Un trio de sorceress(es) qui va bien, même sans purple dress(es), L.A. Witch continue son p'tit bonhomme de chemin depuis ses débuts il y a un peu plus de dix ans dans la cité des Anges.. piqûre de rappel ce matin, à quelques jours d'Halloween, avec une double injection de psych-punk'n'roll sous influence X et Gun Club pour démarrer le weekend sous les meilleurs hospices: un extrait de leur premier lp, L.A Witch (2017),le très addictif Baby In Blue Jeans, couplé avec Heart of Darkness, tiré de leur EP-5 titres paru en 2018 et intitulé Octubre. Enjoy.

L.A. Witch - Heart Of Darkness

L.A. Witch - Baby In Blue Jeans

Un double extrait de Kingmaker, le somptueux dernier lp en date de Tami Neilson, avec tout d'abord Baby You're a Gun, qui rue avec douceur mais perspicacité dans les brancards du cult of domesticity patriarcal rance et étouffant qui survit encore et toujours aujourd'hui, et ensuite une deuxième décharge féministe plus directement percutante, straight into les roubignoles, avec Mama's Talkin'.. Non, la terre n'est pas plate, et une femme, c'est pas un paillasson, connard!

Tami Neilson - Mama's Talkin'

Me too, I'd rather be in California, voire n'importe ou entre le Wyoming et l'Utah, et le Colorado et le Nevada tant qu'à faire! Mais sous le soleil, hein, et avec de la route à tailler, au volant d'une American classic, une big fancy car des bonnes années, ma chérie by my side, the girl of my dreams, et The Main Grains dans l'auto-radio.. Le seul et unique mini-album du combo monté par Danny McCormack (The Wildhearts, The Yo-Yo's, The Dogs D'Amour, ..) à l'époque -  Don't Believe Everything You Think (2016, Twenty Stone Blatt Rds) - fonctionne super bien au volant! Timeless Rock'n'Roll indeed.. On s'arrête uniquement pour dépenser nos sous dans un  bar avec un bon jukebox, la prochaine roadside attraction dans le viseur, et on repart sur les chapeaux de roues? I say Yeah Yeah..

The Main Grains - I'd rather be in California

The Main Grains - Spend Your Money

Un plaisir simple du samedi matin, début de weekend: savourer l'instant, lorsque l'intelligence derrière la machine vous 'suggère' de passer quelques minutes avec Polly Jean, reprenant en 2004 et en live le Shake Your Hips de Slim Harpo et le Janet, Johhny and James de The Fall. Le bon goût, la classe, le style, Polly Jean Harvey, you're my queen.

P.J. Harvey - Shake Your Hips

P.J. Harvey - Janet, Johnny & James

Bon ben voilà. J'aurais vu une fois dans ma vie Bruce S. en live. 2h47 de show non-stop - réglé au millimètre, le show, mais à 73 balais Springsteen m'a bluffé : il est vraiment impressionnant et se donne à 200%, sans esbrouffe et avec un plaisir manifeste d'être encore capable de monter sur scène.. Hats off to you, Sir..

Ils viennent de Cardiff, Pays de Galles, on sorti leur premier album, Backhand Deals, en 2022, et réinvestissent la bubble-gum pop des mid-seventies à la Queen et consorts (avec une très légère touche de Redd Kross?), en mode hymnes singalong sautillants et ton volontiers ironique. Buzzard Buzzard Buzzard est leur nom et ce lp pourrait bien être l'album pop de l'été..

Buzzard Buzzard Buzzard - New Age Millenial Magic

Paru il y a quelques heures, le nouvel et troisième album de The Bo Derek's, solide trio rock'n'roll monté par des vétérans des scènes locales de Galice, rappelle à quel point la seconde langue du rock'n'roll est bien l'espagnol. Tous les titres de ce tout récent Porca Miseria (sur Family Spree Records, fier et indépendant label 100% r'n'r), soit 12 originaux et une cover (le seul titre en anglais) du Nutbush City Limits de Ike & Tina, démontrent l'intemporalité du genre et sa pertinence interculturelle - au delà du décalage linguistique - pour peu que les compos tiennent la route et que la conviction et l'énergie soient au rendez-vous. De la power pop au garage et au pubrock en passant par tout le reste du spectre, cet excellent lp emporte le morceau en cinq sec, et on se surprend vite à brailler les paroles en yaourt, à défaut d'avoir poursuivi la LV2 Espagnol après le lycée.. Well done, caballeros!

The Bo Derek's - Atrapado en el Garage

The Bo Derek's - Cool Cool Baby

Commencer le weekend avec une kewl vintage version de Louie Louie, ça ne peut faire que du bien.. Direction la Belgique cette fois-ci, on est à Brugge en 1964, et cette fantastiquement addictive cover du titre iconique de Richard Berry par Joske Harry's et les King Creoles rivalise aisément en termes de coolitude absolue avec celles de Rockin' Robin Roberts & The Fabulous Wailers, des Kingsmen, Sonics et Paul Rever & The Raiders. Geniet!

Joske Harry's met het orkest The King Creoles - Louie Louie

"Classicisme décomplexé".. s'il y a une expression qui pourrait définir le style - et l'évolution - du trio parisien, ce serait celle-là.. Depuis ses débuts, The Howlin'Jaws cultivent un talent singulier. Celui de repartir des bases les plus classiques et les plus codifiées - le rockabilly hier, la pop british ou californienne des mid-sixties aujourd'hui - et de les déconstruire/reconstruire en y injectant tout l'amour et l'authentique passion dont ils sont capables, dans une version dépolluée de toute hype et frime malvenues. De l'artisanat - au sens le plus noble du terme - de très grande qualité, débarrassé de la stupide injonction à 'faire moderne', et dont la modestie se marie parfaitement avec l'excellence de l'exécution. Testez ce Lost Song, en guise de mise en bouche avant la sortie de Half Asleep Half Awake, leur nouveau long-jeu à paraître le 29 septembre prochain: oui, bien sûr, "ça sonne comme du ...", mais ça creuse très rapidement son trou entre vos deux esgourdes, avec un arrière-goût de "vas-y mon gars remet le stylet au début du sillon!" dès la fin de la première écoute - assez révélateur, non?

Le groupe sera à Lille à l'Aéronef le 10 octobre prochain - une nouvelle occasion de savourer le très kewl brand of rock'n'roll du combo, après leur passage à Lessines en mai dernier.

The Howlin' Jaws - Lost Songs

I wish it was 1965 again, juste pour écouter en boucle ce seul et unique single des Rumors, éphémère et typique garage band formé tout juste deux ans plus tôt à Los Angeles et vite disparu par la suite, tout comme le label local (Gemcor) sur lequel leur 45-tours était sorti. Au final, une paire de pistes enregistrées pour la beauté du geste, dont cette face-A, Hold Me Now, magnifique Vox organ garage-poprocker tout ce qu'il y a d'addictif. Enjoy.

Paru sur In The Red Records le 14 novembre dernier, le nouvel et troisième album (Systems Edge) du zébulon néo-zélanlais Dion Lunadon enchaîne les passions: dix déferlantes lo-fi crash & burn (mais qui rebondissent toujours dans la direction la moins attendue) de la part de ce rock'n'roll veterano toujours vert, thuriféraire tenace d'un garage gunk rock'n'roll toujours dangereux car imprévisible et complètement barré - et j'arrête là avec mes allitérations pourries et mes jeux de mots fumeux car ça commence à sonner un chouïa prétentieux, alors just listen to Secrets et enjoy the blast.

Dion Lunadon - Secrets

Dion Lunadon - Secrets

Sonny Vincent, grand héros oublié du rock'n'roll américain, en mode proto-punk racé et hard rock tendance lean and mean, dans ses années pré-Testors.. de 1969 à 1975, le Sonny affûte ses riffs et son organe vocal au sein de trois groupes, tous aussi déterminés à décrocher la timbale qu'éphémères: Distance, Fury et Liquid Diamonds. Le point commun entre les quelques pistes enregistrées par ces formations? La qualité du songwriting et l'intensité abrasive de l'exécution, comme en témoignent les deux compilations sorties à son initiative en collaboration avec deux labels indés bien inspirés, Hozac Records (en 2020) et tout récemment, Ripple Music. Fury, Distance, Liquid Diamonds - Sonny Vincent: Primitive 1969-1976 porte bien son nom! C'est brute de décoffrage, ça dégage les sinus et ça dépoussière les enceintes avec classe et énergie. What else do we need, seriously?

Fury - Flying

Une excellente interview par Todd Killings pour Victim Of Time datant de 2012, pour en apprendre davantage de la bouche du principal intéressé ici. Enjoy.

Eclairage défaillant et smartphone pourri, donc photos anecdotiques, mais sinon super soirée 'Only Women on Stage' hier dans un chouette bar (La Griffe), et super concert dans cette kool cave lilloise pour le lancement réussi - Houston, we've got a lift-off - de Ginger Kicks Events, l'asso organisation concerts de Gingerella. Du monde, des bonnes vibes, des discussions à bâtons rompus quoiqu'inter-générationnelles sur l'avenir du futur du rock en France, et a bunch of super nanas sur scène, dont  Pythies, pétillant power trio de pétroleuses from Paris, qui nous ont bien décollé la pulpe du fond.

Maintenant, please Miss Maureen, je plaide encore and again pour un ticket The Molotovs + Laurie Wright + The Crystal Teardrop au même endroit et dans les mêmes conditions!

Ah oui au fait, Pythies jouent demain lundi à Le Chaff, avec Aminoacidclub, à Bruxelles!

Dimanche prochain à La Malterie à Lille, C'est le retour par chez nous de Nick Wheeldon et de son antifolk hypersensible, lucide et onirique. Le prolifique britannique expatrié il y a une dizaine d'années à Paris débarque avec son dernier groupe en date, The Living Paintings, et un tout nouvel album paru il y a quelques jours, Waiting For The Piano To Fall (Le PopClub Records). Une occasion de plus de savourer au pied de la scène la qualité du songwriting et des compos de cet artiste aussi modeste que généreux. Un exemple? Ce magnifique Black Madonna, single envoyé en éclaireur du lp sus-mentionné fin 2023. Enjoy.

Nick Wheeldon & The Living Paintings - Black Madonna

Well, en tous cas c'était la journée et la soirée de samedi à travers l'objectif de Real Kewl Trash! Deux excellents gigs - The Wave Chargers place du 4 septembre, leur surf vintage mais puissant, au ras du sol entre tikis et combi VW, et les Hot Chickens en mode survolté / déjanté pour le vingtième anniversaire du groupe, place Lamartine. Et puis des looks, des bécanes, des flippers vintages, des hot-rods et des proprios d'américaines classiques ou customisées ravis de discuter de leurs autos! Pretty Kool, Mate, Pretty Kewl!!!

Quelques clichés d'un exemplaire magnifiquement restauré en attente de passagers, garé devant le Old Faithful Inn face au Old Faithful Geyser.

Plus sur ce beau bestiau ici: http://www.nps.gov/yell/historyculture/1936bus.htm

Et une petite dernière avec son jumeau arrivé quelques minutes plus tard.Plus de photos dans l'album dédié, dont les trois dernières prises au niveau de Biscuit Basin.

On avait cet étrange OVNI en ligne de mire à 1 mile ou deux devant nous sur la route qui nous emmenait de Moab à Roosevelt et on spéculait depuis un moment sur la nature de la chose quand on a fini par le rejoindre par hasard à une station service - un autre trike homemade bricolo rigolo, aussi moche et zarbi que croquinolesque, mais avec un manifeste travail de fou dans la conception et la réalisation. Au delà du bien fondé de l'association d'une cellule de camping-car (??) à un trike "fermé" (???), on ne peut qu'admirer le travail accompli et le sens de la récup et du détail (portières de jeep CJ, fer forgé torsadé partout,..). Le bonus étant bien sur le flame job qui pète et la dédicace au Fils de son Père, sans omettre le badge de la Christian Motorcyclists Association!

..est une Bricklin SV-1, fabriquée au New-Brunsvick, Canada, de 1974 à 76, autour d'un V8 AMC de 360 c.i. puis d'un V8 Ford Windsor! Seulement 2854 exemplaires de cette belle tentative de design futuriste - signe Herb Grasse, l'homme derrière la première Batmobile (avec George Barris) - typiquement 70's, avec carrosserie en fibre de verre et portes-papillons commandées électriquement, furent produits à l'époque. Un équivalent réussi de la future et complétement ratée DeLorean, en résumé..

Ce beau spécimen dans sa livrée orange d'origine était sagement garé dans un recoin de downtown Jackson Hole, Wyoming.

Le Top Five de mes Mustang Songs Favorites!

Impossible de ne pas associer la première Pony Car de l'histoire et le rock'n'roll, la surf music et le rhythm'n'blues du même vintage, et j'ai encore en tête le glouglou caverneux des V8s au ralenti à l'Esplanade de Lille il y a quelques jours, tout autant que le riff fou furieux du Boss Hoss des Sonics l'autre soir à Lessines, donc, c'est partie pour la playlist «Ford Mustang Rock'n'Roll» de la semaine !

Green Mustang – The Breadmakers

Pretty-Things-like Rhythm'n'Booze Rock'n'Roll de haute tenue par un classieux combo d'Australiens (Melbourne) amateurs de films noirs classiques, de belles carrosseries et de British Beat racé et stylé. Clin d'oeil à Wilson Pickett et aux bands des 60's tout autant qu'hommage à la sexy petite 'Stang, ce titre me fait toujours autant sauter au plafond aujourd'hui que l'année de la sortie (1996) de Cool!,  double album vinyle autoproduit, auto-pressé et auto-gondolé courtesy of Corduroy Records & Detective Agency, sur lequel il ouvrait la face «D», juste avant «Don't need no doctor» et «Jet Black Cadillac»..

«Everybody loves my car.. and they love me too,
And you know why, Honey ?
'cause it's a grooooover.. it's a bit of a mover, too, ..Oow !
...Rev it up ! Rev it up !!!»

Mustang Sally – Sir Mack Rice / Wilson Pickett

Autant l'original que sa version soulsister survitaminée et accélérée par Wilson « the Wicked » Pickett ! Un monument de R'n'B groovy à souhait et possiblement chargé en double-sens coquins. La version contemporaine et blue-eyed soul par les Young Rascals, beaucoup plus lente with keyboards, fonctionne aussi très bien à certaines heures de la nuit (blanche)..

«I bought you a brand new mustang 'bout nineteen sixty five
Now you come around signifying a woman, you don't wanna let me ride.»

Move Out Little Mustang – The Rally-Packs

Juin 1964. A peine quelques semaines que les premières Mustangs sortent des usines de la FoMoCo que P.F. Sloan et Steve Barri, prolifiques songwriters pour une foultitude de groupes de la côte ouest, entre autres - dont le fameux duo surf pop Jan & Dean – s'inventent un nom de groupe sybillin le temps de pondre ce single à la gloire de la petite Ford. L'archétype de la récupération pop mainstream de la surf music craze de l'époque, et une petite perle qui revient souvent sur ma platine depuis que j'ai mis la main il y a quelques années sur cette fabuleuse compil' qu'est Surf'n'Tunes! - Original Rare '60s Surf/Rod Classics, Volume 4 dans la fameuse quoique qu'inégale série des compilations Pebbles.

«When I finally caught up to her I heard her say,
"I dig your Mustang honey, you going my way?"
Well she'll race no more, now I guarantee,
Cause from here on in, she rides with me.»

Hopped-Up Mustang – Arlen Sanders & the Pacifics

1964 toujours, un one-shot pour ce 45 tours qui vaut de l'or aujourd'hui. Basiquement, un instrumental surf bien swinguant sur lequel Arlen Sanders pose ses vocaux parlés – rappés - à la gloire de sa 'Stang gonflée, avec moult détails techniques et jargon hot-rod period-correct. L'histoire est classique, un type se paye une sportive flambant neuve «purrin' like a kitten», la transforme en street-machine débordante de horsepower, fait le zouave sur la route et se retrouve poursuivi par un hélico de police avant de finir au poste pour la nuit, because son paternel refuse de payer sa caution.. Addictif comme c'est pas permis, avec bruits de moteurs et crissements de pneus en prime!

«A Ford Mustang, modified to set the pace,
Man I can hardly wait to to get out on a race!»

Mustang Ford – Marc Bolan

La version T-Rex, folk acoustique dépouillée de 1966 est excellente, mais je préfère de loin celle de 81 - overdubbée et glam-rockisée post-mortem - sur You Scare Me to Death !, l'album posthume sorti quatre ans après la mort de Bolan sur le siège passager de la Mini GT conduite par sa girlfriend Gloria Jones, of «Tainted Love» fame. Et les lyrics sont faciles à chanter sous la douche pour un français:

«My my my my my my my my
my my my Mustang Ford!»

Bonus Track :

Boss Hoss - The Sonics

Hors-sujet, je sais, la chanson date de 1965 et la première Boss 302 est sortie des chaînes de Dearborn en 1969, mais le parallèle est trop tentant, surtout que les cinq angry teens ont dû, à l'époque, en voir circuler, cruiser - et participer au Grand-Prix-des-Feux-Rouges-du-Samedi-Soir - des caisses hot-roddées et des proto-muscle-cars, dans leur banlieue de Tacoma, dont sûrement dès 65 un nombre non-négligeable de 289 hi-perf et autre Shelby Cobras.. et les lyrics collent pile-poil de toute façon:

«Everybody is so jealous at me
One look and you can see
With this car I just can’t lose..»

Autre expo à la MEP, le superbe travail ethno-anthropo-photographique du Franco-Américain John Edward Heaton sur le Guatemala, un pays méconnu, aussi magnifique que rude et mystérieux. Un regard singulier, poétique et souvent plein d'humour sur son pays d'adoption, et une découverte en ce qui me concerne.

© John Edward Heaton

Maison Européenne de la Photographie (MEP), Paris, jusqu'au 31 octobre 2015.

Il y avait à priori tout ce qu'il fallait pour faire de ce 14ème weekend de Béthune Rétro un grand cru, à la hauteur de la fabuleuse édition de 2015.. Mais celui-ci m'a laissé une impression très mitigée. Ok les good vibes étaient bien présentes Place du 73ème, côté caisses et côté concerts, mais les rues quasi-vides alentour faisaient peine à voir - la faute aux circonstances exceptionnelles et aux contraintes de dernière minute imposées aux organisateurs, bien sûr, difficile de rendre étanche un site par défintion ouvert à tous. Mais au delà du problème spécifique de l'accés des véhicules destinés à être exposés, une impression de déjà-vu tenace au niveau de la programmation musicale et du reste. J'adore le rockab' en général, mais je suis quand même resté sur ma faim - peu de perfs vraiment mémorables et trop de bands interchangeables reprenant les mêmes classiques, le même jour.. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'élargir la prog à d'autres styles permettrait au festival de se renouveler et de retrouver une nouvelle jeunesse. Et ce ne sont pas les bons groupes de real rock'n'roll, de rhythm'n'blues, de soul, de surf ou de rock garage qui manquent!

Bon, ceci-dit, Béthune Rétro reste un rendez-vous incontournable, un des rares meeting français qui réussit encore la mixité car show / rock fest pointu et rassemblement (très) grand public. Reste à espérer que l'organisation saura trouver une nouvelle inspiration et assurer la continuité de l'événement, même avec les changements désormais indispensables.

On est un paquet à écouter religieusement l'incontournable Cool Cats radio show sur la RTBF tous les samedis soirs, mais en ce mois de janvier il y a une raison de plus pour ne pas louper le show ou son podcast: Walter de Paduwa propose quatre émissions entièrement dédiés aux titres évoquant la bagnole sous tous les angles, et bien entendu la prog fait la part belle aux hot rod songs, des plus classiques aux plus rares et obscures. Du rockab', du doo-wop, de l'instro gonflé à l'échappement libre, du hillbilly et du rhythm'n'blues, yes, I dig it!

Harry Dean Stanton (1926 - 2017)

"I'm 87 years old...I only eat so I can smoke and stay alive.. The only fear I have is how long consciousness is gonna hang on after my body goes. I just hope there's nothing. Like there was before I was born. I'm not really into religion, they're all macrocosms of the ego. When man began to think he was a separate person with a separate soul, it created a violent situation.

The void, the concept of nothingness, is terrifying to most people on the planet. And I get anxiety attacks myself. I know the fear of that void. You have to learn to die before you die. You give up, surrender to the void, to nothingness.

Anybody else you've interviewed bring these things up? Hang on, I gotta take this call..... Hey, brother. That's great, man. Yeah, I'm being interviewed... We're talking about nothing. I've got him well-steeped in nothing right now. He's stopped asking questions."

("J'ai 87 ans... Je ne mange que pour fumer et rester en vie.. Ma seule crainte, c’est combien de temps je resterais conscient après que mon corps m’ait lâché. J'espère juste qu'il n'y a rien, comme avant ma naissance.Je ne suis pas vraiment quelqu’un de croyant, la religion, ce n’est que l’univers de l’ego. Quand l'homme a commencé à penser qu'il était une personne séparée avec une âme séparée, la violence a émergée.

Le vide - le concept du néant - est terrifiant pour la plupart des gens. Moi-même, j’en fais des crises d'angoisse. Je connais la peur de ce vide-là. Tu dois apprendre à mourir avant de mourir, à t’abandonner au vide, au néant.

Parmi les personnes que vous avez interviewées, y a-t-il quelqu’un qui vous a parlé de tout ça? Attends, je dois prendre cet appel..... Hé, mon frère. C'est super, mec. Ouais, je suis en plein interview... On parle de rien. Là, maintenant, il est complètement submergé par le néant. Il a arrêté de poser des questions.")

Harry Dean Stanton

James Caan sera à Paris le mercredi 05 décembre 2018  pour une master class dans le cadre d'une rétrospective qui lui est consacrée par la Cinémathèque, du 05 au 17 décembre prochain. L'occasion de revoir également les films qu'il aura marqué de sa présence, du Parrain (Coppola) à The Yards (James Gray) en passant bien sûr par Rollerball, la fable d'anticipation ultra-violente et cauchemardesque signée en 1975 par Norman Jewison, plongée nauséeuse dans un futur décadent gouverné par les multinationales, ou l'individu n'est pas censé avoir de place. Alors, un p'tit aller-retour à Paris?

Quelle bonne idée que de détourner les codes du genre pour enregistrer un album de Noël à la fois cool et rock'n'roll! Le toujours impeccable JD McPherson ne s'y est pas trompé, avec cette chouette collection de tunes à l'esprit "bad boy" tout à fait réjouissant, qui dézingue les clichés tout en jouant à fond la carte du vintage de luxe, classieux mais vigoureux. Va revenir sur la platine plus souvent qu'à son tour, ce Socks, moijvouldi..