Prenez la caisse B-Body plus légère d'une Le Sabre d'entrée de gamme et droppez dans le compartiment moteur le gros V8 Nailhead 6,6 litres d'une Electra haut-de-gamme et vous obtenez une luxueuse bombinette "invincible", Invicta en latin de Detroit, un "hot rod pour banquier" encore bien ancré dans la fin des 50's avec ses chromes massifs et ses ailerons Delta parés au décollage. Ce beau coupé Buick 1960 m'a fait de l'oeil pendant tout l'après-midi.. Yummy.

Bien loin du coupé Custom Catalina, haut-de-gamme flashy et bardé de chromes, ce prosaïque et besogneux Pontiac Business Coupe de 1951, originellement destiné aux représentants de commerce qui ne pouvaient tout de même pas se résoudre à opter pour une Chevy bas-de-gamme, n'en a pas moins aujourd'hui un charme fou, même strictement d'origine niveau carrosserie, et peut-être à cause de ce dépouillement associé à une discrète teinte beige qui fait ressortir les belles jantes tôle d'origine peintes en rouge, sans oublier le rake prononcé qui le rappoche du sol et lui donne un petit côté sleeper bien venu. J'ignore tout de la motorisation actuelle de cette belle toute en rondeurs, mais l'intérieur discrètement modernisé (barre accueillant autoradio et aération récents sous le magnifique tableau de bord, et banquette revue et corrigée) pourrait suggérer une chaîne cinématique plus vigoureuse que l'antique huit-en-ligne qui équipait la Pontiac à l'époque..

Chaleur, soleil, rock'n'roll et caisses d'enfer.. chouette seizième édition ce weekend du Tournai Custom Meeting International, ce gros meeting qui ouvre, avec quelques autres, la saison des shows statiques outdoors orientés américaines, rods et customs. Et il avait de quoi s'éclater les pupilles cet après-midi, si on se donnait la peine de se balader sur l'esplanade et autour du chapiteau central jusqu'au parking visiteurs: pony-cars et machines de rue, grosses fulll-sises seventies et muscle-cars affutées, fifties immaculées et pickups bien patinés, et quelques rods truffés de détails bien cool autour desquels on pouvait tourner pendant des heures.

Une petite sélection à chaud ce soir, en attendant de détailler dans les jours qui viennent les engins qui m'ont le plus taper dans l'oeil!

Impossible de résumer en quelques mots l'incroyable parcours de Johnny Otis, qui vécut au moins dix vies bien remplies entre l'année de sa naissance, 1921, à Vallejo, Californie, et son décés dans sa 91ème année. Musicien, batteur, chanteur, producteur, découvreur de talents, créateur de labels, pasteur (!), dee-jay, animateur télé, il a tout fait, traversé les décennies et contribué à modeler le meilleur du swing, du rhythm'nblues et du rock'n'roll tout en cotoyant la crème de la crème. Un autre p'tit plaisir sautillant (après le California Women de Hoyt Axton de mardi dernier - je suis dans un trip basse-cour r'n'r en ce moment) avec ce single de 1958, maintes fois repris depuis.

Si ça ne vous fait pas danser le watusi en poussant des Hey!-Hey!Whooooooooooo!!!! autour de la table du p'tit déj / machine à café / photocopieuse ce mardi matin c'est que vous êtes déjà mort ou encore trop jeune et trop con. 1959. les (vrais) brothers O'Kelly, Ronald et Rudolph Isley, gospel/doowop-powered rock'n' roll whap-a-dang. A lil' bit louder now? Yeah!!Yehyehyeh-Yeah!!!!

Une légende.. injustement oubliée. Jewel Brown fut l'une des plus marquantes vocalistes de son époque, dès ses débuts au sein du All Stars band de Louis Armstrong, et si son nom est beaucoup moins connu aujourd'hui que ceux de ses contemporaines, pour cause de carrière interrompue très tôt (au début des 70's) pour raisons familiales, ses qualités de bluesy jazz singer sont désormais célébrées. Malgré de gros soucis de santé, Jewel Brown, née à Houston en 1937, a repris les chemins des studios ces dernières années, enregistrant notamment le très tonique Roller Coaster Boogie avec les japonais de Bloodest Saxophone et un très bon joint effort avec une autre légende locale de Houston, le guitariste de blues Milton Hopkins. Jump, jive and enjoy.

Milton Hopkins & Jewel Brown - Jerry

Chouette gig des madrilènes hier soir à Roubaix pendant le RVW#6, à base de rock'n'roll bien chaloupé et de good feeling typiquement ibérique. Un set carré et un plaisir de jouer communicatif, manquent juste quelques compos un peu plus saillantes et mémorables pour passer au stade supérieur, mais le fond est goûtu!

Le weekend se termine dans quelques heures mais il y a encore de quoi faire et des concerts jusqu'à la fin de l'aprèm. Un bon moyen d'oublier le blues du dimanche soir..

Undivided Heart & Soul (joli titre!), le troisième et nouveau longplay de Jonathan David McPherson, vient de paraître sur New West Records, et on prie quotidiennement Elvis, Jackie, Fats et Chuck pour un euro tour en 2018. En attendant, petit retour en vidéo sur l'album précedent, Let The Good Times Roll. Enjoy The Swing and Start Shimmying!

Quelques Tri-Five ont pointé le bout de leurs hood rockets pendant le weekend, dont plusieurs coupés et cabriolets '57. Ce Hard-Top Coupe série Bel Air de toute beauté domicilié dans le Pas-de-Calais était, en outre, à vendre pour environ 39.000 Euros...

Pas mal de belles et rares Cads des late-fifties sur le meeting ce samedi, et évidemment j'ai craqué sur ce sublime coupé 1959 à 95% d'origine. Tail Fins Rule!

L'autre jour je me baladais sur le forum The H.A.M.B., et en lisant les posts consacrés à un pickup Chevy topchoppé dans les 50's je tombe sur la couverture de Car Craft Magazine de mai 1954. Outre le Chevy en question, un titre, "How to customize your MG", et une photo attirent mon regard, et là je me rappelle que j'ai aussi shooté un beau petit roadster T-Type à Béthune, aperçu par hasard planté tout seul au milieu du parking d'une superette à quelques dizaines de mètres du meeting..

Une bien jolie MG TD 1950-1953, dernière génération donc, et ultime évolution d'une chouette série de petites sportscars à la fois basiques, agiles, véloces et sexys. Le genre d'imports qui ne pouvaient qu'intéresser une frange non-négligeable des hot-rodders de l'époque, toujours à l'affût de caisses pas chères (une fois passées dans le marché de l'occasion), faciles à modifier, et bien sûr nettement plus exotiques et groovy que les sedans made in U.S.A. Si on creuse un peu sur le net, on trouve vite une Triumph TR3, une Austin-Healey, ou une Jag hot-roddée au grand dam des puristes du boulon d'origine, mixant style British et bon gros V8 américain, pour un résultat gonflé, bien fun, et somme toute très logique.. Carroll Shelby ne s'y était pas trompé, d'ailleurs, en droppant en '62 le small block Ford 289 - future motorisation de la Mustang - dans le chassis tubulaire de l'AC-Ace, un roadster anglais en bout de course, qui allait dérechef se métamorphoser en bouffeuse de Corvettes sous le nom d'AC Cobra..

Mais revenons à notre Midget.. Un modèle revisité par MG spécifiquement pour le marché US, ou la plupart des 30000 exemplaires produits se sont vendus au début des 50's. Propulsé par un petit 4-cylindres d'1,3 litres, ouvert aux éléments comme tout bon open 2-seater qui se respecte, ultrabasique mais élégant et plein de charme, c'est vraiment l'archétype du roadster anglais dans toute sa splendeur.. Jolly good!

Ben oui, il y avait le contingent régulier de pickups Chevrolet, dont un bien slammé 3100 "bull nose" de '54, un fingerlickin' good AK Series des mid-forties à la patine soigneusement travaillée, et un seul et unique - mais imposant - Ford F-100 '59 StyleSide à benne courte, tout simple et très cool, avec sa teinte noire, ses ridelles et ses steelies rouges. De bien beaux workhorses repartis pour une nouvelle vie!

grande

Bon, moi je suis accro aux ailerons pointus des Cadillacs '59, et j'ai été gâté à B.R. cette année, car il y avait en ville au moins quatre caddies issues de ce millésime, dispersées entre les places et les parkings extérieurs. Et, ça tombait bien, car, outre le magnifique et bien connu dans la région cabrio rose tribute à Elvis (et à Marilyn, et à la panthère rose), ily avait aussi trois exemplaires de cad' avec mon type de carrosserie favori: le Coupe DeVille, splendide coupé hardtop aux lignes fluides et tendues, harmonieusement associées à une face avant carnassière et à cette fameuse paire d'ailerons titanesques. Grandiose..

Il y a  toujours pas mal de Cadillacs des 50's à Béthune Rétro, et cette année on pouvait détailler à loisir ce magnifique Coupe De Ville 1958 en livrée saumon et toit blanc (ou "Tahitian Coral" et "Alpine White" au catalogue d'époque). Belle bête!

Un "COE", c'est un "Cab Over Engine" autrement dit un camion avec cabine avancée au dessus du moteur, par opposition à la conception traditionnelle des trucks standards ou la cabine est positionnée derrière le moteur, sur le chassis. Appliqué, de 1947 à 1954, à l'Advanced Design des cabines d'utilitaires Chevrolet communes aux pickups et aux trucks de la marque, ce principe, d'abord pragmatique - il fallait pouvoir faire circuler des camions légers à chassis plus courts dans les rues des centres-villes -  a engendré ce drôle d'engin, déjà complètement disproportionné d'origine, et qui avec sa fausse patine et son traitement kustom poséparterre, arbore maintenant un look cartonnesque de pickup souffrant d'aérophagie, encore renforcé par le décallage visuelle entre l'énorme cabine rondouillarde et la plateforme arrière juste agrémentée de quelques planches latérales. Rigolo et décalé, le genre de caisses qu'on aimerait croiser plus souvent sur nos départementales!