Edinburgh, Août 1976. Une bande d'étudiants en art - ils seront huit au final - vient juste de finir de monter (le projet a été lancé en Mars) The Rezillos,  un groupe qui devient de facto l'un des tous premiers new wave / punk bands écossais, leur premier 45-tours et premier hit, I Can't Stand My Baby, étant d'ailleurs aujourd'hui reconnu comme le premier single du genre à avoir paru in Alba. Dix-huit mois plus tard, en décembre 1978, le groupe se sépare, victime des habituelles tensions internes et divergences d'opinions, avant de partiellement se réincarner en The Revillos, à l'initiative de Eugene Reynolds et de Faye Fife, le binôme de trublions électrifiés qui s'est vite imposé en frontstage. Carrière aussi intense que météorique donc, mais combo qui mérite surtout qu'on revisite régulièrement sa discographie, gorgée de pastilles pop / punk / glam / wackobilly joyeusement foutraques qui vous choppent les deux oreilles by hook or by crook et vous entraînent immanquablement dans un vigoureux pogo improvisé de la cuisine au salon, le samedi matin!.. Take The Money, Leave The Box, and Enjoy.

The Rezillos - I Can't Stand My Baby

Les quatre fabuleuses photos qui illustrent ce post ont été prises par Linda Pollock, la petite amie du bassiste du groupe, Dave 'Dr. K' Smythe, au Tiffany's à Edinburgh le 13 juin 1977.

(photos courtesy of David Smythe)

The Rezillos - Top Of The Pops

Paru l'année dernière sur Wick Rds, la division rock'n'roll de Daptone Records (après deux productions aussi homemade que confidentielles), voici le premier single solo de Billy Schalda Jr., a.k.a. Billy Swivs, ci-devant activiste notoire au sein de plusieurs combos de Brooklyn, New York et de Detroit, ou il habite maintenant - il a officié ou officie encore derrière feu-Charles Bradley, avec The Realistics, The Raconteurs, The Budos Band (dont je causai il y a quelques semaines ici), ou avec son papa et ses frangins dans The Sha La Das, entre autres. Au programme, tout ce qu'on aime dès qu'on parle garage, pop, et rock'nroll tunes susceptibles de vous accompagner jusqu'à (au minimum) la fin de la journée, voire de la semaine, et plus si affinité! On attend une éventuelle suite avec gourmandise..

Billy Swivs - Time is not on my side

Photo by Andrew Calococci (2022)

Alors comme ça Wayne Fontana was wrong, love ain’t a game you can play all day long.. nous chantait Ben Vaughn en début de semaine.. Ok, d'accord, l'argument tient la route, mais ça ne nous empêchera pas de nous remettre ce tube de l'année 1965 en boucle sur la platine ce samedi matin! Un titre emblématique du British Beat des mid-sixties, versant Manchester cette fois-ci, la ville ou le combo avait était monté en juin 1963 par un teen rocker nommé Glyn Ellis, vite rebaptisé Wayne Fontana en hommage au batteur d'Elvis.. So, come on Baby, let's start to play, come on Baby, let's play.. The Game Of Love!

Wayne Fontana & The Mindbenders - The Game Of Love

Bodega, jeune groupe/collectif new-yorkais de Brooklyn, qui nous avait bien plu en 2018 avec un premier album, Endless Scroll, truffé de perles post-punk racées aux lyrics aussi pertinents qu'incisifs - impression confirmée par une excellente prestation à l'Aéronef en avril 2019 - nous revient en concert le mardi 5 avril sur la scène du Grand Mix à Tourcoing. Un avant-goût de ce qui nous attend ce soir-là avec cette piste bien addictive issue de leur dernier lp en date, Broken Equipment, à paraître dans quelques jours. Enjoy.

Bodega - Pillar on the bridge of you

Depuis 1993, les Yum Yums continuent de défendre leur vision immuable d'une certaine power pop à la fois candide et  énervée, propulsée par un punkrock à haut indice d'octane mais souple et piquante comme un chewing-gum poivré. Leur dernières productions du groupe sur supports physiques datent de 2020 (l'album For Those About To Pop!) et de 2021 (le single Shoog Shoog (Sugar Baby), une cover d'un titre pre-teen pop des James Boys) - Morten Henriksen, le fondateur du groupe et pilier de la scène garage / punkrock / power pop scandinave depuis les 80's, demeure toujours aussi actif, sa foi en la chose n'ayant jamais faibli depuis qu'il est tombé tout jeunot dans une marmite de bubblegum effervescent, en 1963. Le Too Good To Be True qui suit est tiré de Whatever Rhymes With  Baby, le quatrième long-jeu du groupe norvégien, paru en 2009; on reparle dans la semaine de Morten Henriksen via un autres de ses groupes, Caroline & The Treats. Enjoy the Monday Morning Pop!

The Yum Yums, Too Good To Be True

Avant le carton new-wave d'Eurythmics, Dave Stuart et Annie Lennox avaient commencé leur collaboration musicale au sein de The Catch, éphémère trio vite devenu quintet sous le nom de The Tourists, en 1976. Trois albums entre 1979 et '80, année du split, et rien de révolutionnaire dans la pop music du groupe, mais quelques bonnes pistes malgré tout, qui méritent d'être redécouvertes et que je trouve suffisamment pêchues pour figurer à l'occasion sur quelques homemade mixtapes ..

Une nouvelle rubrique "flottante" -sans date de parution fixe - dans Real Kewl Trash - Redux! A Double Shot (Of My Baby's Love), c'est bien sûr le double plaisir sensuel et pénétrant de la mise back-to-back de l'original et de la reprise. Un classique - ou pas - issu de ce qui constitue le quotidien réel ou fantasmé de ce blog, et une cover plus ou moins fidèle, décalée, unorthodox, voire have-a-blas(t)phématoire - ça dépendra de mes humeurs!

On inaugure avec un double tap à plusieurs niveaux - auditif, eye candy et téléscopages multiples: le sublime Some Velvet Morning, magnifique titre deux-morceaux-en-un et fruit heureux de la prolifique et intense collaboration entre deux incontestables âmes-soeurs et icônes des sixties, Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, et en parallèle la relecture tordue, swampy et horrifique au début des 80's de ce standard de 1968 par un couple de circonstance fait de deux activistes notoires, Rowland S. Howard, tragique figure de proue du Ozrock et bretteur en chef de The Birthday Party, et Lydia Lunch déesse organique du post-punk new yorkais, canal historique.

Et comme c'est l'hiver et qu'on a besoin de se réchauffer les yeux, deux kewl sexy pix de ces grandes dames du rock'n'roll que sont Lydia Lunch (tout en cuir, maîtresse oh oui oui oui hurt me badly) et Nancy Sinatra (pour une fois sans ses fameuses boots mais en version These Boobs Are Made For Dancin'), et en bonus du bonus, une photo tout aussi hot hot hot de Lydia et d'Exene (dont c'était d'ailleurs l'anniversaire il y a quelques jours - Happy Birthday Miss Cervenka!) qui n'a rien à voir avec le reste, mais on s'en fout, encore une fois c'est juste pour le plaisir des yeux; de quoi nous tenir éveillé et allumé tout au long de ces longues et sombres soirées hivernales.. Enjoy.

 Above: Nancy - Below: Lydia

Rowland S. Howard & Lydia Lunch - Some Velvet Morning

Below: Exene Cervenka & Lydia Lunch. Photo by David Arnoff (1981).

Trois versions, dont l'original, de ce qui est vite devenu à partir des mid-sixties un instant classic, souvent repris tout au long des décennies suivantes. La version de 1965 signé The Strangeloves, faux trio australien - prétendument né sur une sheep farm de l'outback! - mais véritable association de bienfaiteurs de la pop américaine des early sixties, composée de trois songwriters et musiciens de studio, est un vigoureux et addictif beatrocker manifestement créé de toute pièce pour capitaliser sur le succès du premier hit du groupe monté par Bob Feldman, Jerry Goldstein et Richard Gottehrer la même année, le délicieux I Want Candy.

La seconde version, une cover des Chayns, date de l'année suivante, et ce combo texan a eu pour son premier single l'excellente idée de ralentir légèrement le tempo, transformant la pétillante piste pop originale en menaçant garage rocker, bien kewl et vénéneux.. Quant à celle des Nomads, garage punk à tous les étages, on est en 1982, c'est la face-A de leur second single (sur le flipside, une féroce reprise des Sonics, Boss Hoss, en écho à leur tout premier 45trs paru l'année précédente, Psycho b/w Come See Me) et la dantesque cavalcade des Cinq de Solna à travers les plaines et les fiberglass jungles du Hi-Energy Rock'n'Roll Ultime de la fin du vingtième siècle ne fait que commencer..

The Strangeloves - Night Time

The Chayns - Night Time

The Nomads - Night Time

Michael Nesmith, le plus rebelle des quatre Monkees, sa nonchalance affirmée et son iconique bonnet. Ses propres compos, bien sûr, mais aussi les titres écrits pour d'autres groupes et artistes..

The Stone Poneys - Different Drum

I saw Abba late last nah-ah-ah-ite.. Come to me, girl, Baby turn on your lovelight! Le classic garage rocker et seul et unique single des Paragons, from Charlotte, Caroline du Nord, en 1967, et deux excellentes covers par les Cynics en 1994 (sur leur second album Twelve Flights Üp) et par The Madd en 2007 sur leur lp Ongeneeslijk Beat. Enjoy.

The Courettes, a.k.a. Flavia et Martin Couri, notre duo de garage punk lovebirds favori depuis qu'on les a découvert aux Roots & Roses il y a quelques années, terminaient lundi dernier la partie française de leur actuelle tournée européenne par une escapade lilloise, à l'Imposture, fameux rock'roll bar lillois doté d'une étonnante charactéristique: celle de réussir à squeezer un maximum de happy fews (ce soir-là six bonnes dizaines de personnes au bas mot) dans un espace faisant à peine la moitié de la taille de la salle à manger de vos parents! C'est vous dire si ça a chauffé, promiscuité réjouie et rock'n'roll débridé au programme, et à voir le sourire d'une oreille à l'autre et l'oeil pétillant d'une bonne partie du public à la fin du gig du couple brésiliano-danois, il y a fort à parier que lorsque les Fabulous Courettes repasseront par chez nous (en Mai 2022, normalement), il y aura des bousculades pour accéder aux premiers rangs! Ben ouais, parce qu'en plus d'assurer grave au rayon garage girl group Phil-Spector-meets-The-Sonics, les deux amoureux sont.. kewl. Y'a pas d'autres mots pour les décrire, ils ne se prennent pas la tête, sont contents d'être là, plaisantent et jouent avec le public, et n'ont qu'une seule envie et une seule motivation: se faire plaisir et embarquer pour danser the night away ceux et celles qui le souhaitent dans leur rock'n'roll trip fun fun fun, bien lubrifié par la sueur, les vapeurs d'alcool et plus si affinité.. I just love them for that!

The Courettes - T.C.H.A.U.

Bon, je ne sais absolument pas pourquoi la vidéo prise au smartphone à été publiée à l'envers, et je renonce à tenter de la republier après plusieurs essais de rectification du problème infructeux! Elle circule de toute façon sur FB, dans le bon sens, so just be on the lookout - ou alors faites un peu de gymnastique des cervicales..

Ah oui au fait, le troisième et dernier lp en date des Courettes, Back to Mono, est un petit bijou et un gros pas en avant pour le duo, avec une majorité de compos qui débordent largement des canons du garage punk trash basique pour explorer et redécouvrir les plaisirs sucrés salés de la pop sixties dans sa version la plus groovy et la plus séduisante, sans bien sûr négliger l'énergie - on en reparlera bientôt!

.. mais bien fun quand même, tout comme les autres titres de ce all-girl quintet de Melbourne, tous parus sur un seul et unique album via Off The Hip Records en 2014.Le groupe ne semble pas avoir donné suite depuis, mais ce premier long-jeu tient toujours la route aujourd'hui, dans une veine garage pop mélodique pas désagréable un samedi matin pluvieux!

The Reprobettes - Young & Stupid

Montreal, Canada, c'est là que les quatre nanas de The Pale Lips, qui venaient des quatre coins du pays, se sont rencontrées en 2014 et ont décidé de monter un all-girl band, avec comme objectif de (se) donner du good clean fun à base de power pop garage bubblegum punk. Deux albums plus tard, une belle poignée de singles et pas mal de dates chez elles et en Europe, on peut déclarer "mission: accomplie" - suffit d'écouter leur dernier single (You're a doll) et un extrait de leur premier lp, Wanna Be Bad, pour s'en convaincre! Enjoy.

The Pale Lips - You're a Doll

The Pale Lips - Mary-Lou Sniffin' Glue

Titre éponyme et entreprise cathartique pour Year of the Spider, le sixième album fraîchement paru du quatuor d' Oakland, avec ce mix unique de garage punk et de sixties girl-group power qui fait tout le charme et l'intérêt du combo mené par Shannon Shaw et Cody Blanchard (sans oublier la contribution indispensable de Will Sprott et Nate Mahan) depuis 2009. Shannon & The Clams, I Need You Bad!

Fin 1963, les Ronettes ont décroché la timbale avec leur premier hit, Be My Baby, quelques mois plus tôt, et Phil Spector est bien décidé à capitaliser sur le succès du girl group mené par sa future girlfriend et épouse, Ronnie Bennett. Le follow-up choisi s'intitule Baby I Love You, est à nouveau écrit par le miraculeux duo Barry/Greenwich, et ajoute une belle pierre de taille au concept de Wall of Sound. Arrangé et produit par Jack Nizsche et Spector lui-même, cette perle pop parfaite fait elle aussi un carton et place le trio féminin sur orbite. Les deux covers les plus connues de ce petit bijou sont bien sûr celle d'Andy Kim (un carton aux USA en 1969) et surtout la version des Ramones, qui avait fait grincer beaucoup de dents à la sortie de End of The Century en 1980, mais que perso j'adore sans restrictions!

The Ronettes - Baby, I Love You

Andy Kim - Baby, I Love You

The Ramones - Baby, I Love You