Une poignée de titres autoproduits depuis 2018, un single chez Third Man Records en 2020 (Such A Fool b/w Chillantro) , et ce dernier effort digital datant de juillet 2021, largement de quoi donner envie d'en découvrir davantage à propos de ce duo californien (Monterey) expatrié à New York (Brooklyn) et constitué, avec quelques nouveaux complices locaux, de Miranda Zipse et Kim Sollecito, noyaux dur et féminin de Miranda & The Beat. Pas mal, pas mal du tout dans cette veine garage soul qui semble s'épanouir depuis quelques temps entre Williamsburg et Coney Island..

Miranda And The Beat - When Are You Coming Home?

Un double extrait de Kingmaker, le somptueux dernier lp en date de Tami Neilson, avec tout d'abord Baby You're a Gun, qui rue avec douceur mais perspicacité dans les brancards du cult of domesticity patriarcal rance et étouffant qui survit encore et toujours aujourd'hui, et ensuite une deuxième décharge féministe plus directement percutante, straight into les roubignoles, avec Mama's Talkin'.. Non, la terre n'est pas plate, et une femme, c'est pas un paillasson, connard!

Tami Neilson - Mama's Talkin'

Une dose de sérum de vérité que le bon Doctor aurait pû prescrire à l'époque, (I've Been Taking) The Truth Drug est la face-B du premier single solo de Nick Lowe en 1976, la face-A étant une cover du Keep It Out Of Sight écrit par Wilco Johnson pour le premier album de Dr. Feelgood, en '74. La suite, ce sera le fameux So It Goes b/w Heart Of The City et l'aventure Stiff Records, sans oublier Rockpile avec Dave Edmunds, mais ce premier effort vaut déjà le détour, je trouve. Enjoy.

Nick Lowe - (I've been taking) The Truth Drug

Nick Lowe - Keep It Out Of Sight

1975. Le hard-driving rhythm'n'blues rock'n'roll taillé pour le pub de Doctor Feelgood, au sommet, en session live pour la BBC, quatre ans après la formation du groupe à Canvey Island. Au programme: She Does It Right, instant classic qui ouvre leur premier album, Down By The Jetty, paru cette même année. Lee, Sparks, The Big Figure et bien sûr le chop, chop, chop de la Telecaster de John Peter Wilkinson, unique, impérial, inégalable. Déjà posté sur ce blog, je sais, mais who cares.. Rock In Power, Wilco, you Rock'n'Roll Berserker.

Doctor Feelgood, She Does It Right

 Wilco en 1984, avec la piste qui ouvrait son deuxième lp en solo, Pull The Cover, paru sur Skydog Records, et trente ans plus tard, revisitant ses propres classiques avec Roger Daltrey au chant, sur Going Back Home. Rock in Paradise, Mr. Johnson.

Wilco Johnson - Muskrat

Wilco Johnson & Roger Daltrey - All Through The City

Aussie rock'n'roll at its best.. The Masters Apprentices - "[because] we are apprentices to the masters of the blues—Chuck Berry, Bo Diddley, Jimmy Reed, Elmore James and Robert Johnson" (Mick Bower, le guitariste rythmique du groupe, en 1966), from Adelaide puis Melbourne, avec leurs deux premiers singles, Undecided, une piste bien garage écrite en un quart d'heure et ainsi titrée parce que  le combo n'arrivait pas à se décider sur un nom, et Buried & Dead,  juste avant le virage psyché, puis prog rock au début des 70's. Enjoy.

The Masters Apprentices - Undecided

The Masters Apprentices - Buried & Dead

Belle Plaine, c'est le joli pseudo de Mélanie Hankewich, un pseudonyme emprunté à un petit village du Saskatchewan situé à quelques kilomètres de la capitale, Regina, qu'on évoquait déjà lundi dernier via le post consacré à Colter Wall. La Belle country-folk singueuse canadienne appartient d'ailleurs à cette même famille musicale d'artistes et de musiciens (Colter Wall, The Death South,..) qui collaborent régulièrement et revivifient l'Americana en l'adaptant aux thèmes et préoccupations de leur génération, sans pour autant rejeter la tradition. Trois albums à son actif depuis 2012, dont son tout dernier Malice, Mercy, Grief and Wrath (2018) dont j'ai extrait la première piste, plus une vidéo en live avec Blake Berglund (autre émérite musicien local) histoire de souligner le bon goût de la dame - Quiconque reprend avec ce genre de talent le fabuleux Mercury Blues de David Lindley mérite tout l'attention de RKT!

Belle Plaine - Laila Sady Johnson Wasn't Beaten By No Train

Belle Plaine & Blake Berglund - Mercury Blues

Real Kewl Country Folk & Gothic Americana tout droit sorti du Canada, plus précisément de Swift Current, Saskatchewan - le simple fait de taper le nom de cette ville et de cette province m'emporte direct dans mon Amérique du Nord fantasmée.. - le jeune Colter Wall et sa voix hors d'âge nous transportent, à tous les sens du terme, et le paysage mental qu'il crée à travers ses lyrics n'est pas sans évoquer celui de The Dead South, ses voisins de Regina, dans la même province, qui collaborèrent d'ailleurs avec lui sur Imaginary Appalachia, son premier EP sept-titres de 2015. Trois albums ont suivi depuis, son self-titled debut en 2017, Songs Of The Plains en 2018 et le dernier en date, Western Swing & Waltzes And Other Punchy Songs, paru en 2020. Sleeping On The Blacktop est probablement son titre le plus connu, ayant bénéficié de la caisse de résonnance "soundtrack de film / série télé", notamment via Hell Or High Water, l'excellent néo-noir western écrit par Taylor Sheridan (Sicario, Wind River,..) et rebaptisé Comancheria en France, ou encore les séries Yellowstone et, tout récemment, The Peripheral. Mais tout le reste de son catalogue vaut largement le détour!

Colter Wall - Sleeping On The Blacktop

Colter Wall - Evangelina (Hoyt Axton Cover)

Exhumé il y a peu grâce à Jordan Peele via la b.o. de Nope, son dernier (et excellent) long-métrage, ce petit bijou psyché-folk-blues hi-energy fut en 1970 le premier single ainsi que l'opening track du premier album d'Exuma, a.k.a. Tony McKay, auteur, compositeur et musicien né aux Bahamas en 1942 qui immigra ensuite aux USA, où il fit l'essentiel de sa carrière, après s'être réinventé en Obeah Man - le 'musical doctor' qui aide et guéri grâce aux bienfaits de sa musique. Pas mal, non?

Exuma - The Obeah Man

Originaire de la Bay Area, Amy Darling réside désormais à Nashville, mais une partie de l'ADN post summer of love de la baie de San Francisco transparaît encore dans les quelques pistes que la miss et son backing-band ont laché sur le net: de la pop solaire late-70's parfois tentée par la disco, mais avec une colonne vetébrale glam boogie suffisamment affirmée pour que l'étiquette 'rock'n'roll woman' ne soit pas usurpée. Derrière sa persona d'electric cowgirl, Amy Darling affûte ses éperons, et ce tout récent (il est paru il y a deux ou trois semaines) Nashville Nights est suffisamment abouti et accrocheur pour qu'on ait envie de garder une oreille (et un oeil..) sur la dame.. Enjoy.

Amy Darling - Lip Service

Los Angeles, 1983. The Plimsouls sortent leur second album, Everywhere At Once, après un premier - et déjà excellent - self-titled lp paru deux ans plus tôt. Et là, paf, le choc! un album parfait de pure power pop, comme peut l'être le premier long-jeu du Paul Collins' Beat, pas un seul titre à jeter, et au milieu de toutes ces pistes aussi fabuleuses les une que les autres, des chefs d'oeuvre absolus, tel ce désormais classique A Million Miles Away, ou ce Play The Breaks gonflé de dopamine, ou ce magnifiquement mélancholique Oldest Story In The World. Belle triplette pour commencer la semaine ,non?

The Plimsouls - A Million Miles Away

The Plimsouls - photo Robert Matheu

The Plimsouls - Play The Breaks

The Plimsouls - Oldest Story In The world

1990. Boom, New Rose Records balance quasiment à ma porte le second album des Gories, from Detroit, just hot off the press, it's going to jump on you baby, and stay in your dress! Le choc du trip blues punk lo-fi déglingué mais classieux du power trio monté par Mick Collins, Dan Kroha, et Peggy O'Neill en 1986 ne s'est jamais atténué, et c'est toujours le même frisson qui me parcoure quand je pose le stylet sur le sillon.. Fire In The Hole!

The Gories - Nytroclycerine

Last week, le Wall Of Death des Hellcats démarrait la semaine RKT la poignée dans le coin. Cette semaine, on retrouve Lorette Velvette en solo, avec Come On Over, un extrait de son troisième album, Lost Part of Me (1997), et Eager Boy, paru quatre ans plus tôt sur son premier lp, White Birds. L'occasion de se replonger dans la discographie singulière de celle qu'on découvrit tout d'abord comme muse de Tav Falco avant de la retrouver en fearless leadeuse d'une bande de chattes de l'enfer, Les Hellcats donc, l'un des nombreux combos auquels elle a participé ou contribue encore, au chant et / ou à la gratte, de Alluring Strange au Kropotkins - un collectif qui a compté un temps dans ses rangs une certaine Moe Tucker..

En 2019 est sorti en France à l'initiative du label niçois Mono-Tone Records un très bon lp vinyle, compilation de certains de ses originaux et reprises les plus emblématiques, sous le titre Don't Crowd Your Mind. Belle introduction à l'univers musical de la Lorette, 100% Real Kew Trash-Approved!

Lorette Velvette - Come On Over

Lorette Velvette - Eager Boy

The Bostweeds, juste cinq titres enregistrés et trois singles au compteur entre 1965 et 1966, mais le dernier effort de ce quartet de Los Angeles lui a assuré une pérennité inoxydable et un statut culte chez les amateurs du cinéma d'Exploitation en général, et chez les fans de Russ Meyer en particulier, grâce à Faster Pussycat, Kill! Kill!. Un titre donc, mais surtout un film qui est désormais reconnu à la fois comme un pur bijou cinématographique - et pas seulement par les bosomaniacs avertis - et comme un manifeste féministe (si, si) certes tordu et probablement involontaire, mais néanmoins réel: Meyer fut sûrement l'un des premiers à filmer des héroïnes non seulement badass à mort mais aussi maîtresses de leur destinées, complètement délivrées de toute domination masculine, avec en particulier, une Tura Satana trouvant le rôle de sa vie dans le personnage de Varla, étonnante queen bitch dont les prouesses de karatéka killer n'ont d'égales que la cruauté et l'immoralité la plus radicale - et la plus jouissive, bien sûr. Pas étonnant qu'un paquet de réalisateurs - de John Waters à Bill Landis - revendiquent ce joyeux jeu de massacre sexy qu'est Faster Pussycat comme une influence majeure!

The Bostweeds - Faster Pussycat!

Quant aux Bostweeds, il serait dommage de les réduire à ce seul titre, aussi culte soit-il. A l'écoute, par exemple, de Little Bad News, la b-side de leur premier single, on se rend vite compte que le combo avait du potentiel, et aurait pu aller nettement plus loin..

The Bostweeds - Little Bad News

On est fin 1976, à San Francisco. Les deux frangins Kinman, Chip et Tony, s'investissent dans la scène punk naissante et montent The Dils. Leurs deux premiers singles, Class War et surtout I Hate The Rich - killer punk classic instantané - tous les deux enregistrés et parus en '77, donnent le ton (à gauche toute!), ce qui leur vaut un temps le surnom de California's The Clash. Mais sous la rage de red rockers les mélodies bouillonnent toujours, et leur troisième et dernier 7" (un double-single, en fait, intitulé Made In Canada), sorti en 1980 avant le split, marque nettement le virage vers ce qu'on appelle vite le cowpunk, cette histoire d'amour pas si contre-nature que ça entre la country musique tendance outlaw et cette nouvelle explosion rock'n'roll - "louder, faster, shorter" - qu'est le punk des origines. Les aspirations pop sont tout aussi perceptibles, et les "Everly Brothers du punk" (autre surnom très révélateur) remonteront un an plus tard un nouveau gang avec Alejandro Escovedo, Rank & File, après relocalisation à Austin, Texas. Autre excellent combo, un peu trop vite oublié..

The Dils - Sound of the rain

Rank & File - Sound of the rain

GA-20 joue le Chicago Blues comme si les trois membres du groupe avaient passé plusieurs nuits blanches à discuter et à  jammer avec Hound Dog Taylor - C'est basique (deux guitares, un drumkit, et une voix qui snarle..), âpre, près de l'os, lean & mean, tout sauf pépère et chiant. C'est en tous cas l'impression qu'on avait eu après l'excellent gig du trio de Boston, Mass., au Roots & Roses à Lessines en mai dernier: avec le combo monté par Matthew Stubbs et Pat Faherty en 2018, ça pulse, ça mord et ça rock'n'roll! L'essence même de cette forme musicale qu'on adore au RKT Headquarters, donc.. et ce qui est kewl c'est que GA-20 repasse par chez nous le 25 novembre prochain, à La Source, à Roncq, dans le cadre du festival Jazz En Nord. En attendant, pour patienter, un original, Naggin' On My Mind - leur premier single et la piste qui ouvre leur premier album (Lonely Soul, 2019), plus une badass cover de Hound Dog Taylor, tirée de leur second lp hommage au maître. Enjoy.

 GA-20 - She's Gone

GA-20 - Naggin' On My Mind