I wish it was 1965 again, juste pour écouter en boucle ce seul et unique single des Rumors, éphémère et typique garage band formé tout juste deux ans plus tôt à Los Angeles et vite disparu par la suite, tout comme le label local (Gemcor) sur lequel leur 45-tours était sorti. Au final, une paire de pistes enregistrées pour la beauté du geste, dont cette face-A, Hold Me Now, magnifique Vox organ garage-poprocker tout ce qu'il y a d'addictif. Enjoy.

ll est sorti le 15 septembre dernier, il vient de tomber sur ma platine, et (comme d'hab', serait-on tenté d'ajouter) il déchire tout sur son passage!!! Barrence est de retour, avec Phil, Peter et le reste du gang en pleine forme et le micro entre les crocs, sauvage un jour sauvage toujours, et bien déterminé à prêcher la bonne parole soul à grands coups de garage-fuelled rhythm'n'blues. Depuis 1983 que ça dure, et rien - surtout pas les petits soucis de santé - ne laisse présager une quelconque baisse d'intensité.. comme on a pu, encore, s'en rendre compte en mai dernier à Lessines, lors du passage des bostoniens au Roots & Roses Festival où le quintet avait laissé tout le monde sur les genoux après un set mémorable, truffé de classiques mais également de quelques nouveaux titres en rodage pour l'occasion.

Des titres que l'on retrouve sur ce tout nouveau tout beau Glory, fraîchement paru via le label espagnol Folc Rds. Enregistré à Valence en Espagne à l'issue de la tournée en question, produit par Mike Mariconda et essentiellement constitué de pistes composées pendant le tour. Plus quelques reprises de géniales obscurités period-correct, bien sûr, pour un long-jeu qui s'impose tout naturellement comme le meilleur remède à l'angoisse existentielle et à la morosité ambiante qui nous plombent en ce moment. Deux exemples de suite, avec deux covers brillantissimes, justement - le Right Hand Man de Bobby Comstock (1964) et le I'm Young de Hank Ballard & The Midnighters (1962), histoire de get off the right (stompin') foot. Enjoy.

Barrence Whitfield & The Savages - Right Hand Man

Barrence Whitfield & The Savages - I'm Young

Barrence Whitfield & The Savages - I'm Young

Bon, on a pas eu à attendre si longtemps que ça, en fin de compte, il est bien paru (en dématérialisé, mais aussi sur support physique), ce tant attendu premier album de Laurie Wright! Get On The End Of It, c'est son titre, et même si l'ensemble fleure bon l'autoproduction crowdfundée de a à z (c'est pas un reproche, hein, bien au contraire!), le résultat final est largement à la hauteur des espérances engendrées - après le choc initial West End Lover dont j'avais déjà causé ici en 2022 - lors du passage de Wright et de son combo à Béthune en juillet dernier. Dix titres en 26 minutes, dix excellentes pistes, et dix occasions pour le lad de Camden Town de déployer ses talents de songwriter - il a la tchatche du chanteur de rue chevronné (écoutez Shit Show!) et un vécu déjà suffisamment chargé pour alimenter ses lyrics et donner de l'épaisseur à son storytelling. Ajouter à tout ça un talent certain pour concocter des originaux mijotés avec les meilleurs ingrédients et dans les meilleures marmites (The Jam, The Beatles and The Kinks, le Pub Rock et la Brit Pop, le Punk & la Power Pop) et les servir extra hot avec candeur et générosité: I've Cracked It est le meilleur titre des Sex Pistols depuis 1977, West End Lover et The Lodge vous placent en orbite à coups de pieds au cul en moins de vingt secondes, Wendy McKenzie démarre comme une power balad et se transforme sans crier gare en hymne rock'n'roll à gueuler dans les stades, et Sentiment Of Strength est l'une de ces chansons qui vous fait éclater en sanglots dans votre pinte de Guinness tiède au bout de deux gorgées.

Et puis il y a l'effet Katrina & The Waves.. Mais si, souviens-toi, Walking On Sunshine, 1983, le genre de morceaux qui, alors que t'es tout mou devant ton lave-vaisselle à ranger tes tasses sales en te lamentant sur le sort de la planète et "qu'est ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce midi?" te propulse, sourire aux lèvres et pic brutal d'endorphine, en pleine séance d'air guitar au milieu du salon avec gestuelle plus ou moins sous contrôle et chorégraphie ultra-enthousiaste quoique que très risquée pour les bibelots.. Eh ben il a aussi ça sous le coude, le Laurie, et ça s'appelle Wings Of Gold & Platinum! Normalement, si tu ne danses pas la dessus c'est que t'es déjà mort, ou alors fan de néo-variété française..

Ah oui, au fait, vous savez quoi? Laurie Wright sera en concert par chez nous en mars prochain, exactement là ou on l'imaginait cet été! Avec les excellents Howlin' Jaws le même soir, cette rock'n'roll soirée au Poche, à Béthune, risque d'entrer dans les annales..

Laurie Wright - Wings of Gold & Platinum

Une bonne reprise par les australiens de Tame Impala, en B-side de leur single de 2009, Sundown Syndrome, d'une piste signée par le Dee-Jay Blue Boy basée sur des samples du Woman Of The Ghetto de la formidable Marlena Shaw, qui avait enregistré l'original de ce fabuleux brûlot 200% I'm-(a)-black-(woman)-and-I'm-proud en 1969. Enjoy.

Tame Impala - Remember Me

Accrochés au chandelier comme une bande de singes priapiques pas vraiment attirés par l'autre sexe, on patiente jusqu'à ce soir et jusqu'à l'ouverture des portes de l'Aéronef, Lille, ou se produira une légende encore bien vivante! Kid Congo Powers, co-fondateur, avec Jeffrey Lee Pierce, du Gun Club, guitariste des Cramps période angelano, et membre longue-durée des Bad Seeds de Nick Cave.. Sacré pedigree, mais ce qui compte aujourd'hui c'est bien sûr son dernier projet en date, The Pink Monkey Birds, le combo qu'il a monté en 1997 et qui l'occupe en priorité depuis. Un paquet de singles, de EPs et six albums avec cette formation, dont ce 4-titres Swing From The Sean DeLear, daté de 2021 (son dernier en date) - mise en condition right now pour le reste de la journée avec la piste éponyme, plus un extrait de son second long-jeu, Dracula Boots, paru en 2009 également sur In The Red Rds.

On anticipe une bonne suée, d'autant plus que la première partie sera assurée par un autre remarquable trio, The Howlin' Jaws, qui viendra nous présenter son excellent tout nouvel album! Be there or be ailleurs mais ça sera moins kewl..

Kid Congo & The Pink Monkey Birds - Funky Fly

Kid Congo & The Pink Monkey Birds '23: Ron Miller, Kid Congo, Mark Cisneros (Photo: Luz Gallardo)

Kid Congo & The Pink Monkey Birds - Sean DeLear

Hi-Energy Trash Glam doubletap ce mardi avec deux extraits du dernier EP en date de RMBLR, from Atlanta, Georgie, paru en 2021 - du punkrock revigorant et particulièrement bien torché, avec ce qu'il faut de hooks acérés pour vous retenir une fois que vous êtes tombé dedans. Yapuka espérer les voir débarquer un jour par chez nous histoire de dépoussiérer nos arrières salles moites et obscures, avec la promiscuité adéquate. Enjoy.

RMBLR - Main Muscle

RMBLR - Move Over

Hey Ho, Let's Go, back to Bordeaux! On en parlait ici même il y a cinq jours, The Holeshots ont un premier album, paru en mai dernier via Adrenalin Fix, une pure autoproduction, enregistrée à la cave en quelques dizaines d'heures et mixée dans la foulée! On pense aux grandes heures de Rip Off Records et autres labels du même calibre, urgence punkrock absolue, son tout sauf aimable et poli, et abrasion auditive garantie. En motocross, "faire le holeshot" c'est démarrer façon slingshot ( façon lance-pierre, quoi) et atteindre le premier virage, en tête, devant tous les concurrents qui jouent des coudes derrière toi - Pas de problèmes pour notre trio, ils ont déjà quelques longueurs d'avance, et si par hasard il passe par chez vous la prochaine fois qu'il s'aventure hors de son terrain de chasse habituel, tout ce que vous risquez c'est de vous prendre une belle petite claque aux mauvaises humeurs en forme de shots de real punk'n'roll! Enjoy.

The Holeshots - You Tell Me Lies

"Juppy" a aujourd'hui 79 balais et les petits problèmes de santé qui viennent avec l'âge, mais ça ne l'empêche surtout pas, depuis son home sweet home de Boot, comté de Cumbria, d'écrire et d'enregistrer avec une régularité métronomique de nouvelles compos, toutes toujours aussi impressionnantes les unes que les autres. Faut dire que le talent de Mickey Jupp et inversement proportionnel à sa notoriété, mais "ceux qui savent" s'en foutent et attendent patiemment les nouvelles sorties du Guvnor, assurés de la qualité du songwriting de ce grand modeste, artisan inspiré et artiste célébré par ses pairs. Son dernier album Allelujah to Amen, vient de sortir, mais en attendant de pouvoir l'écouter en détails, on prend déjà beaucoup de plaisir à se retrouver Stuck Behind A Maserati avec lui!

Une moody blues balad à vous fendre le coeur en deux, par Ruth Brown, une autre des grandes ladies du genre - on est en 1959, Ruth est habituée des hits rhythm'n'blues, mais la Miss Rhythm sait aussi jouer la carte du rock'n'roll, histoire de séduire les p'tits blancs. Enjoy both.

Ruth Brown - I Don't Know

Ruth Brown - This Little Girl's Gone Rockin'

Ils on déjà écrit un beau paquet d'originaux à la hauteur, reprennent Teenage Kicks, My Generation, Johnny B. Goode et A Town Called Malice,  doivent vénérer Paul Weller et avoir regardé Quadrophenia en boucle, et jouent du mod-punk rock'n'roll comme si 1979 c'était hier. Pas encore de disques disponibles (à ma connaissance) mais franchement, l'ensemble des vidéos visibles sur le net donnent envie de vite croiser le fer avec The Molotovs, jeune trio londonien qui monte, qui monte, si possible au fond de l'une de nos chouettes caves ou salles de concerts locales.. Enjoy.

The Molotovs - Come On Now

The Molotovs - Jack In The Box

The Molotovs - Johnny Don't Be Scared

Je ne sais absolument rien de Jerry Holmes, mais mes éternels remerciements à ce gentleman pour cet excellent et groovyssime I'm The Man, paru sur Roulette Rds en 1967, qui s'intègre parfaitement à ma "Louie Louie Lookalykes" homemade mixtape de la semaine. Enjoy.

Neuf albums avec The Wipers, une approche radicale, punk et pure du rock'n'roll, quasi-entièrement centrée sur l'enregistrement de ses compositions (Peu de performances en live, pas d'interviews, pas de promo, aucune interaction avec les médias), et des disques qui sont vites devenus - à défaut de toucher un large public - des références absolues pour des générations d'artistes et de groupes, pointus ou célèbres, tous styles confondus, de Portland, Oregon, au reste de la planète.. Greg Sage a laissé sa marque, et ce qui est flagrant aujourd'hui, presque 25 ans après la fin du projet Wipers, c'est la singularité inoxydable et l'incroyable intemporalité de ces enregistrements, sans oublier leur qualités intrinsèques. "Instant classics", indeed.. pour une fois l'expression, si souvent galvaudée, est ici définitivement inattaquable.

Trois exemples parmi tant d'autres: le seminal Youth Of America (1981) - un titre qui a profondément impacté un paquet de groupes du Pacific Northwest et d'ailleurs, à l'époque - Nothing Left To Lose, tiré de Land Of The Lost (1986) et Any Time You Find, de l'album Follow Blind paru en 1987.

The Wipers - Youth of America

The Wipers - Nothing Left To Lose

The Wipers - Any Time You Find

Leurs covers des Stooges ou des Troggs vous décapsulent la cervelle, leurs originaux brûlent le gazon et défrisent les poils pubiens, et ils seront en concert ce soir au Pit's à Courtrai, demain soir au Bel Ouvrage à Lille, et vendredi soir au Bouchon, à Tournai.. Destination Lonely, trio toulouso-bordelais featuring, entre autres, quelques ex-Fatals et Jerry Spider Gang, exporte sa sainte terreur garage noise trash punk dans le nord et ne nous laisse aucune chance..

Destination Lonely - I Want You

Destination Lonely - S.E.U.L.

Sorry Weyes Blood, j'aurai bien aimé aller savourer ta pop éthérée et mélancolique à l'Aéro le 27 juin prochain, mais ça va pas être possible, honey, car ce soir-là j'ai ryhthm'n'blues! Ben oui, Vintage Trouble débarque de Los Angeles et j'ai vraiment envie de danser jusqu'à passer à travers mes chaussettes sur de la sex-tease soul classieuse et turbochargée, et ça tombe bien, parce que c'est la spécialité du quatuor monté par Ty Taylor et Nalle Colt à Hollywood/Laurel Canyon il y a treize ans! Quatre albums à leur actif, tous hautement recommandables, une réputation de hot act déjà bien établie, yapuka casser sa tirelire et se pointer au Splendid, Lille-Fives, à la fin du mois!

Vintage Trouble - Blues Hand Me Down

Vintage Trouble - Pelvis Pusher

Batteur, bretteur et/ou leadsinger au sein de - entre autres et parmi les combos qu'on apprécie beaucoup au RKT Headquarters - The Connection et The New Trocaderos, Brad Marino s'est fait un petit plaisir en enregistrant tout seul, il y a quelques semaines, cette piste tribute à ses deux bands favoris, et a bien du s'amuser avec les lyrics.. Instant singalong-in-the-shower punk rock minimalism, Ramones + Stones, what else do we need, indeed! Enjoy.

Brad Marino - Ramones & Stones