des Glücks, le duo ramone aussi sec qu'à Lessines il y a quelques semaines, et maltraite avec entrain aussi bien ses originaux que ses covers, dont un Sometimes good guys don't wear white aussi rugueux que méconnaissable. J'aime bien ce 4AD, bon son, proximité de la scène, jauge raisonnable et dimension «toute en largeur» bien agréable, même si j'avais un petit faible pour le café en face de la gare de Diksmuide. Le lieu idéal pour une bonne décharge de primitive rock'n'roll, Extra Special Quality, et c'est précisément ce qu'on attend des Gories, non?
Alors primitive rock'n'roll il y eut, no worries, comme si Peggy O'Neill, Mick Collins et Dan Kroha avaient simplement repris là ou ils avaient tout laissé tomber, à l'époque, pour se consacrer à leurs bands respectifs, Dirtbombs et Demolition Doll Rods en tête, après trois albums monstrueux, dont au moins un instant-classic, le I Know You Fine, But How You Doin' que New Rose avait lâché sur l'hexagone en 1990. Et c'est peut-être pour ça que la mayonnaise n'est pas montée comme on pouvait l'espérer, car trois jours à peine après le début de son euro tour, le trio sonnait encore comme une reformation de circonstance, en pleine répétition (ce que Dan Kroha admettra d'ailleurs entre deux titres, sur un ton mi-complice, mi-gêné), et pas complètement réaccointé avec son propre répertoire. D'où une tenace impression de «c'est presque ça, mais..» tout au long du concert, malgré toute la sympathie qu'on a pour ce combo et les quelques jouissives fulgurances auxquelles on a tout de même eu droit, dont un titanesque Nitroglycerine (annoncé d'un tonitruant «Fire in the hole!» par un Mick carnassier) en guise d'ultime déflagration à la fin du (très bref) rappel.
Un poil déçu, donc, mais bon, on les aime bien quand même, nos Detroiters..
The Gories au 4AD, Diksmuide, Belgique.