Deux extraits des deux premiers albums de Peter Case, quand l'ex-rock'n'roller, chanteur, compositeur et guitariste des Breakaways, des Nerves et des Plimsouls - groupes vénérés autour de la planète par nombres de rockers et power pop addicts - se réinventait, avec candeur et simplicité, en folkrock troubadour solaire et libéré. J'aime bien la saveur cajun de Travellin' Light, tiré de The Man With The Blue Post-Modern Fragmented Neo-Traditionalist Guitar (1989) et l'invitation à s'enfoncer dans les bois (pour ne plus jamais revenir..) issue de son premier lp solo, en 1986. Wanna come wih me?

Peter Case - Travellin' Light

Peter Case - Walk In The Woods

Back to 1984 tout d'abord, via deux pistes tirées de The Fabulous Sounds Of The Pacific Northwest, remarquable premier album d'un groupe de jeunes hirsutes, iconoclastes et rock'n'roll, qui avaient choisi au début des 80's, à Seattle, de monter un combo qu'ils appeleraient The Young Fresh Fellows.. Manque de bol, la vague Grunge qui allait déferler depuis le Pacific Northwest sur le reste du monde les mois suivants allait aussi rendre le college-folk-rock'n'roll du gang de Scott MacCaughey et Kurt BLoch quasiment inaudible pour les masses, privant le groupe d'un potentiel succès populaire tout à fait à leur portée. Too bad, mais ça ne nous empêche pas de redécouvrir l'humour potache et le rock'n'roll classieux des 'Fellows, avec en bonus une excellente cover du Picture Book des Kinks qu'ils avaient gravé en '89 pour leur cinquième lp, This One Is For The Ladies. Enjoy.

The Young Fresh Fellows - Rock'n'Roll Pest Control

The Young Fresh Fellows Theme

The Young Fresh Fellows - Picture Book

Il y a un peu plus de dix ans sortait le troisième album solo de Justin Townes Earle, intitulé Harlem River Blues, et dont la piste éponyme allait connaître un beau succès. Un beau titre mélangeant folk et country, infusé dans le gospel, qui aujourd'hui encore nous met du baume au coeur quand c'est nécessaire - et qui nous aide à nous souvenir d'un songwriter inspiré trop vite disparu, digne héritier de son père et de sa figure tutélaire, Townes Van Zandt, à qui Steve Earle avait emprunté son second prénom. Enjoy.

Le grand et très regretté John Prine, et son fameux How Lucky, dans sa version originale de 1979 (sur son septième album, Pink Cadillac), et dans une version beaucoup plus récente en duo avec Kurt Vile, sur le tout nouveau mini-lp de ce dernier, Speed Sound, Lonely KV, sorti en version digitale il y a un mois. Enjoy, cry, and enjoy the cryin'

John Prine - How Lucky

Kurt Vile & John Prine - How Lucky

Connais pas grand' chose des enregistrements de Kevin Morby, mais ce long, lancinant et hypnotique Harlem River, extrait du premier lp éponyme - hommage à New York (sa ville d'adoption à l'époque) - de ce natif de Lubbock, Texas, s'est durablement incrusté au fond de mes esgourdes. Enjoy the trip.

Le bel hommage du natif de Natick, Massachusetts au groupe qui l'avait définitivement fait tombé dans la grande marmite du rock'n'roll, à la fin des sixties. Velvet Underground, titre aussi candide et sincère que son auteur, figure sur le quatrième album solo du Jojo, I,Jonathan, paru sur Rounder Rds en 1992. Enjoy.

Jonathan Richman - Velvet Underground

Reina Del Cid s'est fait connaître alors qu'encore étudiante elle postait, à l'occasion et depuis sa piaule, des vidéos you tube de reprises guitare-voix de classiques rock, folk & roots US, avant de monter un combo (éponyme) et de passer aux choses sérieuses (quatre albums à ce jour, le premier, Blueprints, Plans, sorti en 2012).

Du très bon matériel, et un début de carrière prometteur, mais sans jamais oublier de se faire tout simplement plaisir, en continuant par exemple d'uploader des vidéos du groupe reprenant en accoustique - ou juste avec le matos posé au milieu du salon - une piste chaque dimanche, depuis leur home base de Minneapolis, Minnesota, juste pour le fun, sans esbrouffe et avec un entrain communicatif, dans le seul but de partager un bon moment. Ca fait du bien de se poser avec eux le temps d'une cover décontractée - mais tight - d'un morceau qu'on pensait avoir oublié et qu'ils on la bonne idée de rafraîchir! Le big plus, c'est que les originaux signé par la demoiselle font tout autant leur petit effet, témoin ce Come Back Over - la piste qui avait fait décollé la jeune Reina, à l'époque - un titre tiré ici de leur dernier album en date, Morse Code, paru il y a quelques mois. Chill Out & Enjoy.

Reina Del Cid - Come Back Over

Pour faire suite au post d'hier, on reste à New Orleans avec l'un des autres combos auquel Sam Doores contribue, The Deslondes! Pure Americana fleurant bon le bayou et le back country louisianais, deux albums à leur actif à ce jour, leur self-titled debut en 2015 (dont est extrait ce The Real Deal) et Hurry Home en 2017. Enjoy.

Sorti en octobre dernier, They're Coming For Me est le neuvième album de Jake La Botz, ce singer/songwriter Chicagoen qui creuse son sillon roots et Americana depuis plus de vingt ans, en parallèle à sa carrière d'acteur (True Detective, Rambo, Animal Factory,..). Un beau mélange de folksongs, de heartfelt ballads et de blues plus rugueux qui donne envie de le (re)voir sur scène, et ça tombe bien, il est annoncé à Lessines le 6 mars prochain au C.C. René Magritte, une chouette petite salle propice à l'intimité.. Be there or be [ ].. et en attendant, enjoy la vidéo officielle de Hobo on a Passenger Train, extrait de Sunnyside (son précédent album, 2017), et ce kewlissime Johnnybag The Superglue tiré de son dernier lp.

Le nouvel album de Jeffrey Lewis, Bad Wiring, est un petit bijou - rien d'étonnant en soi, on a l'habitude! - mais la piste qui me réjouit par dessus tout, c'est ce pétillant et primesautier LPs, parfaite petite perle antifolkpopunk'n'roll au minimalisme accrocheur à souhait. Mais au delà du son, c'est le storytelling qui me réjouit à chaque écoute, cette histoire universelle (si, si, j'en connais partout, et j'en suis!) du type qui devient addict aux vinyles et ne se sent bien que quand il a laché quelques biffetons en échange d'un ou deux ou dix 33-tours.

La chute est bien entendu très ironique, J.L. annonçant le retour en grâce du CD, cet affreux et aujourd'hui complètement uncool support qui déborde des bacs des soldeurs et second-hand shops, mais dont le héraut new-yorkais prédit le retour en force dès que les jeunes fauchés, obsédés audiophages et autres dévoreurs de music se seront rendus compte que leur vinyles favoris commencent à atteindre des prix franchement déraisonnables, et qu'on les prend, comme d'habitude, pour des con-sommateurs décérébrés et hipstérisés tout juste bons à sortir leurs portefeuilles pour se donner l'impression d'être kewl! Bien vu, l'ami..

Ah oui, au fait, Jeffrey Lewis sera en concert à Lille le jeudi 27 février prochain à La Bulle Café (Maison Folie Moulins).. Pass da wurds..

Des fois tu te lamentes parce que tu trouves qu'aujourd'hui, tu as bien du mal à tomber sur un disque qui tient la route du début à la fin, et tu te consoles avec les deux ou trois ou quatre titres qui sortent du lot sur le lp d'un nouveau combo prometteur que tu as pourtant envie d'aimer en entier. Et puis, paf, comme ça d'un seul coup tu mets les mains sur un long-jeu qui ne comporte absolument aucun filler, dans lequel chaque titre fait mouche d'une manière ou d'une autre, et ou tout te touche, de la production à l'écriture, de la voix aux influences reventiquées - ou pas.

C'est le cas de ce Sauce Piquante, second album paru il y quelques semaines du franco-canadien Theo Lawrence, qui nous avait bien séduit sur scène en première partie de Gaspard Royant, au Poche à Béthune l'année dernière, et qui revient sans ses Hearts avec un album d'une efficacité et d'une maturité remarquable. Les influences (de Roy Orbison à Gene Clark, de Doug Sahm au Everly Brothers, du Tex Mex au country-folk à la musique cajun,..) affleurent sans jamais parasiter l'interprétation, et les compos sont d'une qualité impressionnante.

Un exemple via le Prairie Fire ci-dessous, et aussi ma piste favorite, ce Petit Coeur qui à chaque écoute me téléporte direct auprès de ma Jolee Blond', à Bayou Teche, au bord de l'Atchafalaya River! Magique.

Deux albums seulement - le premier paru en 1968, The Fantastic Expedition of Dillard & Clark, le second, Through The Morning, Through The Night, l'année suivante - ont suffit à garantir à cet éphémère combo californien monté par Gene Clark, l'ex-membre fondateur des Byrds et par le bluegrass banjo player Doug Dillard, le statut de groupe culte pour tous les amateurs de country folk et d'Americana. Il a quarante ans, j'avais flashé sur la fabuleuse pochette du premier lp, aujourd'hui je passe celui-ci en boucle depuis ce matin.. un parfait soundtrack pour le p'tit déj tardif pendant que le crachin tombe et que le ciel devient de plus en plus gris.

Après le split du groupe, Clark entamera une carrière solo, Dillard retournera dans le circuit roots/bluegrass, et le guitariste / bassiste Bernie Leadon ira rejoindre les Flying Burrito Brothers avant de co-fonder les Eagles.

Doug Dillard & Gene Clark

Gene Clark

Dillard & Clatk - Something's Wrong

Un bon souvenir de TV series.. la première saison de True Detective avait été un vrai choc en 2014. L'intrigue, l'atmosphère et le jeu habité des deux acteurs principaux, Matthew McConaughey et Woody Harrelson, avaient contribué à faire de cette anthologie, épisode après épisode, une mémorable série culte. On avait aussi été nombreux à craquer sur l'envoûtante opening song, signée The Handsome Family, une piste ultra-addictive de néo-folk/Americana gothique et hantée qui collait parfaitement au climat moîte, oppressant et délétère de cette poignante histoire de  chasse obsessive au tueur en série.

Mais on aurait tord de réduire le travail de ce duo mari & femme (Brett et Rennie Sparks) basé à Albuquerque, New Mexico, à ce seul titre emblématique, aussi fabuleux soit-il; la discographie de la Handsome Family est riche en titres de qualité, et en albums (une douzaine à ce jour) qui ont résisté à l'épreuve du temps - témoin ce chouette In the Air issu de leur album éponyme paru en 2000. Enjoy.

Le groupe sera à l'affiche de la prochaine édition du Roots & Roses Festival, le premier mai prochain à Lessines, et ça c'est très kewl!

En boucle ce matin depuis le petit déj', cette pépite alt-country folk signée Julie & Buddy Miller, couple peu prolifique en duo (seulement trois albums entre 2001 et ce tout dernier effort, Breakdown on 20th Ave. South, paru en juin dernier) mais dont les carrières respectives sont déjà plus que conséquentes. Enjoy.

Buddy & Julie Miller - I'm Gonna Make You Love Me

Un titre qui n'a pas pris une ride sur un album devenu un classique par un groupe encore aujourd'hui scandaleusement sous-estimé et oubié par chez nous.. The Long Ryders, from West Los Angeles, leur premier album Native Sons (Frontier Rds, 1984), et Still Get By..Enjoy.