Avant la Ford V8 1932, les hot-rodders s'attaquaient depuis bien longtemps déjà aux centaines de milliers de Ford T et de Ford A 4-cylindres d'occasion qui s'échangeaient contre une poignée de dollars sur tout le territoire américain. Avant même la popularisation du terme même de "hot-rod", des tas de gamins s'amusaient à désosser et dépouiller ces vieilles Fords de toute la ferraille pas indispensable pour aller, le plus vite possible, d'un point A à un point B, et inventaient de facto toute une culture automobile populaire et rock'n'roll, avec l'argot qui allait avec: gow jobs, souped-up jalopies, hot-rods, peu importe le terme exact, la culture du hot-rodding traditionnel est encore bien vivante dans ces multiples expressions et interprétations! Deux beaux exemples étaient présents à Béthune Rétro, deux caisses de Ford Model A 1930-1931 traitées early hot-rodding, avec leur hauteur encore 'normale' ou pas, et leur 4-bangers probablement d'origine mais optimisés à la place du V8 qu'on s'attend toujours à voir.. Sedan Delivery ou Tudor, les deux sont vraiment très kewl!!!

Une vision rare et complètement décalée dans nos rues, ce splendide et spectaculaire pickup Chevrolet "square-body" (le sobriquet donné aux chevy pickups 1973-1987), posait fièrement au coin d'une rue ce samedi à Béthune. "Caisse carrée", c'est le moindre que l'on puisse dire, tant les lignes de ce K-10 sont taillées au hachoir, des arrêtes saillantes du massif capot aux passages de roues avants et arrières - une impression renforcée par la custom-grille toute en lignes horizontales remplaçant la calandre egg-crate d'origine, par la carrosserie short-bed (benne courte, dont les proportions s'accordent esthétiquement mieux à celles de la cabine) et par le fait bien sûr que ce workhorse soit maintenant perché à des hauteurs déraisonnables, juste pour le fun, grâce à un kit de rehausse de suspensions et à un très beau set de jantes larges chromées enrobées d'énormes gommards off-road! Le genre d'engin qui me faisait rêver quand j'étais gosse et que je dévorais les pages d'Autoverte et d'Autoloisirs consacrées à la culture automobile U.S. sous toutes ces formes - je me souviens en particulier d'un article dévoilant exactement le même modèle (génération 1973-1980), avec un traitement identique, tout simple, sans phares additionnels et sans arceau de sécurité dans la benne ni pushbar devant la calandre, qui m'avait beaucoup impressionné à l'époque.. C'est réconfortant de se dire qu'il y a encore des amateurs assez barrés aujourd'hui pour se monter ce genre de projets!

Shootée en début de soirée à l'ombre de l'église Saint Vaast, cette jolie Baby Bird (L'un des surnoms de la Ford Thunderbird de la première génération, 1955 à 1957), méritait qu'on lui tourne autour: état exceptionnel, peinture impec' (codée "Diamond Blue" chez Ford en 1956) et bien entendue cette silhouette à la fois extrêmement élégante et très fluide, sans fioritures, avec juste ce qu'il faut de touches de chrome pour souligner qu'on à bien affaire à une américaine des fifties. On croise moins souvent en meeting des "Early Birds" de ce millésime que les T-Birds des trois générations suivantes, et pouvoir détailler à loisir cette success story de la Ford Motor Company (même non équippée de l'emblématique continental kit introduit cette année-là) est toujours un pur bonheur. On imagine sans peine le plaisir que doit prendre son/sa propriétaire à cruiser dans cette belle personal luxury car au son du V8 Y-block de 292 ou 312 cu in..

Symbol séminal du Hot-Rodding depuis quasiment les débuts du mouvement outre-atlantique il y a un siècle, la Ford 1932 représente à la fois le saint graal du hot-roddeur accro à la tôle vintage et le terrain de jeu favori du fabricator désireux de (se) tester sur cette base mythique. Avec ses ailes et tout son accastillage d'origine, ou fenderless, dépouillé et accessoirisé avec des pièces period-correct, traité traditionnel fifties ou sixties, ou street rod façon années '80/'90, sorties des usines de Dearborn ou d'Asnières-Sur-Seine, ou repros fibre-de-verre/acier modernes, peinture qui pète ou back in black, les roadsters, coupés trois-portes et autres variantes de carrosserie du mythique modèle Ford B ou Model 18 V8 continuent à inspirer les dingues de cette année-modèle, comme on pouvait le constater place Foch, entre deux averses!

Badassittude au carré avec ce duo de Dodges Chargers exposées à quelques dizaines de mètres l'une de l'autre, rue Sadi Carnot, samedi dernier lors de Béthune Rétro. Trois ans seulement séparent ces deux magnifiques Mopars, mais le style a considérablement évolué, sans que ce soit d'ailleurs très facile de préférer la première (la '69 Road & Track grise) ou la seconde (la Magnum 400 rouge de 1972). Dans les deux cas, on a affaire à de l'artillerie lourde côté watts, avec au minimum un V8 383 cubic inches, ou alors le 440 Magnum, voire un méchant Hemi sous le capot pour la '69, et en '72, un 400 cubic inches à la place du 383, et à nouveau le 440 Magnum, en plus des "petits" 318 et 340 de base. Les lignes classiques de la '69 me font toujours craquer, surtout avec la fameuse bumble bee stripe noire et sont gros sigle R/T qui fait le tour du coffre par les ailes, et le fuselage look de la '72 produit toujours autant d'effet! Un petit détail que j'adore: la plaque constructeur Chrysler France au bord du compartiment moteur de la '72, qui indique une voiture vendue neuve dans l'hexagone à l'époque!

Splendide 'boîte à chaussures' que cette belle Ford Sedan 1950 quatre-portes traitée mild-kustom traditionnel (déchromage léger et suspensions sur airbags, quelques autres modifs légères et subtiles, et une peinture qui claque). On comprend bien, en observant les lignes tendues du profil, l'origine du surnom donné à la Ford 1949-51, qui devait apparaître bien carrée - et donc très moderne - aux yeux des acheteurs avides de nouveautés automobiles à la fin de la seconde guerre mondiale, surtout comparée aux rondouillardes Chevies et Plymouths de la concurrence.. - La ligne Ponton (ailes complétement intégrées à la carrosserie, capot et coffre nettement plus plats, flancs lisses, etc. - allaient relancer la marque Ford et lui permettre de repasser devant Chevrolet à la fin des 40's.

J'apprécie de plus en plus les lignes et le look des Pontiacs des early fifties, en particulier les coupés cousins des Chevrolets Styleline des mêmes années: elles aussi toutes en rondeurs alléchantes et pourtant très dynamiques, les Pontiacs sont, contrairement aux modestes chevies, bien dotées en accessoires chromés et "trucs" stylistiques qui accrochent autant le regard que les rayons du soleil, même lorsqu'il perce fugitivement entre deux gros nuages menaçants, comme c'était le cas ce samedi à Béthune avec ce superbe coupé Chieftain DeLuxe Eight 1951 garé place du 73ème. Un modèle selon moi aussi sexy que le coupé Catalina hardtop du même millésime, avec outre les accessoires aftermaket typiques (casquette de pare-brise, bumper guards, phares directionnels façon appleton, etc.), les inévitables silver streaks et la mascotte tête d'indien, quelques discrètes touches custom histoire de se détacher un peu plus du lot, tel ces paupières de phares, ce discret pinstriping au bout du museau, ou ces enjoliveurs "spinner" de Dodge Lancer 1957 customisés. Love it!

Superbe dix-neuvième édition que ce Béthune Rétro '21 - malgré une météo chaotique ce samedi - mais quel plaisir de retrouver nos marques pendant cet évènement unique: des car shows et des concerts dans tout le centre ville, pendant tout un (long) weekend, et tout cela entièrement gratuit! Pas mal de caisses inédites aussi, et pour la première fois à ma connaissance, une délégation suisse en plus des normands, belges, luxembourgeois et allemands également présents. Je détaille mes photos et les caisses qui ont accroché mon objectif dans les jours et semaines qui viennent, mais en attendant, voici un premier aperçu de ce qu'on pouvait croiser à Béthune ce weekend. Stay Tooned!!

Dans une semaine commence officiellement la nouvelle édition de ce chouette festival rockabilly et fifties lifestyle. Un festival toujours gratuit, au coeur de la ville, réparti sur différents sites autour de la grand place. Des nouveautés cette année, mais ce qui nous intéresse le plus, c'est le déplacement du car show pré-'65 (qui fêtera d'ailleurs ses quinze ans à l'occasion!) organisé par Hot-Rod.be, de la place du 73ème, certe centrale mais devenue vraiment exiguë, à la place Foch, nettement plus vaste et adaptée à un large déploiement de custom-cars, de hot-rods et de classiques. Be there or be [  ] !!

.. retrouvées au fond d'un disque dur, quelques clichés datant de 2019 plus ou moins réussis, qui méritent peut-être une deuxième chance. Au minimum, ça console un peu de l'absence de meetings (et de concerts, et de sorties en général..) depuis trop longtemps, non? Enjoy.

Bon, ici aux Real Kewl Trash Headquarters c'est surtout sur les américaines des bonnes années qu'on fantasme depuis des lustres, mais les pimpantes p'tites françaises on aime bien aussi, surtout sous le soleil estival de Béthune, et surtout quand on tombe sur des restaurations aux petits oignons, comme c'était le cas pour ces Simca Ariane 4, Renault Frégate Transfluide, Renault Caravelle et Citroën DS croisées un peu partout en ville en Août dernier!

Deux Mercuries des sixties, pour changer, et des photos prises dans des circonstances tout à fait différentes. La première, une Meteor 600 2-door Hardtop de 1961, je l'ai croisée cet été à Savannah, à un ou deux blocs au sud du National Historic Landmark district et du parc Forsyth. au coeur de cette magnifique ville à l'architecture si typiquement sudiste. Cette full-size entrée de gamme de chez Mercury avait été vendue à l'époque comme un modèle économique, et effectivement elle ne brillait pas par sa débauche d'accessoires et de bidules chromés. Mais dans cette petite rue, entre ces maisons en bois au couleurs pastels et à l'ombre des incontournables chênes verts couvert de mousse espagnole, cette bonne grosse Meteor dans son jus, avec ses pocs, ses chromes un peu fatigués, sa peinture patinée et ses quelques touches de rouille, dégageait quelque chose de poignant et avait un charme fou. 

Un feeling bien différent de celui de la fameuse Monterey mild-custom française, reine des meetings européens depuis déjà quelques années, qu'on avait déjà eu l'occasion de croiser auparavant à Béthune Rétro mais que je n'avais jusque cet été jamais réussi à "faire rentrer" en entier dans mon objectif pourtant grand-angle! J'ai donc profité du relativement peu de monde qu'il y avait samedi matin pour la shooter en long, en très long et en travers, et j'ai pu à loisir détaillé les lignes tendues et les arêtes saillantes de ce beau coupé méconnu par chez nous, mises en valeur par ce kewl traitement kustom traditionnel (déchromage partiel, shaving des poignées de portes, peinture pétante et lowering conséquent, sans oublier les chrome-reverse wheels et les pneus à flancs blancs). La base date de 1964, et la finition Monterey était cette année-là également l'entrée de gamme de la marque, juste sous les Montclair et Park Lane. Une belle caisse, avec une caractéristique esthétique bien spécifique: sa Breezeaway Window, vitre arrière à l'inclinaison inversée, qui permet cette dynamique et originale ligne de fuite au niveau de l'arrière du pavillon, le tout dynamisant visuellement le profil de la voiture.. Et rendant ce beau leadsled parisien encore plus impressionnant, même à l'arrêt.

Deux belles machines de rue à Béthune Rétro l'année dernière, une Chevelle '70 en version stock (à part les jantes aftermarket), rally stripes et rare capot cowl induction, et une Charger 3rd Generation (1971-1974) au stance encore plus agressif dont le splendide custom paintjob rouge profond accrochait le moindre rayon de soleil.. Chouettes engins!

Bon, honnêtement, ces deux dernières années, pour x raisons, je n'ai pas fait beaucoup de meetings auto/moto, à part les incontournables de Tournai et de Béthune, et en même temps je me suis rendu compte en fouillant mes disques durs que j'avais encore des tonnes de photos dignes d'intérêt (enfin je pense) et de posts à moitié finis en attente de publication. Donc, après une intense discussion unilatérale avec moi-même, j'ai décidé de finir les posts en question, et de les publier dès que possible, histoire de rafraîchir la catchphrase - Real Kewl Trash Rock'n'Roll On Wheels - du blog. Ok, le rythme de publication sera aléatoire, hein, mais promis je vais faire un effort!

On commence par cette fantasmabuleuse Caddy '58, un beau Coupe De Ville déjà photographié à Béthune Rétro en 2017 en fin d'aprèm, dans l'étroit canyon de la rue des Treilles - luminosité limitée, du coup - mais que j'avais recroisé lors de la dernière édition, rutilante sous le chaud soleil d'Août, en plein milieu de la place Lamartine. Behold the beauty of the classic Caddy.

Et de beaux engins, en plus! du hot rod traditionnel au street rod traité avec goût (bel exemplaire que ce Fordor Ford '34 britannique), en passant par des rat rods bien affutés et agressifs, heureusement plus proches de l'esprit rat d'origine que du n'importe quoi moche et indigeste de ces dernières années..