Boston, 1966.. Les Standells font enfin un carton avec Dirty Water, archétype de standard sixties garage rock devenue depuis hymne quasi-officiel de la capitale du Massachusetts (puis de Londres via les Inmates treize ans plus tard!). Mais comment expliquer que l'envoûtante et addictive face-B du single, RARI, également signée Ed Cobb, ne soit pas elle aussi devenue un hit à l'époque, puis un classique absolu repris par tous les garage-bands de la galaxie jusqu'à aulourd'hui? Mystère..

Bon je fume pas, mais ce titre de Graham Day & The Gaolers, me donnerait presque envie de m'y mettre, tiens! Après, tant que c'est pas du tabac.. Well, well, well, en tous cas, voilà un chouette garage punk earworm pour ce matin, non? Faut dire que maître Graham s'y connaît, depuis les Prisoners way back in 1980, et sans discontinuité depuis avec ses combos variés (De The Prime Movers aux Solarflares) sans oublier ces nombreuses colaborations avec la crème de la crème de la Medway Scene, Billy Childish en tête, des Mighty Caesars aux Buff Medways et j'en oublie sûrement! Avec The Gaolers, ici, et cet extrait de Triple Distilled, l'excellent deuxième album du trio, paru en 2008, les talents de songwriter de Mr Day - qui s'y entend pour à chaque fois glisser une mélodie pop! imparable dans une éclatante bulle d'énergie garage  - sautaient encore aux yeux et aux oreilles! Got a match?

Graham Day & The Gaolers - Wanna Smoke

Il y avait de quoi satisfaire de nombreux goûts en matière de rock'n'roll ce weekend à Lessines, et côté riffs primitifs, snarls vindicatifs et sixties/sex-teaze beats, les garagistes présents ont eu largement de quoi se faire plaisir. The Courettes et Fifty Foot Combo samedi, The Jackets et PowerSolo dimanche, tous ces combos ont fait le show - c'était un poil plus difficile pour les Courettes et les Jackets, qui devaient assurer à l'heure, piégeuse, de la sieste digestive quoique déjà bien alcoolisée (15h15), mais les deux female-fronted combos s'en sont sortis avec les honneurs, le duo Flavia & Martin Couri jouant sans excès la carte du couple cutie pie en plein trip Sonics meet The Wall Of Sound, les trois helvètes de The Jackets assurant grave avec leur garage sounds ultra-tight et efficace, entre références 60's classiques et dureté punk héritée des meilleurs revivalistes des 80's - le personnage incarné par Jackie Brutsche, théatral et imprévisible, ajoutant une bonne dose de fun dans la perf du trio. C'était forcément plus facile pour les quasi-locaux de Fifty Foot Combo en tête d'affiche samedi soir - leurs fans étaient venus nombreux pour retrouver le surfabilly monoblock tout-à-donf' des gantois. Et PowerSolo a également ravi ses aficionados sans forcer, dimanche en fin d'après-midi, avec son mélange bien particulier de garage foutraque primal, de monomanie libidineuse et de n'importe-nawak toujours juste à la limite du pénible - ce qui engendre quelques longeurs et baisses de régime malvenues, parfois, mais le trio emporte in fine le morceau malgré tout..

On continue dans quelques jours avec un post plus roots & Americana et un autre orienté 70's-revisited toutes guitares hurlantes dehors...

Du garage punk ludique et fun fun fun pour cet été, c'est exactement ce qu'il nous faudra pour nous recharger les piles après dix-huit mois de pénitence forcée! On est impatient de retrouver les Courettes et de découvrir The Jackets au Roots & Roses Summer Festival à Lessines en juillet prochain. En attendant, un p'tit détour par la discog du trio helvète via leur second LP, Way Out, paru en 2013 sur Soundflat Rds. et leur tout dernier en date, Queen of The Pill (2019, Voodoo Rhythm Rds). Enjoy.

 The Jackets - Losers Lullaby

The Jackets - Wasting My Time

Des Mancuniens qui vont bien, et qui cartonnèrent aux Pays-Bas au milieu des sixties avec leurs covers bien garage punk whako-débridées de déjà-classiques de la décennie précédente, tels les Hello Josephine (Antoine 'Fats' Domino) et (Ain't it) Just Like Me (Pas le titre de Paul Rever & The Raiders, of course, mais une piste bien kool rhythm'n'blues des Coasters) de leur troisième single paru en 1964. On s'envoie la face-B de suite, et la version originale aussi, tant qu'à faire. Enjoy.

The Scorpions - (Ain't It) Just Like Me

The Coasters - (Ain't It) Just Like Me

Are you ready for some Vox-driven garagepunk revival? Ah ben ça tombe bien, j'ai ce qu'il faut - c'est du belge, ça ne se fume pas mais ça dépote suffisamment pour me mettre en joie le mardi matin! Enjoy le premier single, en 2005, des Way Outs, et leur Messing up my Mind.

The Way Outs - Messing up my Mind

Le deuxième single de The Music Explosion, garage band de Mansfield, Ohio, après leur cover du Little Black Egg des Nightcrawlers en 1966, était également une reprise: celle du Little Bit O' Soul des Little Darlings, un combo british (Coventry) qui n'avait pas eu, en 1965, le succès escompté avec ce seul et unique single sur Fontana Rds. La version sélectionnée et retravaillée par le génial duo de producteurs Jerry Kazenetz et Jeffry Katz allait par contre permettre à The Music Explosion d'obtenir leur seul véritable hit aux States (enfin, dans leur état) et est bien sûr devenue depuis sa sortie en 1967 un classique garage pop intemporel, repris d'ailleurs à l'initiative de Joey par les Ramones en 1983 sur Subterranean Jungle. Let's enjoy some Soul today, shall we?

The Music Explosion, Lil' Bit Of Soul

The Music Explosion

The Little Darlings - Little Bit O' Soul

The Little Darlings

The Ramones - Lil' Bit O' Soul

Bon, c'est pas flagrant quand on regarde par la fenêtre ce matin - y flotte et y fait pas beau.. Je sais, It Happens Everyday, mais quand même, je préfère vivre in the springtime. Enjoy the psych-garage pop des pionniers du genre en Illinois (Chicago,1967), The Lemon Drops, avec un extrait de leur compil' Crystal Pure! et ensuite leur seul et unique single paru à l'époque, le classique I Live In The Springtime.

The Lemon Drops - It Happens Everyday

The Lemon Drops - I Live In The Springtime

Les Lullies! Hi-Energy garage-punk rock'n'roll depuis 2016, basés à Montpellier mais les racines sont tentaculaires, à travers l'espace temps, de Sydney à Solna em passant par Le Havre, et sûrement aussi N.Y.C. Un extrait du premier de leurs trois 7-inch single/EPs paru il y a cinq ans, You're Doing Me Wrong - Ils ont aussi un premier lp éponyme mais néanmoins hautement recommandable sorti par Slovenly Rds en 2018. Enjoy.

Go - Go, go - Go je ne sais ou, mais on y va quand même, sur la piste du Go Go Gorilla dans sa fiberglass jungle, avec The Ideals, The Jaguars et The Cheater Slicks - si ça ne vous donne pas envie d'escalader l'Empire State Building à mains nues et de flanquer des baffes aux biplans qui passent trop prêt c'est que vous êtes déjà mort. Ughh Awh...

The Jaguars - The Gorilla

The Ideals - Go Go Gorilla

The Cheater Slicks - Go Go Gorilla

Farmer John! Un classique early-rock'n'roller popularisé par The Premiers en 1964, avant de devenir un standard frat-garage repris par à peu près tout le monde en plus du garage-band de teens next door, mais surtout un super titre signé cinq ans plus tôt par Duey Terry et Don "Sugarcane" Harris, éminent duo originaire de Pasadena, Californie, auteur d'autres killer-tracks (Koko-joe, Justine,...) qui furent surtout des hits pour autant d'autres combos. J'aime autant l'original que la version superfratrock des Premiers. Et vous?

Don & Dewey - Farmer John

The Premiers - Farmer John

On termine la semaine et on kickstart le weekend avec la même fine équipe que lundi et mardi dernier, baby! Un titre assez fabuleux, je trouve, qui montre à quel point les Fleshtones et leur Super Rock sont toujours au top du top - une injection régulière et vitale de la potion rock'n'roll concoctée par Keith Streng, Ken Fox, Bill Milhizer et Peter Zaremba demeure l'un des seuls vrais remèdes à la monotonie et à la mélancholie ambiante!

Ce titre, en particulier, me transporte à chaque écoute.. Un single extrait du très bon long-player sorti en octobre dernier, Face of The Screaming Werewolf - un hommage appuyé à Alex Trebek, célèbre outre-atlantique animateur de Jeopardy, le TV show ancêtre de tous les Questions Pour Un Champion de la planète - concentre toutes les qualités du rock'n'roll des 'Tones: concision pop, énergie garage, hooks mélodiques inédits, tout y est, et ça fonctionne toujours aussi bien qu'il y a quarante ans.. Long Live The Fleshtones!!!

The Full Time Men, c'est Your Face My Fist, un seul et unique album paru en 1988 sur le label parisien New Rose Records, mais aussi un excellent EP trois titres sorti quatre ans auparavant sur Coyote Rds (Minneapolis). Deux vinyles qui concrétisaient la collaboration de quelques membres éminents de groupes importants de l'époque, notamment Peter Buck de R.E.M., Keith Streng, Bill Milhizer et Gordon Spaeth des Fleshtones, et Ken Fox de Jason & The Scorchers (qui par la suite rejoindra les Fleshtones, justement). Du solide rock'n'roll fleshtonien en diable, véhicule idéal pour le talent de compositeur et de chanteur du guitariste des 'Tones, Keith Streng - témoin ces deux fabuleux titres chanté par lui, son propre I got Wheels et le Way Down South signé Peter Zaremba, dans leurs versions un poil plus roots / Americana que garage rock du EP de 1984. Enjoy.

The Full Time Men - I Got Wheels

The Full Time Men - Way Down South

Que fait Ken Fox quand il ne tient pas la basse des Fleshtones? Eh ben il monte un combo et enregistre une super chouette mini-lp gorgé de powerpop garage rock'n'roll de haute volée, cinq titres tous plus groovy les uns que les autres, dont cet excellent One Less Step et une cover fidèle et amoureuse de Do It, une dinguerie ultra hi-energy des Pink Fairies qui fut une révélation à l'époque pour le très jeune et influençable Ken Fox. Un EP paru en 2020 sur Rum Bar Rds (Boston, Mass.) qui me réconcilie - et c'est loin d'être évident - avec ce lundi 14 février 2021 et avec les lundis en général. Enjoy.

Ken Fox & Knock Yourself Out - One Less Step

Ken Fox & Knock Yourself Out - Do It

Présenté comme un tribute à Red Bird Records, le label créé à New York au début des sixties par Mike Stoller, Jerry Leiber et le proprio de labels et promotteur George Goldner, le EP 4-titres (version numérique only) de ses mystérieux Red Birds - un pseudo transparent qui cache quelques Frenchies dont on ignore l'identité.. - a paru il y a trois jours et commence à faire le buzz chez les amateurs de 60's garage punk revisité. Quatre titres, quatre reprises boostées, dont cet excellent Top Down Time, surf-rocker vocal des Rockaways (l'un des side-projects du groupe du Queens Jay & The Americans), qui en 1964 nous invitait à savourer le never-ending summer en abaissant la capote du convertible et en roulant cheveuzauvent. Enjoy.

The Red Birds - Top Down Time

The Rockaways - Top Down Time